RSF condamne le régime chinois pour avoir discrédité la couverture médiatique internationale sur la pandémie

Par Frank Fang
4 avril 2020 15:16 Mis à jour: 4 avril 2020 22:03

Reporters sans frontières (RSF), une organisation à but non lucratif qui défend la liberté de la presse, a appelé les ambassadeurs chinois du monde entier de cesser leurs attaques contre les médias internationaux pour leur couverture critique sur la réaction du régime chinois face à la pandémie.

« Ces déclarations des ambassadeurs chinois reflètent une politique concertée au plus haut niveau du gouvernement chinois qui vise à contrôler la couverture médiatique internationale », a déclaré Cédric Alviani, chef du bureau Asie de l’Est de RSF, dans une déclaration publiée le 2 avril.

RSF a nommé quatre ambassadeurs chinois – Liang Yu, Cong Peiwu, Cheng Jingye et Lu Shaye – qui sont les meilleurs diplomates chinois respectivement au Pérou, au Canada, en Australie et en France.

Pérou

L’ambassade de Chine au Pérou, dans une déclaration publiée sur son site web le 16 mars, a interpellé le lauréat péruvien du prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, pour un article d’opinion en espagnol dont il est l’auteur, publié dans les journaux espagnol El País et péruvien La República les 15 et 16 mars respectivement. L’ambassade a qualifié son article d’« absurde et infondé ».

La déclaration s’en prend également à Mario Vargas Llosa, qui s’interroge sur les contributions qu’il a apportées dans la lutte contre l’épidémie du virus en Europe et au Pérou, tout en affirmant que la Chine « fait tout son possible pour offrir son soutien et son aide ».

L’ambassade a estimé que Mario Vargas Llosa avait « un manque de connaissances sur la Chine et de profonds préjugés à son égard ».

Dans son article, Mario Vargas Llosa a écrit : « Personne ne semble remarquer que rien de tout cela n’aurait pu se produire dans le monde si la Chine populaire était un pays libre et démocratique et non une dictature », selon une traduction de l’AFP.

Mario Vargas Llosa a également fait remarquer que Pékin a choisi de censurer les médecins qui avaient lancé des alertes sur l’épidémie, au lieu de prendre les mesures appropriées.

« Le gouvernement a essayé de cacher ces informations et de faire taire cette ou ces voix sensées, et a tenté de réprimer l’information, comme le font toutes les dictatures », a écrit Mario Vargas Llosa.

L’escalade de la pandémie a commencé à Wuhan, la capitale de la province de Hubei. Depuis, le virus du PCC s’est répandu dans plus de 200 pays et territoires et a tué plus de 57 000 personnes en dehors de la Chine continentale.

Le régime chinois a réduit au silence huit médecins, dont l’ophtalmologiste Li Wenliang, lorsqu’ils ont publié sur les médias sociaux chinois des informations sur la propagation de la pneumonie à Wuhan. Li Wenliang a ensuite été convoqué dans un commissariat de police, où il a été réprimandé pour « propagande de rumeurs » et a été contraint de signer une déclaration « d’aveux ».

Canada

L’ambassade de Chine au Canada a publié trois « déclarations furieuses » en mars, a déclaré RSF, deux fois contre le National Post, et une fois contre le Globe and Mail.

Le National Post a publié un article d’opinion le 5 mars, où il cite l’analyste des affaires mondiales Michael Bociurkiw, qui affirme que « la manipulation et la suppression de l’information par la Chine est ce qui a permis la diffusion du nouveau coronavirus ».

Dans une déclaration faite deux jours plus tard, l’ambassade de Chine au Canada a accusé l’analyste d’avoir fait des « remarques irresponsables » et a affirmé que son article d’opinion avait « fabriqué » des exemples de la censure agressive pratiquée par la Chine.

Le 28 mars, l’ambassade de Chine au Canada a utilisé le mot « irresponsable » pour accuser les reporters et les sources du Globe and Mail – qui ont été identifiés par leur nom complet ou leur nom de famille – d’être impliqués dans un article sur l’industrie chinoise de fabrication de masques de protection.

L’article du Globe and Mail cite deux sources qui affirment que les autorités chinoises ont pris le contrôle de la chaîne d’approvisionnement nationale des masques en Chine, en postant des fonctionnaires dans les usines du pays pour s’assurer que les masques fabriqués seront utilisés pour les priorités du gouvernement national.

En outre, « les autorités chinoises font appel à des acheteurs privés pour assurer l’approvisionnement de pays étrangers triés sur le volet par Pékin », selon l’article.

Selon RSF, l’ambassade de Chine en Australie a envoyé un courriel à un certain nombre de journalistes début mars, les accusant de « politiser » la pandémie.

La dernière déclaration de RSF a également rappelé que Lu Shaye, l’ambassadeur de Chine en France, a de nouveau publié une déclaration attaquant « certains médias français » le 1er avril. Lu Shaye avait déjà critiqué les médias français à trois reprises en février et mars.

Actuellement, la Chine est classée 177e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2019 de RSF.

Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie COVID-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

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