« Un pamplemousse dans le ventre » : Charlie Dalin révèle avoir bouclé le Vendée Globe tout en luttant contre un cancer

Le skipper français Charlie Dalin pose lors d'une séance photo à Concarneau, le 24 septembre 2025. Il a révélé qu'il avait remporté la dernière course à la voile en solitaire autour du monde, le Vendée Globe, alors qu'il luttait contre un cancer.
Photo: Crédit photo LOIC VENANCE/AFP via Getty Images
Le navigateur français révèle dans un livre bouleversant avoir remporté le Vendée Globe tout en luttant contre un cancer. Dix mois après son triomphe, il raconte, avec pudeur, la traversée intérieure qu’il a dû affronter.
Derrière la victoire éclatante du navigateur Charlie Dalin sur le dernier Vendée Globe se cachait une épreuve bien plus intime. Dans un livre publié ce jeudi, La force du destin (Gallimard), le marin normand dévoile qu’il lutte contre un cancer, maladie contre laquelle il se bat encore aujourd’hui. « Un pamplemousse dans le ventre, vous imaginez ? », confie-t-il au Parisien, dans un mélange de gravité et d’ironie.
« Les médecins pensent qu’elle était là depuis plusieurs années »
L’histoire débute en octobre 2023. Charlie Dalin apprend alors qu’il porte dans l’abdomen une tumeur. « Les médecins pensent qu’elle était là depuis plusieurs années, peut-être même lors de mon premier Vendée Globe », explique-t-il. Le verdict tombe : un GIST, une tumeur gastro-intestinale rare. Sous traitement, il choisit pourtant de poursuivre sa préparation.
Lorsque le départ du Vendée Globe est donné un an plus tard, Charlie Dalin sait qu’il naviguera sous haute surveillance médicale. Chaque jour, un pilulier et une alarme lui rappellent son combat invisible.
À bord de son monocoque conçu pour optimiser la récupération, le skipper parvient à tenir 64 jours en mer, malgré des douleurs récurrentes, notamment des crampes musculaires, et une épuisante vigilance. Il franchira la ligne d’arrivée en vainqueur, sans que personne – ou presque – ne soupçonne l’épreuve traversée. Sur son bateau, il explique avoir réussi « à faire abstraction de la maladie et à ne plus trop y penser ».
Le silence du héros
Lorsqu’il franchit la ligne d’arrivée du Vendée Globe, Charlie Dalin hésite à révéler la vérité. « Quand je gagne la course, j’hésite vraiment à en parler. Lors de la conférence de presse d’arrivée, je suis à deux doigts de le dire. Je finis par décider que ce n’est pas le moment, que ça va détourner l’attention de la performance sportive. » Il ajoute : « Peut-être que j’ai eu envie de profiter de ma victoire, sans qu’on me parle de ça. Même si c’est clairement une double victoire, de gagner le Vendée Globe avec ça. Je dis ça, je dis la maladie mais pas ma maladie, car ça ne sera jamais la mienne. »
C’est finalement l’éditeur Gallimard, « qui, sans savoir que je suis malade, me propose de faire un livre sur ma course », ajoute-t-il. Aujourd’hui, le marin continue son traitement, devenu plus lourd. S’il ne peut envisager un nouveau Vendée Globe, il garde un objectif : « De renaviguer, oui de renaviguer. Le plus vite possible. » Son message, désormais, dépasse la compétition : « Oui, on peut continuer à rêver, à avoir des projets. Moi j’avais un traitement et un type de cancer qui m’ont permis de faire le tour du monde. »

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