Un papillon rend visite à un père après la mort de sa fille et l’incite à élever des papillons monarques en sa mémoire

Par Louise Bevan
26 mai 2021 18:35 Mis à jour: 26 mai 2021 18:35

Une semaine après les funérailles de sa fille cadette, Frank O’Donnell a repéré un papillon monarque orange et noir dans le jardin de la maison familiale à North Providence, au Rhode Island.

C’est un moment qui lui a parlé et a fait écho au souvenir de sa fille Keri.

« Je n’avais jamais vu un papillon rester immobile aussi longtemps », se souvient-il.

(À droite) Keri, la fille cadette de Frank O’Donnell ; (À gauche) un papillon monarque (Avec l’aimable autorisation de Frank O’Donnell)

Cette rencontre a incité Frank à élever des papillons dans son jardin et à envoyer des graines d’asclépiade à toute personne désirant aider ces insectes menacés à se développer dans la nature.

Frank a expliqué au journal The Boston Globe que cette espèce de papillon est devenue intrinsèquement liée à son souvenir de Keri.

« Pour moi, les papillons monarques, c’est Keri », a-t-il confié. « J’aime aussi voir les autres papillons, mais ce sont les monarques qui me font penser à elle. »

À l’âge de 15 ans, Keri est décédée dans un accident de la route en juillet 2010. Un pneu de la fourgonnette a éclaté alors qu’elle se rendait à la plage avec sa sœur et trois amis, expulsant le véhicule hors de l’autoroute.

Dans son chagrin, le moment où le papillon monarque est resté avec lui l’a profondément marqué ; la couleur orange était l’une des couleurs préférées de Keri.

Un ami a alors incité Frank à planter des asclépiades dans son jardin, une plante sur laquelle les monarques pondent leurs œufs. L’idée du jardin s’est concrétisée lorsqu’un ami a offert aux O’Donnell une statue d’ange. Le mémorial du jardin de Keri a pris forme.

Une larve de papillon et plusieurs cocons dans l’enceinte construite par Frank (Avec l’aimable autorisation de Frank O’Donnell)

Après avoir déménagé le jardin dans la nouvelle propriété des O’Donnell à Jamestown, Frank a installé dans sa remise une enceinte grillagée et éclairée par le soleil pour élever plusieurs dizaines de larves de monarques provenant du jardin de Keri, du jardin d’un ami et de Monarch Watch, un groupe de conservation à but non lucratif.

Au-dessus de l’enceinte, il a placé une photo de Keri.

Nourries de tiges d’asclépiade, les larves de Frank sont devenues des chenilles, puis des chrysalides. En quelques semaines, 27 d’entre elles sont devenues des papillons et ont été relâchées en liberté dans la cour, d’où elles ont entamé leur migration de 5000 km vers les forêts de sapins au centre du Mexique.

Outre les papillons, le jardin de Keri a attiré une foule d’autres créatures, dont les geais bleus, qui ont également éveillé des souvenirs de Keri dans son esprit.

Plusieurs papillons monarques après leur sortie de l’état larvaire (Avec l’aimable autorisation de Frank O’Donnell)

Il a installé des mangeoires, soulignant que les oiseaux et les papillons apportaient de la couleur « quand il n’y en avait pas ailleurs ».

Au moment de récolter les gousses d’asclépiade, Frank s’est rendu compte qu’il avait des graines en surplus. Gardant à l’esprit le souvenir de sa fille (et le sort des monarques), il a commencé à envoyer par la poste des paquets de graines à qui en voulait.

Les demandes sont arrivées des 50 États américains.

« Je ne veux pas parler pour quelqu’un qui n’est pas là, mais je pense que [Keri] serait heureuse », a dit Frank à la station de télévision WPRI. « Je serais plus heureux si nous ne faisions pas cela, mais de cette façon nous la gardons en vie en quelque sorte. »

Le mémorial du jardin de Keri O’Donnell (Avec l’aimable autorisation de Frank O’Donnell)

Frank a dit à Epoch Times qu’il n’avait plus de graines d’asclépiade, mais qu’il s’était engagé à ajouter des noms à une liste d’attente pour son prochain lot à l’automne.

L’aventure qui a commencé avec le jardin de Keri a fait de lui une personne plus spirituelle, a dit Frank.

« Je crois sincèrement qu’elle est là », a-t-il dit au Boston Globe. « De temps en temps, vous avez comme un petit frisson et, vous savez, c’est juste comme si quelqu’un était attentif. »

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