Un spéléologue tombe sur une grotte intacte depuis des milliers d’années, contenant de nombreuses traces d’ours préhistoriques  

Par Epoch Times
19 février 2023 01:32 Mis à jour: 19 février 2023 01:32

Une arche de pierre imposante marque l’entrée d’une vaste « cathédrale paléolithique » découverte récemment par des explorateurs en Espagne.

Cette imposante poutre de roche érodée, située le long de l’impressionnant canyon d’Almadenes en Espagne, a mis des millénaires à se former. Elle constitue désormais la grande façade d’un système de grottes tentaculaire récemment découvert. Appelée à juste titre Cueva del Arco (grotte de l’arche), la grotte a été considérée comme une « découverte de portée mondiale » qui pourrait détenir des indices permettant de comprendre notre passé lointain.

Située en « territoire néandertalien », à quelques kilomètres de la ville de Cieza, ses environs sont déjà célèbres pour leurs peintures rupestres préhistoriques. Dirigés par le professeur Martin Lerma, de l’université de Murcie, et Didac Roman, de l’université Jaume I, les chercheurs ont commencé les premières fouilles de la Cueva del Arco en 2015.

Une expansion s’est a été trouvée en 2018 à l’intérieur de la « cavité D » lorsque les chercheurs ont excavé ce qu’ils pensaient être une pièce remplie de sédiments les bloquant d’une cavité plus grande. Au fur et à mesure que les sédiments et les morceaux de roche cédaient sous l’effet d’une lente extraction, les murs de pierre ont pris un profil horizontal, formant un « toit ».

Leurs efforts se sont poursuivis jusqu’à ce que le Pr Lerma parvienne à glisser sa tête et sa lampe de poche dans l’interstice et confirme leurs soupçons : ils avaient ouvert une brèche dans une poche d’air aux proportions phénoménales au sein de la roche environnante qui avait été scellée depuis longtemps, peut‑être même depuis plusieurs millénaires.

Qu’y a‑t‑il au‑delà ?

Trouveraient‑ils des preuves de présence humaine ? Y aurait‑il de l’art rupestre ? Ces questions ont incité les explorateurs espagnols à creuser davantage. Bien que le passage ne semblait pas s’étendre sur plus de vingt mètres, ils découvraient bientôt qu’il était beaucoup plus long.

Mais lorsque la pandémie de Covid a mis fin à leurs opérations de manière inattendue en 2020, cette découverte imminente a été temporairement abandonnée. Maintenant que les fouilles ont repris, elle a été confirmée : la Cueva del Arco est bien plus grande que prévu. Elle se classe parmi les cinq plus grandes grottes de Murcie, une région connue pour ses merveilles géologiques souterraines.

Une fois qu’ils ont réalisé l’ampleur de la découverte, ils ont contacté les collaborateurs du projet, un groupe spéléologique de Cieza, et ont effectué une enquête complète. Après avoir recueilli toutes les données préliminaires, ils ont demandé l’aide du Dr J. M. Calaforra, de l’université d’Almeria, et de son équipe pour évaluer la valeur de cette rareté souterraine.

« Il s’agit d’une cavité d’un grand intérêt géologique et archéologique, tant pour les formations que pour la parfaite conservation de tout ce qu’elle contient », a déclaré le professeur Lerma dans un communiqué de presse.

Les hauteurs monumentales de certaines cavités de la Cueva del Arco rappellent les salles spacieuses des cathédrales gothiques, certaines chambres s’élevant jusqu’à 20 mètres. Le complexe s’étend sur une longueur totale d’environ 1500 mètres. Il semble que la caverne soit liée aux aquifères profonds, peut‑être thermiques, qui font la réputation de la région, et qu’elle ne soit pas directement reliée à l’extérieur.

Des formations géologiques spectaculaires et de grand intérêt ont été découvertes à l’intérieur de la Cueva del Arco. Dans certaines de ses salles, les scientifiques ont observé des stalactites fistuleuses – des dépôts minéraux filiformes qui pendent étrangement, d’environ un centimètre de diamètre chacune, certaines descendant jusqu’à trois mètres du plafond de la grotte. Pour se former, ces stalactites auraient nécessité des conditions de stabilité et d’isolement extrêmes pendant des milliers d’années.

L’étude de la formation et de la composition de l’air à l’intérieur de la grotte présente non seulement une valeur géologique énorme, mais, étant donné que Murcie est un territoire néandertalien, la cavité offre d’importantes possibilités d’enquête anthropologique.

Hommes des cavernes et ours préhistoriques ?

Les découvertes effectuées à l’intérieur ont confirmé l’existence d’occupants appartenant aux périodes du néolithique, du solutréen, du gravettien et du moustérien, il y a entre 7000 et 50.000 ans, indique le communiqué de presse. Une étude plus poussée pourrait permettre de mieux comprendre les périodes qui séparent les Néandertaliens des humains modernes.

En outre, les chercheurs ont repéré des centaines de traces de griffes d’ours dans l’ensemble du site, avec des patines et des sédiments superposés, ce qui leur a permis d’estimer que ces traces pourraient avoir des dizaines, voire des centaines de milliers d’années.

La Cueva del Arco est un monde perdu dans le temps qui mérite d’être redécouvert.

« Nous devons garder à l’esprit que nous avons entre les mains un trésor naturel intact et qu’il doit continuer à en être ainsi », a déclaré le professeur Lerma, invoquant la nécessité de protéger le site.

L’ensemble du périmètre de la Cueva del Arco a été fermé aux visiteurs jusqu’à la fin de l’étude scientifique. Et comme les tunnels semblent avoir été scellés en parfaitement pendant plusieurs millénaires, l’exploration s’est faite le long d’un seul chemin balisé, dans le but de préserver autant que possible la surface vierge.

« En raison des caractéristiques géologiques de la grotte, nous nous doutions depuis un certain temps que quelque chose de ce genre pourrait se produire », a déclaré le professeur Lerma. Et bien que l’exploration en soit encore à ses phases préliminaires, il a ajouté qu’elle a déjà « dépassé toutes nos attentes ».

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