Une femme qui aurait aidé Epstein à attirer des mineurs «fera tomber tous les autres avec elle», dit une avocate

Par Bowen Xiao
16 août 2019 22:25 Mis à jour: 17 août 2019 23:07

NEW YORK – De nouvelles inculpations sont attendues à la suite de la mort du trafiquant sexuel Jeffrey Epstein. L’affaire pourrait s’orienter à présent sur des complices, selon les avocats de la défense pénale.

Deux avocats de la défense ont déclaré à Epoch Times que puisque le gouvernement fédéral était en mesure de procéder à l’arrestation d’Epstein, on peut supposer que les procureurs fédéraux de New York recueillaient également des preuves incriminant son entourage.

Un avocat a spécifiquement mentionné l’ancienne petite amie du financier, Ghislaine Maxwell, star mondaine de l’entourage d’Epstein qui aurait œuvré à attirer des mineures auprès du financier.

« Elle est en train de tomber. Elle va emmener tout le monde avec elle », a déclaré Jeffery Greco, avocat de la défense pénale de New York et ancien procureur, lors d’un appel téléphonique. « Ils vont lui demander ‘à qui d’autre avez-vous fourni des filles ?' » Je pense qu’elle va commencer à parler. »

« Souvenez-vous, ce n’est qu’une pièce du puzzle, donc elle ne sait peut-être pas tout. Mais ils vont se servir d’elle pour confirmer qui était présent à ces soirées, alors si elle peut dire : « J’étais là à cette date […] et ce sénateur et untel était là’, ça leur suffira pour les accuser de complicité. »

Le financier organisait souvent des fêtes dans son manoir de l’Upper East Side à New York. Il était propriétaire de la propriété, qui a été évaluée à 77 millions de dollars, par l’entremise d’une SARL. L’immeuble de sept étages est situé sur la 71e rue Est, entre les avenues Fifth et Madison.

La veille de son suicide apparent, près de 2 000 pages de documents relatifs à Jeffrey Epstein ont été descellées, révélant de nouvelles allégations contre un certain nombre d’hommes riches et puissants.

Ces documents de la cour proviennent d’une poursuite intentée par l’une des accusatrices d’Epstein, Virginia Giuffre. Ils énumèrent de nouveaux noms prétendument impliqués dans le réseau de trafic d’Epstein et livre de nouveaux renseignements sur le rôle joué par Mme Maxwell.

Dans une déposition de 2016, Viriginia Giuffre a affirmé qu’elle avait été employée par Mme Maxwell pour avoir des rapports sexuels avec un certain nombre d’hommes puissants.

L’avocat de la défense pénale croit que la plus grande conséquence de la mort d’Epstein serait une réaction en chaîne qui entraînera « de plus en plus d’inculpations à venir ». Il explique que le gouvernement subira des pressions pour porter des « accusations supplémentaires » contre « d’autres personnes » et qu’il sera plus agressif dans ses méthodes.

« Je pense qu’il y a maintenant une pression supplémentaire sur le gouvernement pour qu’il se concentre vraiment sur ces co-conspirateurs[dont l’identité n’a pas été spécifiée], peu importe à quel point le dossier devient public », a-t-il dit.

Selon les documents judiciaires, J. Epstein a exploité sexuellement et maltraité des dizaines de filles mineures chez lui à New York et à Palm Beach. Et la liste des lieux pourrait s’allonger. Depuis sa mort, de nombreuses enquêtes ont été ouvertes ou exigées sur sa mort. Le résultat officiel de l’autopsie a été retardé « dans l’attente d’autres informations pour le moment ».

Julie Rendelman, avocate de la défense criminelle de New York et ancienne procureure pour les homicides, a déclaré que ceux qui ont aidé J. Epstein ou l’ont assisté en cours de route vont maintenant être le « centre de futures enquêtes » et deviendront le nouveau « le visage de l’affaire Epstein ».

Certains des co-conspirateurs actuellement inconnus auraient pu coopérer avec le gouvernement pour obtenir une meilleure entente en témoignant contre J. Epstein, suggère-t-elle.

« Je pense que beaucoup d’entre eux ou certains d’entre eux ont peut-être été témoins [des actes d’Epstein] et maintenant, ils vont potentiellement être accusés de complicité », a expliqué Me Rendelman à Epoch Times.

« On peut supposer que les fédéraux cherchaient à utiliser ceux qui étaient, je suppose, les ‘petits poissons’ pour pouvoir poursuivre les ‘gros poissons' », a ajouté Me Rendelman. « Au point où on en est, je suppose qu’ils vont continuer à poursuivre tout complice impliqué dans l’affaire. »

Dans une déclaration du 10 août, le procureur de Manhattan, Geoffrey S. Berman, a confirmé que la poursuite de l’enquête criminelle sur les accusations de trafic sexuel et de complot contre Epstein « se poursuit ». Une démarche suivie par le procureur général William Barr, qui a déclaré récemment que le FBI et l’inspecteur général du ministère de la Justice ouvriraient une enquête sur la mort d’Epstein.

Propriétés de pillage

Le 12 août, l’île privée d’Epstein a été investie par des agents fédéraux, des agents du FBI et des agents des douanes et de la protection des frontières.

Selon Me Greco, rien n’empêche les procureurs de demander d’autres mandats de perquisition pour enquêter sur J. Epstein, même après sa mort.

« S’ils peuvent prouver à un juge fédéral qu’il y a des preuves potentielles de complices qui se trouveraient à ces endroits, alors pas un seul juge fédéral refusera de signer et d’autoriser ce mandat de perquisition », estime-t-il.

Le temps pourrait jouer contre les autorités. Selon l’avocat, les preuves potentielles pourraient être détruites par des personnes proches d’Epstein si celles-ci ne sont pas saisies avant. De nouvelles preuves pourraient mener à la poursuite et à la condamnation d’autres co-conspirateurs.

Parmi les autres « propriétés et résidences de luxe d’Epstein à travers le monde », il y a sa petite île Little St. James d’environ 30 hectares dans les îles Vierges américaines. Une autre propriété clé était son « Ranch Zorro » au Nouveau-Mexique. Les procureurs pensent que le domicile de New York d’Epstein était sa « résidence principale«  aux États-Unis.

L’avocat de la défense Eric Michael Arnone a déclaré par courriel à Epoch Times que les droits à la vie privée d’Epstein sur ses propriétés sont morts avec lui.

« Quiconque craignant qu’un document accablant encore caché puisse ne pas avoir été découvert ne pourra utiliser le quatrième amendement », a-t-il déclaré.

Selon le dernier lot de documents non scellés, l’ancien président Bill Clinton avait visité l’île privée d’Epstein. Clinton a volé à bord du jet d’Epstein, surnommé tristement célèbre « Lolita Express », au moins 26 fois, selon les registres obtenus par Fox News en 2016.

Dans une déclaration faite en juillet, Bill Clinton a nié avoir jamais visité l’île et a déclaré qu’il n’avait pris l’avion que quatre fois.

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– Bill Clinton a visité « Pedophile Island », l’île de Jeffrey Epstein: d’après des documents judiciaires descellés le 9 août

Le président Donald Trump a demandé si l’ancien président des États-Unis s’était rendu sur l’île, disant aux journalistes le 13 août : « Si vous le découvrez, vous en saurez beaucoup. »

De The Epoch Times

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