Une femme raconte son viol par Epstein et son associée Ghislaine Maxwell quand elle avait 15 ans

Par Zachary Stieber
16 août 2019 18:41 Mis à jour: 16 août 2019 20:30

De nouveaux témoignages accablent Jeffrey Epstein aujourd’hui décédé et son associée, Ghislaine Maxwell, aujourd’hui introuvable. Hier, une nouvelle victime du financier s’est manifestée en déposant une plainte pour agression sexuelle et viol à la Cour suprême de l’État de New York.

Jennifer Araoz a été élevée par sa mère seule au foyer dans le Queen après la mort de son père quand elle avait 12 ans. Deux ans plus tard, sa route croisait celle de Jeffrey Epstein.

Le profil de sa famille, ayant peu de revenus, constituait une « cible de choix pour un pédophile comme Epstein », mentionne la déclaration de plainte.

D’après elle, Jeffrey Epstein l’a violée à l’âge de 15 ans. Sa « maîtresse » Ghislaine Maxwell ainsi que trois membres du personnel ont aidé le multimillionnaire à cette fin.

Jennifer Araoz était encore au lycée lorsqu’elle a subi plusieurs agressions sexuelles par Epstein. Selon le procès-verbal, les agressions auraient commencé quand elle avait 14 ans.

En septembre 2001, la collégienne entrait dans un lycée spécialisé dans les arts, le Talent Unlimited High School. À quelques blocs seulement du domicile new-yorkais d’Epstein, dans l’Upper East Side de Manhattan.

Au cours de son premier semestre, elle a été approchée par une femme brune, qui semblait avoir la vingtaine. Elle sortait de l’école quand la femme a essayé de se lier d’amitié avec elle. D’après Jennifer Araoz, Ghislaine Maxwell, ex-amie d’Epstein et partenaire de longue date, engageait des intermédiaires pour mettre la main sur des filles mineures de l’école secondaire.

Ghislaine Maxwell durant un gala à New York. (Rob Kim/Getty Images)

L’intermédiaire aurait demandé à Jennifer où elle habitait, quelle était la situation à la maison, si elle vivait avec ses parents, où ses parents travaillaient et où elle était née.

« Le recruteur a approché Mme Araoz à plusieurs reprises pendant une semaine ou deux, lui proposant de l’emmener déjeuner à proximité de l’école et, pendant les repas, continuait à lui poser des questions personnelles à son sujet », selon le procès-verbal.

À un moment donné, l’intermédiaire a commencé à évoquer Jeffrey Epstein, à le décrire comme un « gentil garçon » et à dire qu’il prendrait soin d’elle et de sa famille. Jeffrey Epstein était riche et possédait une maison que Jennifer adorerait, disait la femme, ajoutant que J. Epstein compatissait à la perte du père de Jennifer et voulait l’aider. L’entremetteuse a également mentionné que J. Epstein avait des relations dans le monde du mannequinat et qu’il pouvait l’aider en « la guidant ».

Epstein était « très attentionné, très riche, très prospère, et quelqu’un de bon à connaître », selon elle. La jeune adolescente a  finalement accepté d’aller au manoir de J. Epstein à Manhattan et y a été emmenée par la femme.

Jeffrey Epstein l’a reçue et lui a fait visiter la maison. Il lui a montré une pièce qui contenait des « animaux empaillés » qu’il a affirmait avoir chassés. Il promit à la jeune fille, en guise de cadeau, un appareil photo numérique, après quoi l’entremetteuse a insisté : « Tu vois ce que je veux dire, c’est un type si gentil. » J. Epstein a donné 300 $ en liquide à Jennifer en disant : « Je m’occupe des gens auxquels je tiens. »

Jennifer Araoz affirme être retournée à la maison quelques jours plus tard et a reçu l’appareil photo numérique. La première série de visites a consisté en des échanges similaires. Lors de sa première visite sans intermédiaire, Epstein l’a emmenée dans sa salle de massage. Les murs étaient couverts de peintures de femmes nues. Il a dit à l’adolescente qu’il voulait voir son corps et a complimenté sa silhouette.

Il lui a ensuite demandé de retirer sa chemise et a commencé à l’agresser. Plus tard, il l’a avertie de ne le dire à personne.

« Je ne savais pas s’il se fâcherait ou ce qui arriverait si je n’écoutais pas ce qu’il disait », a déclaré Araoz à NBC plus tôt cette année. « Alors j’ai juste fait ce qu’il a dit. J’étais si jeune, donc je ne le savais pas. »

« Je me sentais comme son obligée à cause de l’argent qu’il me donnait », dit-elle.

Jennifer Araoz a affirmé dans le procès verbal qu’elle retournait à la maison une ou deux fois par semaine tout au long de sa première et deuxième années du secondaire (équivalent de la sixième et cinquième en France), recevant 300 $ à chaque fois. Puis, à un moment donné, Epstein l’a violée. Elle n’est jamais revenue.

La résidence de Jeffrey Epstein à New York , dans l’Upper East Side. (Kevin Hagen/Getty Images)

Jennifer Araoz demande aujourd’hui des dommages et intérêts pour la détresse émotionnelle qu’elle a dit avoir subie quand Epstein l’a violée et agressée sexuellement.

Il s’agit de l’une des premières poursuites intentées en vertu de la loi de New York, le Child’s Victims Act, qui permet aux victimes d’abus pédophiles de porter plainte contre leurs auteurs présumés au cours de l’année suivante, même si les crimes allégués se sont produits il y a des années.

Jeffrey Epstein a été arrêté en juillet pour trafic sexuel – des autorités ont déclaré qu’il avait abusé sexuellement et exploité des dizaines de filles, dont certaines n’avaient que 14 ans, à New York et en Floride. Le financier est mort le 10 août après avoir été retrouvé inconscient dans sa cellule.

Jennifer Araoz, maintenant âgée de 32 ans, a dit à NBC : « Il m’a violée, violée de force. Il savait exactement ce qu’il faisait. »

« J’étais terrifiée et je lui disais d’arrêter. S’il vous plaît, arrêtez », dit Jennifer Araoz.

Dans le procès, les avocats de Mme Aroaz ont dit qu’elle avait dû quitter son école secondaire à cause de la proximité de la maison de J. Epstein, ce qui l’a éloignée de l’apprentissage en art qu’elle attendait.

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