Une nouvelle carte Visa propose un système de traçage des émissions de carbone

Un des nombreux programmes émergents visant à surveiller nos habitudes de consommation

Par Kevin Stocklin
25 novembre 2022 23:00 Mis à jour: 25 novembre 2022 23:08

La surveillance du comportement personnel par les banques va faire un pas en avant. La coopérative de crédit canadienne Vancity lance une nouvelle carte de crédit permettant de signaler les émissions de carbone des utilisateurs.

Le 19 octobre, Vancity a annoncé qu’elle sera  » la première institution financière au Canada à offrir à ses membres, particuliers et entreprises, un moyen d’estimer les émissions de CO2 qui proviennent de leurs achats ». Vancity a déclaré que son calculateur carbone, intégré aux cartes de crédit Visa, a été développé avec l’aide d’ecolytiq, une société européenne. Sur le site Web d’ecolytiq, on peut lire qu’elle est dédiée aux « infrastructures numériques pour des finances vertes ».

Il s’agira du premier programme de calculateur carbone pour les titulaires de cartes Visa. Mastercard propose déjà une carte de suivi des émissions de CO2, développée avec la technologie de la société suédoise Doconomy. La technologie de la carte de crédit Visa mise au point par ecolytiq offre également « une éducation et une alerte comportementale », de sorte que les utilisateurs de la carte sont non seulement informés des émissions de CO2 liés à leurs achats, mais aussi de la manière de les réduire.

Selon ecolytiq, « l’industrie financière jouera un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique. Notre solution Sustainability‑as‑a‑Service permet aux institutions financières de proposer l’empreinte environnementale de leurs clients ainsi qu’une compensation personnalisée selon l’impact et les investissements ESG. »

D’autres entreprises technologiques se joignent à cette recherche. Michael Evans, président d’Alibaba Group, une entreprise technologique chinoise, a annoncé lors du Forum économique mondial de 2021 que son entreprise était en train de développer un « traceur d’empreinte carbone individuelle » qui surveillera le comportement des gens, « où ils voyagent, comment ils voyagent, ce qu’ils mangent, ce qu’ils consomment ».

Si apparemment cette technologie a été développée pour lutter contre le changement climatique, beaucoup s’inquiètent du fait qu’il s’agit d’un premier pas vers des scores de crédit social. Elle pourrait finalement être utilisée pour suivre d’autres types de comportements sans rapport avec les émissions de carbone. Par exemple, les sociétés de cartes de crédit Visa, Mastercard et American Express ont annoncé en septembre qu’elles commenceraient à suivre les achats effectués dans les magasins d’armes à feu.

En même temps, l’administration Biden va de l’avant avec une initiative visant à créer une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Dans le cas des États‑Unis, cette MNBC serait émise par la Réserve fédérale (la banque centrale des États‑Unis). À terme, cette monnaie numérique pourrait remplacer le dollar américain. À la place des dépôts bancaires, cette MNBC serait émise directement par le gouvernement fédéral et les particuliers ou les banques les détiendraient dans des portefeuilles numériques, comme les bitcoins. Mais contrairement aux bitcoins, cette MNBC serait contrôlée soit par la Fed, soit par le département du Trésor américain.

En mars, le président Biden a fait un premier pas vers la création d’une MNBC américaine, en demandant à son administration de lui faire un rapport d’ici octobre sur la manière dont elle entend la créer.

Biden a déclaré : « Mon administration considère que la recherche et le développement des options potentielles de conception et de déploiement d’une MNBC américaine sont des plus urgents. » D’autres pays sont également dans la course pour développer leurs propres monnaies numériques. Parmi les priorités que Joe Biden a fixées pour la MNBC figurent la lutte contre le changement climatique et « l’inclusion et l’équité financières ».

Biden a également chargé son procureur général, Merrick Garland, de déterminer s’il aura besoin ou non de l’approbation du Congrès pour lancer une MNBC, ou si son administration pourra s’en charger seule. Ce rapport a depuis été ajourné.

Cependant, en février, la Fed de Boston a achevé la première phase du Project Hamilton, une simulation de MNBC qu’elle a développée avec la Digital Currency Initiative du MIT. Le 21 novembre, la Fed a lancé un programme pilote pour tester un dollar numérique par le biais de son New York Innovation Center.

La Fed a déclaré que « le New York Innovation Center (NYIC) participe à un projet de validation de concept avec des membres du secteur privé pour explorer la faisabilité d’un réseau interopérable de passifs numériques des banques centrales et de monnaie numérique des banques commerciales ». Ce programme est réalisé en collaboration avec BNY Mellon, Citibank, HSBC, Mastercard, PNC Bank, TD Bank, Truist, U.S. Bank et Wells Fargo.

Parmi les principales économies du monde, la Chine communiste a été une des premières à émettre une MNBC. En 2020, elle a introduit l’e‑CNY ou yuan numérique. Selon la Banque populaire de Chine, à la fin de 2021, le yuan numérique comptait 260 millions d’utilisateurs, soit environ un cinquième de la population chinoise. La MNBC de Chine permet à sa banque centrale d’accéder à chaque transaction en yuan numérique et de la contrôler.

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