Vaucluse : incommodés par le bruit des pintades d’un élevage de volailles, des voisins veulent porter plainte

Par Paul Tourège
19 juin 2020 23:26 Mis à jour: 19 juin 2020 23:26

Après une première plainte déposée au mois de janvier, des habitants d’une petite commune rurale du Vaucluse ont profité du confinement pour rédiger un courrier proposant de lancer une action collective contre un élevage de volailles dont ils affirment ne plus supporter le bruit.  

L’histoire se passe à Cabrières-d’Avignon, une commune d’environ 1800 habitants située sur les Monts de Vaucluse, en face du massif du Luberon, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Avignon.

L’exploitation agricole Poule & Co, un élevage de 4000 volailles installé sur 2,5 hectares qui défend un modèle tourné vers l’agriculture biologique et les circuits courts, suscite le mécontentement de certains riverains établis à proximité.

Des voisins se plaignent en effet des nuisances sonores liées à la présence de 400 à 700 pintades qui criaillent sur l’exploitation agricole.

Au mois de janvier, une plainte a ainsi été déposée en mairie par des riverains. Pendant le confinement, une lettre proposant aux voisins de l’exploitation de lancer une action collective a également circulé.

Un courrier dont Samantha Chauvin, l’exploitante agricole de Poule & Co, et son associée ont eu connaissance. Les auteurs y dénoncent notamment « le vacarme abominable » des pintades et regrettent de ne plus pouvoir goûter le calme de leur propriété lorsqu’ils sont « assis sur la terrasse ». Abasourdies, les deux jeunes femmes ont décidé de publier la lettre sur les réseaux sociaux.

Si Mme Chauvin comprend que les cris de ses pintades puissent parfois incommoder ses voisins, elle regrette toutefois les méthodes employées pour exposer leurs griefs.

« Dommage cette société où l’on signe des pétitions avant d’aller parler aux personnes concernées », a ainsi déclaré Mme Chauvin aux journalistes de France 3.

« Elles crient le matin quand on vient les nourrir et dès que quelque chose d’inhabituel se produit dans leur environnement. Un piéton qui passe sur le chemin peu fréquenté, ou un renard la nuit : leur alerte a quand même permis de sauver l’élevage à deux reprises », souligne-t-elle.

Une procédure de médiation engagée par le maire de la commune

Établi en zone agricole depuis 2016, l’élevage de volailles jouxte des habitations construites il y a plusieurs années, à une époque où la loi et les usages toléraient des constructions résidentielles éparses : le fameux mitage.

« Dans ce secteur aujourd’hui, aucune maison ne sortirait de terre », observe Samantha Chauvin.

« Dans les zones agricoles protégées, la construction de logements n’est plus possible. Même pour les exploitants agricoles, c’est compliqué d’habiter sur place », confirme Delphine Cresp, maire de Cabrières-d’Avignon depuis le mois de mars.

L’édile a décidé de prendre les choses en main et d’engager une médiation entre les riverains et les propriétaires de l’élevage de volailles afin de résoudre le litige à l’amiable.

« Pour le moment, c’est statut quo. Mais le contact a été établi et les riverains ont visité l’exploitation », affirme Mme Cresp.

« Le déplacement des volailles n’est pas possible compte tenu des contraintes. Et actuellement les pintades qui vivent sur l’exploitation sont jeunes et moins bruyantes, nous ne les avons pas entendues », ajoute-t-elle.

Contactés par les journalistes de France 3, les voisins de l’exploitation agricole n’ont pas souhaité faire de commentaires.

Le 30 janvier, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi « visant à définir et protéger le patrimoine sensoriel des campagnes françaises ».

Examiné en première lecture par le Sénat, le texte a notamment pour ambition de mieux caractériser la notion de trouble anormal du voisinage afin de juguler la multiplication des litiges qui opposent les habitants des campagnes à propos des odeurs ou des bruits liés à la ruralité.

 

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