La vélo-école, pour (mieux) promouvoir le vélo

31 mai 2016 13:17 Mis à jour: 1 juin 2016 10:56

Avec quelque 3 millions de vélos vendus en France en 2015, on peut dire que le marché du vélo se porte bien. En hausse de 8,5% en 2014 et de 4,5% en 2015, les Français semblent de plus en plus apprécier ce mode de transport écologique et sain.

Et pourtant, cela n’a pas toujours été le cas en France. François Fatoux est le fondateur de la Vélo-école de Montreuil, VVV (Vivre à Vélo en Ville), laquelle aura permis depuis 2002, à 2 800 personnes de réaliser leur rêve : faire du vélo.

VVV, les revendications de la vélo-école

« En 1968, je passais mon bac. Les jeunes ou les adultes allaient à l’école ou au travail en vélo. Sauf peut-être en région parisienne car les transports en commun étaient bien développés. Après 1968, qui a été une année charnière, le vélo a très vite disparu. Il se trouve que le hasard m’a permis de continuer à aller à la fac en vélo. Les étudiants ne prenaient pas le vélo pour se déplacer. Et là, j’ai carrément été un marginal. »

Ancien scout, François a gagné le goût de la nature et de sa découverte à vélo. Il est resté fidèle à ce mode de transport, et quand une vingtaine d’années plus tard, il a fait le point sur son parcours de défenseur des causes humaines, sa compagne lui a rappelé : « Tu aimes le vélo, monte donc une association de cyclistes ». C’était en 1993. Avec Jean-Jacques, son ami de toujours, il crée VVV. L’association va peu à peu s’étoffer et se distinguer par ses bourses au vélo (permettant d’acheter ou de vendre un vélo), ses ateliers de réparation et son travail auprès des politiques pour la mise en place de pistes cyclables ou encore de garages à vélos.

Ils en seraient peut-être encore là si un appel d’un Montreuillois en 1999 n’avait pas tout bouleversé. Celui-ci demande en effet à François de lui apprendre à faire du vélo. Suivra ensuite un apprentissage à un groupe de femmes issues du Maghreb.

Et là, la réalité se fait jour : il existe une part non négligeable de la population qui ne sait pas faire de vélo ou ne maîtrise pas les règles et comportements de sécurité à vélo. En effet, si on revient à l’âge d’or du vélo, dans les années 60, le nombre de morts par accident de la circulation à vélo était tout de même impressionnant : 1 000 par an ! Autre prise de conscience : le nombre important de vélos inutilisés parce qu’en panne. La réparation de vélos a d’ailleurs constitué, entre 1993 et 2003, une niche socioprofessionnelle permettant le développement d’ateliers solidaires de réparation.

Ainsi a débuté une lente réorientation de l’association vers une vélo-école, officiellement née en 2006. Des communications sur le web et par les médias vont alors propulser la vélo-école en 2007.

La vélo-école recrute de nouveaux membres

Véritable pionnière dans son domaine, la vélo-école de Montreuil compte en moyenne 120 élèves chaque semaine répartis sur sept niveaux d’apprentissage. La population est à 90% féminine, souvent issue d’Afrique ou des Antilles et intégrée professionnellement. Des femmes de la classe moyenne, parfois très diplômées, s’inscrivent pour la modique somme de 30 euros pour dix séances (juste de quoi assurer le renouvellement des vélos) et suivront des cours toute l’année, hiver y compris, dans le but de réaliser un rêve ou de remédier à une lacune : savoir rouler à bicyclette. Regarder ses enfants ou ses petits-enfants partir en balade à vélo sans pouvoir les accompagner, ou plus simplement, se rendre au travail en transport alors que le trajet est jalonné de pistes cyclables…

François Fatoux peine pourtant à recruter des moniteurs bénévoles, lesquels doivent selon lui, « aimer le vélo, être pédagogues et s’intéresser bénévolement aux gens ». Les 20 moniteurs actuels consacrent en moyenne une demi-journée par semaine à cette activité, mais François serait plus à l’aise s’ils étaient plus nombreux, ce qui lui dégagerait du temps pour améliorer la pédagogie, développer les parcours dans le trafic, ou encore former des éducateurs à l’enseignement du vélo à des jeunes handicapés…

Alors, avis aux intéressés !

 

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