Venezuela: dans la foulée de la Bolivie, Guaido espère mobiliser à nouveau

Par Epochtimes.fr avec AFP
16 novembre 2019 04:40 Mis à jour: 16 novembre 2019 04:56

Porté par les événements en Bolivie, où Evo Morales a été forcé à démissionner sous la pression des manifestants et après avoir été lâché par les militaires, le chef de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido va essayer samedi de mobiliser à nouveau contre le président socialiste Nicolas Maduro.

Reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, Juan Guaido a appelé ses partisans à descendre dans la rue. Mais le niveau de mobilisation reste très incertain et constitue un test pour le jeune dirigeant.

Depuis qu’il s’est déclaré président par intérim le 23 janvier, Juan Guaido n’a eu de cesse d’appeler les militaires à rompre le rang et à tourner le dos au chef de l’Etat socialiste. Il comptait pour cela sur le soutien de dizaines de milliers de personnes, qui descendaient dans la rue à chacun de ses appels à manifester.

Mais depuis le soulèvement manqué du 30 avril et l’offensive du pouvoir contre les « traîtres » à l’origine de la tentative de rébellion, le vent semble avoir tourné dans la rue.

Un vent de liberté après le départ d’Evo Morales

« Nous sommes assoupis. Regarde ce qui s’est passé en Bolivie. On doit le faire aussi », a déclaré à l’AFP Zoraida Rodriguez, 69 ans.

Mi-mai, ils n’étaient qu’entre 1.500 et 2.000 sur la place Alfredo-Sadel dans un quartier de l’est de Caracas majoritairement acquis à l’opposition, selon des journalistes de l’AFP. Au contraire de précédentes manifestations anti-Maduro, qui ont rassemblé des foules beaucoup plus importantes, celle-ci n’a pas quitté la place pour sillonner les rues de la capitale.

Selon un sondage du cabinet Datanalisis réalisé entre le 18 et le 25 octobre, 32% des personnes interrogées sont disposées à manifester pour soutenir Juan Guaido, qui est également président du Parlement.

Ce dernier a dit sentir un « vent de liberté » après le départ d’Evo Morales, dont la réélection à un quatrième mandat le 20 octobre était entaché d’accusations de fraude.

Maduro a appelé ses soutiens à défiler samedi et a mis en garde l’opposition

Ce dernier établit un parallèle entre la crise en Bolivie et la demande de l’opposition de « mettre fin à l’usurpation » de Nicolas Maduro et de réaliser de nouvelles élections, estimant que sa réélection en 2018 était « frauduleuse ».

« La solution (…) passe par le fait que nous exercions tous avec force notre droit à manifester », répète Guaido, ingénieur de 36 ans dont le dernière grande manifestation remonte au 1e mai, au lendemain du soulèvement militaire manqué contre Maduro.

En face, le président socialiste a également appelé ses soutiens à défiler samedi et a mis en garde l’opposition: « Ne vous trompez pas, pas de faux calculs avec nous », a lancé le chef de l’Etat de 56 ans.

Selon M. Guaido, plusieurs hommes armés et encagoulés ont fait irruption vendredi au siège de son parti politique à Caracas, emportant des ordinateurs et relevant les identités de la trentaine de personnes présentes. L’opposant a dénoncé une « intimidation » orchestrée selon lui par « la dictature » de M. Maduro.

 

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