Enfants handicapés : pourquoi la rentrée est-elle si compliquée ?

Un enseignant utilise la langue des signes dans une classe spéciale pour enfants sourds, à Ramonville, dans le sud-ouest de la France.
Photo: : REMY GABALDA/AFP via Getty Images
En février dernier, le Président Emmanuel Macron avait fixé pour objectif qu’il n’y ait plus « aucun enfant sans solution de scolarisation » en septembre.
Solutions inadaptées aux besoins des élèves ou absence totale de scolarisation : à quelques jours de la rentrée, « des milliers d’enfants en situation de handicap restent exclus de l’école », s’est alarmée le 25 août une des principales associations du secteur.
En dépit des assurances régulièrement réitérées par le gouvernement, c’est « toujours le même parcours du combattant pour les familles » et « le même sentiment de rejet pour les enfants », s’indigne l’Unapei, fédération qui regroupe les associations de personnes handicapées mentales et leurs familles.
Sur le site marentree.org, l’association a recueilli depuis le début de l’été des dizaines de témoignages de familles en difficulté – et appelle les parents à continuer à témoigner, « pour pouvoir révéler ce scandale perpétué d’année en année ».
Engagement non tenu du Président Macron
En février dernier, lors d’une conférence dédiée au handicap à l’Élysée, le Président Emmanuel Macron avait fixé pour objectif qu’il n’y ait plus « aucun enfant sans solution de scolarisation » en septembre. « Il faut ouvrir les yeux : l’engagement ne sera pas tenu », affirme cependant l’Unapei, qui s’insurge contre les accueils à temps partiel ou la scolarisation à distance, faute d’autres solutions.
L’école 1 jour par semaine
Cody, 10 ans, et Axel, 12 ans, deux frères autistes, attendent depuis des années une place en institut médico-éducatif (IME). Il y a deux ans, leurs parents ont même déménagé de l’Aube à l’Essonne, pensant augmenter leurs chances de décrocher une place. En vain, pour le moment : en cette rentrée 2020, ils ne seront scolarisés que 12 heures par semaine pour l’un, et 9 heures pour l’autre. Et l’aîné doit redoubler son CM2, faute de place adaptée pour lui en 6e.
De son côté Jade, bientôt 6 ans, plurihandicapée, « n’est accueillie qu’une journée par semaine en IME » et ses parents confient n’avoir « toujours pas trouvé d’établissement où (elle) pourrait se rendre se façon quotidienne ».
Les aidants familiaux « épuisés »
Pour Luc Gateau, le président de l’Unapei cité dans un communiqué, « ces témoignages ne sont que la partie émergée de l’iceberg ». Après la « période éreintante » de la crise du virus du PCC, qui a montré à tous la difficulté de gérer l’école à la maison, « les aidants familiaux sont, plus que jamais, épuisés » et les enfants handicapés « se sentent en rupture totale avec le reste de la société », déplore-t-il.
Mercredi, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, doit présenter au côté de Jean-Michel Blanquer le détail des dispositifs mis en place en cette rentrée en vue d’une école « inclusive ».
À la rentrée 2019, le gouvernement s’était félicité que 87% des élèves handicapés aient été accueillis « à temps plein à l’école », et que le nombre d’élèves en attente d’accompagnement ait été divisé par deux (de 8% à 4%) par rapport à 2018. Un bilan qu’avaient déjà nuancé associations et familles.
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