Le Smic va augmenter mécaniquement de 1,18% au 1er janvier
Le Smic augmentera mécaniquement de 1,18% au 1er janvier, sans « coup de pouce » du gouvernement, au grand dam des syndicats qui espéraient un geste du Premier ministre.

Photo: DENIS CHARLET/AFP via Getty Images
Deux semaines après la publication du rapport annuel du groupe d’experts sur le Smic, qui préconisait une fois encore de se limiter à l’augmentation automatique, les partenaires sociaux se sont retrouvés vendredi pour en découvrir la traduction concrète.
Une hausse inférieure aux projections
Au cours de la réunion, le directeur général du Travail a annoncé une hausse mécanique du salaire minimum interprofessionnel de croissance de 1,18%, selon plusieurs organisations syndicales. Aucune surprise, donc, mais une revalorisation même légèrement inférieure aux projections du groupe d’experts, lequel tablait fin novembre sur une augmentation automatique de 1,4%.
Le Smic passera ainsi de 1801,80 à 1823,03 euros brut mensuels, soit de 11,88 à 12,02 euros brut de l’heure. Pour un salarié à temps plein, le gain représentera un peu moins de 17 euros net par mois. Au 1er novembre 2024, environ 2,2 millions de salariés du secteur privé, soit 12,4% d’entre eux, étaient rémunérés au Smic, selon les données du ministère du Travail.
« Le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français », a réagi auprès de l’AFP Fabien Guimbretière, secrétaire national de la CFDT. « Une année où il y a une plus faible inflation, c’est souvent là que ça peut permettre un coup de pouce », a-t-il estimé, regrettant que le Premier ministre n’ait pas fait ce choix.
Pour la CGT, « le Premier ministre enlise les travailleurs et travailleuses dans la précarité ». Dans un communiqué, le syndicat réclame un Smic à 2000 euros brut et l’indexation de tous les salaires sur les prix afin de « garantir à tous les salarié.es le maintien de leur niveau de vie face à l’inflation et stopper les effets de tassement ». Le mouvement plaide également pour la suppression du groupe d’experts « de la non-augmentation du Smic ».
Des syndicats vent debout
« Nous regrettons qu’il n’y ait toujours pas de coup de pouce depuis de trop nombreuses années alors que le nombre de travailleurs pauvres augmente », a commenté Pierre Jardon, de la CFTC. Le syndicat dit avoir mené « une étude économique qui démontre qu’une revalorisation de 5% est socialement utile et économiquement largement soutenable ».
Chaque année, le Smic bénéficie d’une hausse mécanique déterminée par deux critères : la progression de l’inflation hors tabac constatée pour les 20 % des ménages les plus modestes et la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé. En parallèle, une indexation automatique intervient en cours d’année si l’inflation dépasse 2%, provoquant une revalorisation équivalente.
Une politique salariale sous contrainte
Au-delà de ce mécanisme, l’exécutif peut accorder une augmentation exceptionnelle, mais la dernière remonte à juillet 2012, dans le sillage de l’élection de François Hollande.
Les experts, dans leur rapport de novembre, rappelaient le contexte contraint : « Compte tenu du ralentissement du marché du travail, du niveau élevé du Smic par rapport au salaire médian et du coût très important des exonérations de charges patronales sur les bas salaires », ils recommandaient de « ne pas aller au-delà » de la revalorisation automatique prévue par le Code du travail.
Ils se sont également prononcés sur le dispositif d’exonérations de cotisations patronales, jugeant souhaitable d’abaisser progressivement le plafond ouvrant droit à ces allègements à deux Smic, pour éviter la fameuse « trappe à bas salaires ». En septembre, le gouvernement avait déjà décidé de le ramener à trois Smic, contre 3,3 auparavant.
La CGT, elle, dénonce un système qui, selon elle, « tire l’ensemble des salaires vers le bas » en incitant les entreprises à « maintenir des salaires au niveau du Smic pour maximiser ces exonérations, au détriment du niveau de vie des salarié.es »

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