Cyberattaque et ingérence électorale
Berlin accuse Moscou : cyberattaque et ingérence électorale
L'Allemagne a formellement accusé vendredi la Russie d'avoir orchestré une attaque informatique majeure contre son système de gestion du trafic aérien. Selon les autorités allemandes, le renseignement militaire russe GRU, via le groupe de hackers APT28 (alias Fancy Bear), serait à l'origine de cette intrusion survenue en août 2024 visant la sécurité aérienne du pays.

Le chancelier allemand Friedrich Merz lors de sa rencontre avec le Premier ministre britannique Keir Starmer à Downing Street, le 8 décembre 2025, à Londres, en Angleterre.
Photo: Leon Neal/Getty Images
L’ambassadeur russe à Berlin a été convoqué pour répondre de ces accusations. L’ambassade de Russie n’avait pas réagi dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.
Storm 1516 : une campagne pour déstabiliser les législatives
Au-delà de la cyberattaque, Berlin dénonce également une opération baptisée « Storm 1516 » visant à influencer les élections législatives de février dernier au Bundestag. Cette campagne aurait cherché à perturber de manière continue la politique intérieure allemande, selon le ministère des Affaires étrangères.
Le gouvernement affirme détenir des preuves « absolument solides » de l’implication de Moscou, sans toutefois les divulguer publiquement pour préserver l’efficacité de ses services de renseignement.
Une guerre hybride qui s’intensifie depuis l’invasion de l’Ukraine
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, les nations européennes accusent régulièrement la Russie de mener une guerre « hybride » à leur encontre. Ce type de conflit combine sabotage, désinformation, cyberattaques et espionnage pour affaiblir les démocraties occidentales sans recourir à une confrontation militaire directe.
Berlin constate « depuis un certain temps une augmentation massive des activités hybrides menaçantes » émanant de Moscou, allant des campagnes de manipulation informationnelle aux tentatives de sabotage d’infrastructures critiques.
Sanctions et restrictions : la réponse ferme de Berlin
En coordination avec ses partenaires européens, l’Allemagne a annoncé une série de mesures de rétorsion. Le pays soutiendra de nouvelles sanctions individuelles au niveau de l’Union européenne, comprenant :
– Des interdictions d’entrée sur le territoire européen
– Le gel des avoirs des acteurs impliqués
– L’interdiction d’accès aux ressources économiques
– Le gel des avoirs des acteurs impliqués
– L’interdiction d’accès aux ressources économiques
Dès janvier, les déplacements des diplomates russes dans l’espace Schengen seront également soumis à des contrôles renforcés pour « minimiser les risques en matière de renseignement ». D’autres restrictions bilatérales visant le personnel diplomatique russe sont également prévues.
Un dispositif anti-drones renforcé face aux incursions
Ces derniers mois, l’Allemagne a multiplié les incursions de drones au-dessus de sites stratégiques – aéroports, installations industrielles, bases militaires. Berlin soupçonne Moscou d’être derrière ces opérations de reconnaissance.
Le gouvernement du chancelier Friedrich Merz a réagi en renforçant les pouvoirs des forces de l’ordre, qui peuvent désormais abattre ces appareils. Un projet de loi autorise également l’armée à intervenir contre les drones non autorisés dans l’espace aérien national.
Une nouvelle plateforme de coordination interministérielle sera mise en place pour mieux faire face à ces menaces hybrides.
L’Allemagne, cible prioritaire de la déstabilisation russe
En tant que premier soutien européen de l’Ukraine et plateforme logistique essentielle pour l’OTAN, l’Allemagne se considère comme une cible centrale des opérations russes. Moscou chercherait à « diviser la société, semer la méfiance, susciter le rejet et affaiblir la confiance dans les institutions démocratiques », selon les autorités allemandes.
Les services de renseignement anticipent une intensification de ces opérations à l’approche des élections régionales de 2026 dans cinq Länder. Le parti d’extrême droite AfD, prorusse et antimigrants, pourrait réaliser des percées significatives, voire prendre le contrôle de certaines régions.
Devenu la principale force d’opposition après sa deuxième place historique aux législatives de février, l’AfD est soupçonné par les autres formations politiques de collecter des informations sensibles sur les infrastructures allemandes pour les transmettre à Moscou.
Avec AFP

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