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Eurovision

Eurovision : Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d’Israël

L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi avoir décidé de restituer son trophée. En cause : le maintien de la participation d’Israël à l’édition 2026, une décision déjà à l’origine du boycott de cinq pays.

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Nemo Mettler, vainqueur de l'ESC 2024, célébré à Bienne.

Photo: STEFAN WERMUTH/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

« En tant que personne et en tant qu’artiste, aujourd’hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère », a déclaré le chanteur dans une vidéo publiée sur Instagram. Nemo s’était déjà joint aux voix réclamant l’exclusion d’Israël du plus grand concours musical diffusé en direct au monde.

Un geste symbolique pour dénoncer un « conflit de valeurs »

Dans son message, l’artiste de 26 ans, premier interprète non binaire à remporter l’Eurovision, dénonce le paradoxe entre les principes proclamés par l’Union européenne de radio‑télévision (UER) et ses décisions.

« L’Eurovision prétend défendre l’unité, l’inclusion et la dignité de tous (…). Mais la participation continue d’Israël, alors que la commission d’enquête internationale indépendante (mandatée par) l’ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par » l’UER, a‑t‑il déclaré.

Pour Nemo, la question dépasse celle des artistes : « Il ne s’agit pas d’individus ou d’artistes. Il s’agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l’image d’un État accusé de graves atrocités. »

Une vague de boycotts sans précédent

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé qu’elle se retirerait de l’édition 2026 du concours, après la validation de la participation d’Israël. L’Islande devient ainsi le cinquième pays à boycotter la compétition, qui doit se tenir à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l’UER avait jugé inutile de soumettre au vote la participation d’Israël et de sa télévision publique KAN. Cette décision a immédiatement provoqué une série d’annonces de retrait de la part des diffuseurs espagnol, néerlandais, irlandais et slovène. Ces désistements s’inscrivent dans un climat de critiques croissantes à l’égard de la guerre dans la bande de Gaza, mais aussi de soupçons d’irrégularités lors des précédentes éditions du concours.

Pour Nemo, la décision de rendre le trophée se veut un appel à la cohérence morale. « Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C’est pourquoi j’ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l’UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs. »

L’artiste conclut son geste en plaçant la récompense dans une boîte, image forte d’un désaveu adressé à une institution qu’il accuse d’avoir trahi ses propres principes