Alors que le monde manque de sable, les « pirates » chinois exploitent, pillent et saccagent les ressources des autres

Par John Mac Ghlionn
7 janvier 2023 01:34 Mis à jour: 7 janvier 2023 07:27

La vie est une plage de sable fin comme on dit. Mais bientôt, il pourrait bien ne plus y avoir de sable du tout. Car le monde est en train d’en manquer.

Manquer de sable, comment cela est-il possible, me direz-vous ? Après tout, 33 % de la terre est couverte de déserts, et nombre d’entre eux contiennent de grandes quantités de sable (pas tous, cependant). Certes, mais le sable du désert, comme celui de la mer, n’a pas une résistance à la compression qui puisse lui permettre d’être utilisé dans la construction de maisons, de gratte-ciel, de routes ou de ponts. En d’autres termes, dans le domaine de la construction, le sable du désert comme le sable de mer sont totalement inutiles. D’où la lutte actuelle pour s’accaparer les quantités limitées de bon sable qui existent.

La pénurie engendre le désespoir et ce désespoir est particulièrement palpable en Chine. Le Parti communiste chinois (PCC) a envoyé des « pirates » à l’assaut des pays voisins. En réalité, cela fait des années que les « pirates » pillent et saccagent. Ces derniers temps, ils se sont concentrés sur Taïwan, et dépouillent l’île de ses précieux gisements.

Le monde connaît une pénurie de presque tout : maïs, café, blé, soja, carton plastique, puces à semi-conducteurs, travailleurs qualifiés, etc.

A cette liste, qui ne finit pas de s’allonger et d’être de plus en plus éclectique, il est maintenant temps d’ajouter le sable, le matériau solide le plus extrait qui soit. On ne soulignera jamais assez l’importance du sable. L’eau est la ressource naturelle la plus consommée au monde ; le sable vient en deuxième position. Chaque projet de construction repose sur l’utilisation de sable, c’est-à-dire le bon type de sable. D’ici 2030, le marché de la construction devrait représenter 14,4 billions de dollars ; il y a deux ans, ce chiffre était de 6,4 billions. Nous allons avoir besoin de toujours plus de sable, mais il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde.

La demande monte en flèche, et va atteindre des sommets spectaculaires dans les trente à quarante prochaines années. Ce qui nous amène à la Chine, un pays dont l’appétit pour le sable de construction est vorace. À bien des égards, cet appétit n’a rien de surprenant. Lorsqu’il s’agit de construire des routes, des ponts et des bâtiments, la Chine est en tête de peloton. Afin de satisfaire son appétit, le PCC a décidé de se servir chez son voisin, Taïwan.

Le ciblage de l’île a commencé dès 2019. En réponse à la tentative du PCC de miner son île à sec, les garde-côtes taïwanais ont déployé des drones et des canons à eau pour dissuader les envahisseurs et mineurs de sable. Temporairement, les mineurs ont battu en retraite, mais pas pour longtemps. Les « pirates » chinois sont revenus à l’attaque et ont ciblé l’île de Matsu, un archipel taïwanais composé de 19 îles.

Comme l’a rappellé Elisabeth Braw de Foreign Policy en juillet 2022, « la Chine intensifie ses activités de dragage de sable dans les eaux des îles ». Cette « opération sournoise » fonctionne à l’avantage de la Chine et oblige Taïwan à faire face à « de grosses factures et d’importantes dégradations maritimes ». Susumu Takai, président de l’Institut de recherche sur la stratégie de sécurité du Japon, a expliqué à la journaliste que la Chine manque de sable, dont elle a besoin pour avancer dans ses projets de construction dans toute la Chine.

Le régime chinois ne voit rien d’illégal à ce qu’il fait. Pourquoi cela? Parce que, comme la plupart des lecteurs d’Epoch Times le savent, le PCC considère que Taïwan appartient à la Chine.

La rapacité sans nom du PCC et son absence de respect envers ses voisins touchent d’autres régions d’Asie. L’année dernière, comme l’a rapporté Reuters, des dragues ont été repérées au large de la base navale de Ream au Cambodge, qui comme par hasard correspond justement à une zone où Pékin finance des projets de construction et de développement portuaires. En juin 2022, le Washington Post a publié un article consacré à la construction d’une base navale secrète au Cambodge par la Chine. Apparemment, le sable, n’est pas la seule raison pour laquelle la Chine s’intéresse au Cambodge.

Soyons clairs : la Chine n’est pas le seul pays à faire des pieds et des mains pour se procurer du sable. Il s’agit d’une crise mondiale qui touche les États-Unis tout autant que la Chine. Le régime chinois risque de continuer à piller les ressources des autres, et ce en toute impunité, mais pour les États-Unis et les Occidentaux, tout n’est pas perdu. 

Selon Eric Lambin, géographe et spécialiste de l’environnement à Stanford, les États-Unis et les Occidentaux ne devraient pas accorder trop d’importance au processus d’exploitation minière. « Au lieu d’exploiter les dépôts de sédiments non consolidés », M. Lambin exhorte le gouvernement à se tourner vers le concassage des roches « ou à recycler les déchets de construction et de démolition tels que le béton ou la maçonnerie ». En effet, la roche concassée est souvent considérée comme une alternative supérieure, « du fait d’une meilleure maîtrise au niveau de sa composition et de sa structure minéralogiques ». Il reste à voir si les conseils de M. Lambin seront pris en compte.

En attendant, gardez un œil sur les « pirates » du sable chinois. Leur appétit pour les dépôts granulaires risque de devenir encore plus vorace dans les années à venir.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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