Amazonie et Twitter: Bolsonaro affiche sa proximité avec Musk

Par Epoch Times avec AFP
20 mai 2022 22:40 Mis à jour: 21 mai 2022 06:16

Le président brésilien Jair Bolsonaro a dit vendredi compter sur Elon Musk pour « rétablir la vérité » sur la déforestation en Amazonie, après avoir évoqué avec le milliardaire un programme de surveillance par satellites dont l’utilité laisse les spécialistes sceptiques.

Le chef de l’Etat brésilien a par ailleurs renvoyé l’ascenceur à l’homme le  plus riche du monde, soutenant le candidat au rachat de Twitter dans son souhait de « liberté d’expression totale » pour le réseau social, sans la modération qui permet de lutter contre la désinformation.

« Il faut montrer au monde la vérité sur l’Amazonie, cette région si convoitée par d’autres pays. Et en montrant cette vérité, nous montrerons que l’Amazonie est préservée », a déclaré M. Bolsonaro, très critiqué dans le monde entier pour la forte hausse de la déforestation sous son mandat.

« C’est un premier contact, le début d’une relation amoureuse, je suis sûr qu’elle débouchera bientôt sur un mariage », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à laquelle M. Musk n’a pas participé.

Médaille de l’Ordre du Mérite de la Défense remis à Musk

Durant la rencontre, dans un hôtel de luxe près de Sao Paulo (sud-est), le président brésilien lui a remis la médaille de l’Ordre du Mérite de la Défense.

« Je suis super enthousiaste d’être au Brésil pour le lancement de Starlink pour 19.000 écoles non-connectées dans des zones rurales et pour la surveillance environnementale de l’Amazonie », avait tweeté quelques heures plus tôt le propriétaire de la société spatiale SpaceX et du constructeur automobile Tesla.

Starlink permet aux habitants de zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir accès à l’internet à haut débit, via des milliers de petits satellites.

Le ministre des Communications, Fabio Faria, a révélé qu’Elon Musk avait demandé « l’autorisation pour installer 40.000 satellites » au-dessus de l’Amazonie.

Selon le ministre, ces satellites sont dotés d’un « système de laser qui détecte le bruit des tronçonneuses » et permet de « vérifier si la déforestation est illégale ou non ».

Déploiement de l’internet via SpaceX en Amazonie

Elon Musk « n’a jamais critiqué l’Amazonie sans la connaître, contrairement à beaucoup. Il est venu ici pour connaître la vérité, pour savoir ce qu’est l’Amazonie », a renchéri le  ministre, qui avait déjà annoncé en novembre des négociations pour que SpaceX déploie l’internet par satellite au-dessus de la forêt amazonienne et aide à détecter la déforestation illégale.

« Pour Bolsonaro, cette rencontre est positive », a dit Oliver Stuenkel, professeur des Relations internationales à la Fondation Getulio Vargas (FGV).

« Mais c’est surtout un discours de façade, les spécialistes estiment que le problème de la déforestation n’est pas le manque de surveillance, le système brésilien est très sophistiqué. Le problème vient du manque de contrôles » de la part des agents de l’Etat, qui n’infligent pratiquement pas de pénalités.

Alertes de déforestation par les satellites

Selon une étude du collectif d’ONG Mapbiomas, les organes de protection environnementale du gouvernement Bolsonaro ne sont intervenus qu’après moins de 3% des alertes de déforestation détectées par les satellites du système de surveillance en vigueur actuellement.

Le système de surveillance actuel, de l’Institut de recherches spatiales Inpe, a fait état d’alertes de déforestation sur 1.012 km2 en avril, l’équivalent de près de 140.000 terrains de football, un record pour ce mois de l’année.

« Le système de l’Inpe est l’un des plus modernes au monde, un exemple pour la surveillance de la forêt tropicale », assure Marcio Astrini, responsable de l’Observatoire du Climat, autre collectif d’ONG de défense de l’environnement.

Jair Bolsonaro a déclaré vendredi qu’il avait ressenti une « bouffée d’espoir » à l’annonce de ce rachat, qui a finalement été suspendu, M. Musk le conditionnant à l’obtention de données sur la proportion des faux comptes.

Très actif sur les réseaux sociaux, le président s’est fait supprimer plusieurs fois des publications pour désinformation, y compris sur Twitter.

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