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Après la plainte d’une habitante, la justice ordonne le retrait d’une croix dans un village corse

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Après la plainte d’une habitante, la justice ordonne le retrait d’une croix dans le village corse de Quasquara.

Photo: Crédit photo capture d’écran pétition change.org

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Durée de lecture: 5 Min.

La croix érigée en 2022 à l’entrée du village corse de Quasquara va devoir disparaître. Le tribunal administratif de Bastia a annulé la décision du maire, qui s’était opposé à son retrait, rappelant le strict respect de la laïcité dans les espaces publics. Cette affaire a suscité une vive polémique locale, puis nationale.
En 2022, une croix de grande dimension a été installée à l’entrée de Quasquara, petite commune d’une soixantaine d’habitants située en Corse. Symbole chrétien et élément traditionnel du paysage villageois, cette implantation avait rapidement été contestée par une habitante, qui demandait son retrait auprès du maire, Paul-Antoine Bertolozzi. Face au refus de l’édile, elle avait saisi le tribunal administratif de Bastia, déclenchant une procédure qui s’est conclue ce vendredi 10 octobre. Selon BFMTV, le tribunal a tranché en faveur de la suppression de la croix.
Le principe de laïcité rappelé
Comme le rappelle France 3, le jugement du tribunal administratif repose sur la loi du 9 décembre 1905, qui énonce que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte et s’oppose ainsi à l’installation par les personnes publiques, dans un emplacement public, d’un signe ou d’un emblème manifestant la reconnaissance d’un culte ou marquant une préférence religieuse ».

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La municipalité avait tenté de justifier l’installation en arguant que la croix se trouvait « sur un emplacement différent des deux calvaires identifiés sur le cadastre communal de 1880 » et qu’elle remplaçait une ancienne croix. Mais le tribunal a estimé qu’« aucun élément du dossier n’a permis d’établir » ces affirmations.
Le maire Paul-Antoine Bertolozzi a annoncé dans un communiqué cité par France 3 que la commune, « condamnée par ailleurs à payer 1500 euros à la requérante, a décidé d’utiliser les recours légaux ».
Une polémique dépassant les frontières locales
Cette affaire, qui semblait ancrée dans la vie d’un petit village, a rapidement pris une dimension politique plus large. De nombreux élus et personnalités locales se sont exprimés, notamment Laurent Marcangeli, conseiller municipal d’Ajaccio et ancien ministre, qui a affirmé sur X : « Avant d’être un symbole religieux, la croix chrétienne est une tradition de nos villages insulaires, qui, je le crois, ne porte tort à personne. » Le préfet de Corse a, quant à lui, indiqué avoir « pris connaissance de la décision rendue en première instance » et proposé un échange avec le maire « dans un esprit de dialogue et de concorde », relate France 3.

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La polémique a rapidement gagné les réseaux sociaux. Blogs et influenceurs ont dénoncé une décision qui renierait ses racines au nom d’une neutralité poussée à l’extrême. Sur X, un internaute a notamment appelé les Corses à “s’opposer à l’enlèvement de la croix”, estimant qu’un tel geste devait être accompli “non pas par intolérance envers d’autres convictions, mais par attachement à notre héritage”. “Cette croix n’est pas qu’un simple symbole religieux : elle témoigne de l’histoire, de la culture et des racines chrétiennes de notre territoire”, a-t-il ajouté, avant de conclure : “La faire disparaître sous prétexte qu’elle pourrait heurter une personne extérieure revient à nier ce que nous sommes, à effacer notre passé et à fragiliser notre cohésion. Le respect mutuel passe aussi par la reconnaissance de l’histoire et des traditions locales. »
Une pétition intitulée “Pour maintenir la croix de Quasquara : symbole de notre patrimoine et de notre identité” a même été lancée en ligne sur change.org. Elle a déjà recueilli à ce jour plus de 27.000 signatures.