Attaque du Hamas contre Israël: l’horreur au kibboutz de Kfar Aza, plus de 100 civils massacrés

Par Vincent Solacroup
10 octobre 2023 21:30 Mis à jour: 10 octobre 2023 23:06

Trois petits vélos, sagement garés à côté de six sacs mortuaires israéliens, des cadavres d’assaillants palestiniens en arrière-plan. L’assaut samedi de combattants du Hamas contre le kibboutz de Kfar Aza a viré au carnage, tuant plus de cent civils, selon des militaires israéliens.

Les attaquants n’ont guère mis de temps à rejoindre cette communauté agricole, où les voitures et les demeures modestes attestent de l’aisance toute relative des occupants. La bande de Gaza, d’où ils venaient, est à deux kilomètres de là, visible à l’oeil nu.

Des nuages de fumée s’en échappaient mardi, du fait des représailles israéliennes contre le Hamas, a constaté l’AFP. La menace faisait partie du quotidien des habitants de Kfar Aza, qui se sont installés dans ce vieux kibboutz soit par idéologie, afin de maintenir une présence israélienne au plus près de l’enclave palestinienne, soit pour le coût de la vie moins cher qu’ailleurs. Israël s’est retiré unilatéralement de la bande de Gaza en 2005.

Mais les tirs de roquettes réguliers ici n’étaient rien face à l’assaut de samedi, dont la violence invraisemblable a traumatisé jusqu’aux soldats israéliens ayant fini de libérer les lieux dans la nuit de lundi à mardi. « Quand nous avons retiré les cadavres des civils, d’enfants, j’ai pensé au général Eisenhower, après qu’il a vu les camps de la mort en Europe », observe le major général en retraite Itai Veruv, face à la presse.

L’odeur âcre de la mort est omniprésente

A Kfar Aza, aux pelouses vertes finement coupées, l’odeur âcre de la mort est omniprésente : celle des dépouilles des assaillants, reconnaissables à leurs fins gilets pare-balles noirs et dont certains commencent à gonfler du fait de la putréfaction. Celle aussi de certains habitants, dont les corps finissaient mardi d’être emportés.

Dans une partie du kibboutz réservée aux jeunes adultes, de petites maisons sont noircies. Les Palestiniens « les ont incendiées, pour forcer leurs occupants à sortir » et ensuite les mitrailler, raconte un officier israélien de 24 ans, Omer Barak. « Mais beaucoup ont préféré périr incendiés, peut-être intoxiqués par la fumée, plutôt que d’être tués par les terroristes », poursuit-il. « Nous avons trouvé beaucoup de cadavres à l’intérieur des maisons. »

Lui qui s’est battu deux jours durant pour libérer Kfar Aza s’est dit « terrifié » une fois le kibboutz repris : « Je n’avais jamais rien vu de pire. J’ai craqué quand j’ai vu les corps de deux enfants assassinés. » Ailleurs, la dépouille d’un assaillant, coupé en deux, fait face à un alignement d’abris antiaériens blancs, dans lesquels les habitants s’étaient réfugiés, et dont certains présentent des traces d’explosion au niveau des fenêtres. « Les terroristes ont jeté des grenades à l’intérieur. Personne n’a survécu », soupire Itai Veruv.

«Il va être extrêmement difficile pour moi de vous décrire l’horreur que nous avons vue (…) L’apocalypse (…) On parle de dizaines de maisons brûlées avec des familles entières tuées à l’intérieur, de femmes et d’enfants à qui on on a coupé la tête», relate choqué le journaliste Maël Benoliel d’i24 News.

Une trottinette pulvérisée. Un petit casque rose délicatement posé sur une table. Une machine à laver partiellement soufflée. La carcasse d’un camion incendié à côté d’un silo à grain. Les restes d’un paramoteur utilisé par les assaillants… La violence des combats choque particulièrement dans un lieu peuplé de civils.

« Un massacre, un désastre »

D’après le général Veruv, « 70 terroristes armés et entraînés » ont attaqué Kfar Aza samedi vers 06H30 du matin, pour provoquer « un massacre, un désastre ». Plusieurs militaires israéliens interrogés par l’AFP font état de plus de 100 morts civils, parfois 150. « Jusqu’à maintenant, je ne crois pas ce que je vois. Normalement, ce sont des images rapportées d’Ukraine, ou de quelque chose causé par l’État islamique », observe un réserviste, casque sur la tête.

Un chef d’entreprise de Tel Aviv, qui refuse de donner son nom, est venu samedi pour libérer Kfar Aza et d’autres villages alentour. L’attaque de samedi l’a fortement désarçonné. « Je voulais la paix. C’est la seule solution », souffle le réserviste, « mais vous ne pouvez pas faire la paix avec le Hamas. »

Mardi, alors que l’armée semblait progressivement quitter les lieux, le pépiement des oiseaux reprenait ses droits. Troublé par de fréquents tirs d’obus israéliens et de roquettes palestiniennes interceptées par le « Dôme de fer » de l’armée.

A quelques kilomètres du kibboutz, un lourd dispositif militaire israélien avançait vers Gaza. Pour un combat que les soldats de l’armée appellent de tous leurs voeux. Le Hamas a « attaqué des maisons de civils. Nous n’étions pas préparés », constate le général Veruv: « Ils vont payer pour cela. »

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