Au milieu de l’épidémie, la Suède refuse de forcer ses citoyens à porter un masque

Selon un responsable suédois de la santé, « les masques faciaux utilisés dans les espaces publics ne protègent pas davantage la population »

Par Tom Ozimek
18 mai 2020 15:40 Mis à jour: 18 mai 2020 15:40

Même si mercredi dernier, la direction de l’Union européenne a annoncé les nouvelles directives qui recommandent le port du masque facial dans des endroits comme les aéroports, les avions et les hôtels, la Suède a rejeté son utilisation généralisée auprès de la population, en affirmant que les masques ne sont pas utiles pour empêcher la propagation du Covid-19.

Dans de nouvelles orientations publiées le 13 mai pour aider les pays européens à relancer l’industrie du tourisme sur le continent et à voyager en toute sécurité, la Commission européenne (CE), l’organe exécutif du bloc, a insisté sur le port du masque facial dans les plateformes de transport, les véhicules utilisés pour les transports collectifs et les établissements d’accueil. Dans ses documents d’orientation, la CE a précisé que les masques faciaux venaient compléter les mesures de précaution de base, comme la distanciation sociale.

« L’utilisation de masques faciaux par le personnel et les hôtes ne devrait être considérée que comme une mesure complémentaire, qui ne remplace pas les mesures préventives de base », a écrit la CE dans ses orientations (pdf) pour la reprise du tourisme. « L’utilisation appropriée du masque facial est importante et doit être communiquée aux clients et au personnel. »

Mais si la compagnie aérienne mixte suédo-danoise SAS s’est empressée d’annoncer mercredi que le port du masque facial serait obligatoire sur tous ses vols jusqu’à la fin août, les autorités sanitaires suédoises ne se sont pas empressées d’adopter les recommandations de la CE sur les masques faciaux.

« Les masques faciaux dans les espaces publics n’offrent pas une meilleure protection à la population », a déclaré Johan Carlson de l’agence suédoise de santé publique Folkhälsomyndigheten lors d’une conférence de presse le 13 mai, cité par le média suédois The Local.

L’Agence suédoise de la santé publique informe également sur son site web que le port d’un masque peut inciter les personnes à se toucher le visage pour l’ajuster, ce qui augmente le risque d’infection.

« Le virus peut se concentrer sur le masque et lorsque vous l’enlevez, le virus peut alors se retrouver sur vos mains et se propager davantage », a déclaré l’épidémiologiste Anders Tegnell à la SVT.

Au lieu de recommander le port du masque, les autorités sanitaires suédoises ont plutôt préconisé la distanciation sociale, le lavage des mains, le fait de ne pas se toucher le visage et de rester à la maison si les symptômes le justifient, afin de freiner la propagation du virus du Parti communiste chinois (PCC), le nouveau coronavirus apparu en Chine et qui est à l’origine du Covid-19.

Dans cette même conférence de presse, le Premier ministre suédois Stefan Löfven a affirmé que le port du masque facial entraîne une confiance exagérée en son efficacité, ce qui peut conduire les personnes qui le portent à ne pas tenir compte de mesures de précaution fondamentales comme la distanciation sociale.

« Le masque facial peut donner un sentiment de sécurité trompeur, qui fait croire que vous ne pouvez pas être infecté », a-t-il déclaré, selon The Local.

Avions de la compagnie Scandinavian Airline Systems (SAS) à l’aéroport d’Arlanda, près de Stockholm, en Suède. (Pontus Lundahl/AFP/Getty Images)

Plus largement, à mesure que le Covid-19 s’est répandu en Europe, la Suède a concentré sa stratégie de lutte sur l’isolement et le traitement des malades plutôt que sur la fermeture des différents secteurs de la société. Au lieu de décréter un confinement total, la Suède a adopté un mélange de législation et de recommandations, que les médias ont qualifié de laxistes.

Le Premier ministre suédois a toutefois rejeté cette explication, en déclarant lors d’une conférence de presse vendredi que « l’image selon laquelle la Suède agit de manière totalement différente des autres pays ne correspond pas à la réalité ».

Le modèle suédois est construit sur la confiance établie entre les citoyens et la « responsabilité de faire ce qui est juste », a-t-il déclaré.

« La vie ne se déroule pas normalement en Suède. Le business ne fonctionne pas comme d’habitude », a-t-il ajouté.

Le gouvernement a interdit les grands rassemblements, les lycées et les universités sont fermés, et les autorités recommandent la distanciation sociale, la protection des personnes âgées, le travail à domicile et le maintien à domicile en cas de maladie.

Les écoles primaires restent cependant ouvertes, les gens ne sont pas obligés de rester chez eux, ils peuvent se réunir en petits groupes, les magasins ne sont pas contraints de fermer.

« Il n’y a pas de réponse unique pour lutter contre la pandémie », a-t-il précisé, en ajoutant que son pays a choisi une stratégie pour gagner la bataille à long terme contre le virus mortel sans imposer à ses citoyens des contraintes trop importantes à court terme.

« Cette lutte contre le Covid-19 est un marathon, et ces mesures ont donc été choisies parce que nous croyons fermement que leur mise en œuvre sera viable dans la durée », a-t-il déclaré.

« Il est important d’avoir une politique qui puisse être maintenue sur une plus longue période, ce qui signifie rester à la maison si vous êtes malade, voilà notre message », a déclaré M. Tegnell.

« Enfermer les gens chez eux ne fonctionnera pas à long terme », a-t-il déclaré. « Tôt ou tard, les gens vont sortir malgré tout. »

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