Berlin juge que la reconnaissance d’un État palestinien serait « un mauvais signal », à rebours de plusieurs pays européens

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul (à g.), et son homologue israélien, Gideon Saar, visitent le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe, également appelé Mémorial de l'Holocauste, le 5 juin 2025 à Berlin.
Photo: Sean Gallup/Getty Images
La reconnaissance « actuellement » d’un État palestinien serait « un mauvais signal », a déclaré jeudi le chef de la diplomatie allemande, prenant le contrepied d’un mouvement en ce sens de plusieurs pays européens.
Un « cadre de négociations entre Israël et les Palestiniens »
« Ce processus doit être mené à bien dans le cadre de négociations entre Israël et les Palestiniens avant que nous puissions reconnaître un État palestinien », a déclaré Johann Wadephul lors d’une conférence de presse à Berlin avec son homologue israélien Gideon Saar.
C’est une position « que nous faisons aussi valoir auprès de nos partenaires et amis européens », a ajouté l’Allemand.
Plusieurs pays européens, comme l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont déjà reconnu un État palestinien. La France, le Royaume-Uni et le Canada ont récemment annoncé aussi l’envisager.
Le chef de l’État Emmanuel Macron a souligné fin mai à Singapour qu’une telle reconnaissance ne constituait pas « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique ».
Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement terroriste islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
L’aide humanitaire « insuffisante »
Les images « choquantes » en provenance de Gaza montre que l’aide humanitaire est « insuffisante », a déclaré M. Wadephul jeudi.

Des camions transportant de l’aide attendent pour entrer dans la bande de Gaza depuis le poste-frontière israélien de Kerem Shalom, le 20 mai 2025. (JACK GUEZ/AFP via Getty Images)
« C’est pourquoi j’ai réitéré aujourd’hui, lors de notre entretien, ma demande urgente d’autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, conformément aux principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance, et sans restrictions », a-t-il dit. « Ce n’est pas seulement un impératif humanitaire, c’est aussi le droit international en vigueur », a-t-il insisté.
Il a aussi déploré la décision récente du gouvernement israélien d’autoriser la construction de 22 colonies en Cisjordanie. « Même en tant qu’amis, nous ne pouvons fermer les yeux là-dessus. Et je dois dire que nous rejetons cette décision, car cette politique de colonisation est contraire au droit international », a-t-il dit.
De tels agissements réduisent les chances d’une « solution à deux États » défendue par Berlin.
« Nous avons besoin du soutien de l’Allemagne aujourd’hui, en ces heures difficiles. Israël est confronté à une attaque militaire, juridique, diplomatique et économique », a de son côté estimé M. Saar.
Si l’Allemagne est l’un des plus fidèles soutien de l’État hébreux, le chancelier Friderich Merz n’en a pas moins menacé il y a une semaine le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de ne plus soutenir son pays face à la catastrophe humanitaire en cours dans le territoire palestinien.

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