Violences conjugales : « J’ai eu le temps de voir ma mère mourir »

Par Epoch Times avec AFP
11 novembre 2019 18:08 Mis à jour: 12 novembre 2019 16:08

La victime, qui souhaitait divorcer, avait déposé une main courante et une plainte contre son époux pour des faits de violence.

« Cela fait trois, quatre ans qu’ils étaient ensemble et trois, quatre ans qu’elle est rouée de coups, qu’elle n’a jamais voulu parler par peur pour elle et pour le défendre. On voit où ça mène aujourd’hui », déclare Stella Guitton au micro de France Bleu Alsace, la fille de la femme tuée par son mari dans le nord du Bas-Rhin, le 10 novembre dernier à Oberhoffen-sur-Moder.

L’homme, âgé de 58 ans, aurait porté plusieurs coups de couteau au niveau du cou et du thorax de sa compagne de 40 ans.

Elle explique que sa mère l’a appelée dimanche à 23H00: « Ma mère m’a appelé à 23h pour m’appeler à l’aide, qu’il avait de nouveau et encore une fois caché un couteau. J’ai entendu crier, je suis partie dans ma voiture. J’ai téléphoné à la gendarmerie qui m’a dit « on arrive ». J’ai eu le temps d’escalader le portail, de défoncer la porte, d’être menacée par mon beau-père avec son couteau, de voir ma mère se prendre le dernier coup de couteau dans la carotide. Elle s’est relevée, est venue vers moi et de voir ma mère mourir », précise Stella Guitton.

« Personne n’a voulu nous aider »

En dépit de la main courante et de la plainte, « personne n’a voulu nous écouter, personne n’a voulu nous aider », accuse encore la jeune femme, qui s’étonne que les forces de l’ordre, qu’elle a prévenues juste avant de partir pour le domicile de sa mère, aient eu besoin d’une « demi-heure » pour arriver alors qu’elle, en partant de la même ville, a mis « trois minutes ».

« J’habite à Bischwiller. La gendarmerie est à Bischwiller. J’ai mis trois minutes à venir jusqu’à chez ma mère », confie-t-elle.

Le mari de la victime, âgé de 58 ans, a tenté de se suicider après son geste. Il a été maîtrisé par les gendarmes et placé en garde à vue.

La jeune femme a indiqué vouloir organiser une marche blanche cette semaine en hommage à sa mère, sans toutefois en préciser la date.

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