L’assurance vie a continué de drainer des montants record en avril, les Français préférant alimenter leurs contrats et délaissant leur Livret A, moins attractif depuis la baisse de son taux de rémunération en février.
Selon les données publiées mercredi par France Assureurs, le total des cotisations (les sommes placées sur les contrats) a progressé de 1% sur un an pour s’établir à 16,5 milliards d’euros le mois dernier, un montant sans précédent pour un mois d’avril.
« On a une dynamique commerciale favorable porteuse en assurance vie » depuis le début de l’année et même au-delà, a souligné Paul Esmein, directeur général de France Assureurs, lors d’un point presse en ligne.
« De 2020 à 2024, les livrets réglementés ont été les principaux bénéficiaires de la forte propension des ménages à épargner. Mais depuis début 2025, c’est l’assurance vie qui reprend la main », a de son côté observé l’économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne, dans une note.
L’encours de l’assurance vie croît de 4,2% en un an
Le mois dernier, parallèlement à la hausse des cotisations, les prestations versées par les assureurs (les fonds retirés par les épargnants lors d’une opération de rachat et les versements aux bénéficiaires désignés en cas de décès) ont accusé une baisse de 9% par rapport à avril 2024, à 12,1 milliards d’euros.
La « collecte nette » de l’assurance vie – la différence entre les montants placés sur les contrats par les épargnants et les sommes reversées par les assureurs – a donc dépassé 4,4 milliards d’euros le mois dernier, une première en quinze ans pour un mois d’avril.
Dans le détail, la collecte nette d’avril s’est répartie entre 800 millions d’euros pour les fonds en euros (au capital garanti mais longtemps boudés par les épargnants en raison d’un rendement réel jugé trop faible) et 3,7 milliards d’euros pour les unités de compte (UC), plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices.
Selon France Assureurs, l’encours de l’assurance vie, qui a dépassé pour la première fois en janvier le cap des 2000 milliards d’euros, atteignait 2028 milliards d’euros fin avril, affichant une hausse de 4,2% sur un an.
Les Français restent en mode « fourmi »
Les encours des livrets d’épargne réglementée (Livret A et Livret de développement durable et solidaire ou LDDS) évoluent eux aussi autour de leurs plus hauts historiques, après avoir accueilli les surcroîts d’épargne constitués lors de la pandémie de Covid-19.

Ces encours record des différents produits d’épargne, signe que les Français restent en mode « fourmi » dans un contexte économique incertain, risquent de continuer de progresser puisque « la désinflation n’a pas modifié le comportement des Français, pas plus que la hausse de leurs revenus », note Philippe Crevel.
« La succession de chocs – Covid-19, guerre en Ukraine, vague inflationniste, crise politique, retour de Donald Trump – explique en partie cette propension à l’épargne », résume Philippe Crevel, qui évoque également « les craintes des Français concernant leur pouvoir d’achat à la retraite ».
Selon les données publiées mercredi par l’Insee, le taux d’épargne des ménages français a encore progressé pour s’établir à 18,8% de leur revenu disponible brut au premier trimestre 2025, toujours supérieur à son niveau pré-pandémie (15%).
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