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Biden alerte Israël sur sa conduite de guerre et de l’érosion du soutien international

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« C’est un bon ami mais il faut qu'il change » a affirmé Joe Biden à propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Photo: Jim Watson/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Fervent soutien d’Israël depuis l’attaque de l’organisation terroriste du Hamas le 7 octobre, Joe Biden a critiqué mardi pour la première fois la tactique de guerre du gouvernement israélien.
« Il n’y a aucun doute sur la nécessité de supprimer le Hamas », a dit le président américain lors d’une réception à Washington destinée à lever des fonds pour sa campagne de réélection.
« Bombardements aveugles »
Mais il met en garde le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur sa stratégie de guerre. Car si Israël peut compter actuellement sur le soutien de « l’Europe » et de « la majeure partie du monde », « ils sont en train de perdre ce soutien avec les bombardements aveugles qui ont lieu ». Lundi soir, lors d’une réception à la Maison Blanche marquant la fête juive de Hanouka, il avait déjà estimé que les Israéliens devaient être « prudents », car « l’opinion publique mondiale peut changer à tout moment ».
« C’est un bon ami mais il faut qu’il change » or « ce gouvernement en Israël fait qu’il est très difficile pour lui de changer », a déclaré Biden lors de la réception de campagne à Washington. « C’est le gouvernement le plus conservateur de l’histoire d’Israël » et la frange la plus à droite de l’exécutif « ne veut rien qui ressemble de près ou de loin à une solution à deux États », a insisté le président américain, pour qui c’est au contraire la seule solution à long terme au conflit israélo-palestinien.
De plus en plus de voix aux États-Unis, notamment l’aile gauche du Parti démocrate, s’élèvent pour appeler le président Biden à se montrer encore plus ferme vis-à-vis de son allié israélien, voire à conditionner son aide militaire.
« Soutenir Israël »
S’exprimant plus tard mardi lors d’une conférence de presse, M. Biden a quelque peu atténué ses propos en affirmant que les États-Unis se « devaient de soutenir Israël (…) face à l’inhumanité » de l’attaque du Hamas du 7 octobre mais que « la sécurité de Palestiniens innocents était aussi une source de grande préoccupation ». « Les mesures qu’ils prennent doivent être cohérentes avec la volonté de faire tout ce qui est possible pour empêcher que des civils palestiniens innocents soient blessés, assassinés, tués, perdus », a-t-il dit.
Les États-Unis ont utilisé leur veto vendredi dernier pour bloquer une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza.
L’après conflit
Un autre sujet de désaccord entre les Américains et le gouvernement israélien concerne l’après conflit. Les États-Unis soutiennent l’idée que l’Autorité palestinienne puisse gouverner à la fois Gaza et la Cisjordanie. Le Premier ministre israélien a pour sa part reconnu mardi des « désaccords » avec le dirigeant américain sur leur vision à long terme, une fois terminé le conflit dans la bande de Gaza. Il a promis de « ne pas répéter l’erreur d’Oslo », en référence aux accords de paix israélo-palestiniens de 1993 ayant permis l’établissement de l’Autorité palestinienne, avec en ligne de mire la création d’un État palestinien vivant en paix au côté d’Israël.
Biden a également annoncé l’envoi de son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan en Israël cette semaine où il aura des discussions à ce sujet. Il rencontrera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le « cabinet de guerre » israélien ainsi que le président Isaac Herzog, selon un communiqué d’Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, un organe directement rattaché au président américain Joe Biden.