Bourgogne: Virginie Mouseler se donne pour mission de sauver de l’euthanasie des beagles cobayes de laboratoire

Par Emmanuelle Bourdy
29 septembre 2023 15:38 Mis à jour: 29 septembre 2023 16:07

La Maison des Beagles Libres, basée en Bourgogne, s’est donnée pour mission de sauver des beagles issus de laboratoires en leur évitant l’euthanasie et en leur offrant une seconde vie. Mais ces chiens, qui ont vécu en captivité, doivent être réapprivoisés, un travail de longue haleine auquel Virginie Mouseler se consacre depuis plusieurs années. Certains de ces rescapés peuvent ensuite être proposés à l’adoption.

Lorsqu’elle a adopté ses premiers beagles, Virginie Mouseler n’imaginait pas que des milliers d’autres étaient utilisés pour des expérimentations scientifiques. C’est ce qui l’a poussée à créer l’association Beagles of Burgundy (BoB), qui organise des missions de sauvetage de beagles dans le monde entier.

Ils naissent et grandissent en cage, puis sont expédiés vers des centres d’expérimentation

« Notre mission est de sauver ces beagles, de les réadapter et de les faire adopter », indique le site de l’association à but non lucratif créée en 2016, Beagles of Burgundy. Celui-ci précise : « Nous sommes prêts à aider tous les laboratoires d’expérimentation qui souhaitent trouver une alternative à l’euthanasie. » Lorsque les laboratoires avertissent l’association que des beagles sont en fin de protocole expérimental, celle-ci met tout en œuvre pour les récupérer.

« Que ces chiens joyeux, dociles, doux et farceurs n’aient pas droit à une meilleure vie est intolérable », confie Virginie Mouseler sur le site BoB, déplorant qu’à travers le monde, de petits beagles « naissent en cage, grandissent en cage, sont expédiés vers des centres d’expérimentation et sont euthanasiés quand ils ne servent plus ». « J’ai appris l’ampleur de cette industrie à travers le monde, les débats autour de l’expérimentation animale et la méconnaissance qu’ont la plupart des gens sur l’usage des beagles dans ce contexte », pointe-t-elle.

« On va leur apprendre à ne pas réagir aux bruits de la maison »

C’est alors qu’elle a eu un déclic, créer un centre d’accueil et de soins pour ces beagles d’expérimentation survivants. « J’ai décidé d’attendre le moment où je pourrais consacrer suffisamment d’énergie et de ressources matérielles à ce projet », poursuit-elle.

Ainsi, en 2019, le lieu idéal pour concrétiser ce projet a été trouvé, à savoir un parc de 10 hectares situé en plein cœur de la forêt, en Bourgogne. Une nouvelle aventure a donc démarré à Noël 2019. Dans ce lieu paisible, les chiens sont encouragés « à jouer, découvrir, et apprendre en se délivrant de leurs peurs ». En parallèle, ils sont soignés et s’acclimatent ainsi aux humains. Il faut « connaître leur personnalité et leurs difficultés, et leur faire découvrir la vraie vie de Beagle Libre dans une vraie maison habitée ».

Sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, Virginie Mouseler explique : « On va leur apprendre à ne pas réagir aux bruits de la maison. Une fourchette qui tombe par terre, une chaise que l’on tire, au début tout cela leur fait très peur. » Ces animaux n’ont, par ailleurs, jamais été en contact avec la nature afin d’« éviter les parasites », car dans les laboratoires, il doivent être « gardés dans un univers sans bactérie ni microbe », mentionne-t-elle encore.

Les candidats à l’adoption devront montrer patte blanche

Ce n’est qu’une fois qu’ils ont retrouvé « confiance en les humains », qu’ils peuvent alors être proposés à l’adoption. Et à cause de leur passé traumatique, les conditions d’adoption sont strictes. Après avoir répondu à un questionnaire détaillé, joint une lettre de motivation et des photos et vidéos de son environnement, la personne souhaitant adopter un beagle aura droit à une rencontre, qui sera organisée chez elle ou par vidéo, afin de vérifier les « futures conditions d’accueil du beagle » et l’« état d’esprit » de la personne, mentionne le site à ce sujet. Après quoi, l’association fera part de sa décision, sachant qu’elle proposera le beagle le plus adapté, en fonction de la personnalité du chien.

« Nous vous contactons et vous invitons à venir à La Maison des Beagles Libres pour passer du temps avec tous les beagles rescapés présents, une journée, voire une nuit dans notre Bed & Beagle, et vous faire ‘choisir’ par le beagle que vous aimerez pour toujours », est-il spécifié sur le site, sachant que « c’est un moment capital pour le beagle », mais aussi pour l’adoptant et l’association. Cette dernière se donne néanmoins « la possibilité d’exprimer un avis, un conseil, un encouragement, ou une réticence, sur la qualité de la rencontre ».

La France est le pays qui utilise le plus de chiens dans l’industrie des médicaments, ce nombre avoisinant les 5000 bêtes, précise France 3. Les beagles sont souvent choisis pour ces expérimentations en raison de « leur proximité génétique avec les humains au niveau des organes notamment », nous apprend encore la fondatrice et présidente de BoB. L’association, qui a déjà sauvé environ 300 beagles depuis sa création, est financée par des adhésions, donations privées et sponsors.

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