Brest: un homme tabassé à coups de barre de fer après avoir demandé à des jeunes de faire moins de bruits

Par Léonard Plantain
25 juillet 2020 09:43 Mis à jour: 25 juillet 2020 09:43

Après avoir demandé le calme à deux individus, un père de famille a été frappé à coups de barre de fer et laissé pour mort. Réveillé après plus de 2 semaines de coma et de graves lésions cérébrales, son voisin témoigne.

L’agression a eu lieu à Brest, le 19 mai vers 22h15. Nicolas, un père de famille âgé de 35 ans, s’est retrouvé dans le coma après avoir été roué de coups de barre de fer. Ce soir-là, son voisin a déclaré avoir entendu claquer la porte de l’immeuble, suivi de bruit sourd et violent.

Pensant à des jeunes en train de casser la porte vitrée, il se lève pour voir ce qu’il se passe et voit son fils devant l’œilleton de sa porte d’entrée, les yeux écarquillés, lui faisant signe de reculer. À ce moment, « nous restons dans le salon et au son des bruits, nous comprenons que c’est très grave », a-t-il expliqué, d’après Le Figaro.

« Au début, je pensais à une bagarre entre dealers, mais j’entends une voix masculine appeler à l’aide. Je comprends qu’une victime innocente se fait agresser et j’appelle la police, qui a déjà reçu d’autres appels d’habitants de la cité. Je les supplie de faire vite : j’entends l’homme hurler et les fracas de son corps tomber à répétition contre ma porte », a-t-il précisé, persuadé que l’homme allait mourir.

Rapidement, la police arrive sur les lieux, moins de 5 minutes après son appel. Les voyant dans le hall, « j’entrouvre la porte pour leur signaler que les agresseurs viennent tout juste de partir. À cet instant, je vois avec effroi tout ce sang couler sur le sol, les portes des voisins, les escaliers… Un bain de sang ! Mais un policier me somme de refermer ma porte pour ne pas souiller la scène de crime. »

Finalement, c’est le lendemain qu’il a appris, via la presse locale, que c’est son voisin, descendu pour se plaindre du bruit que faisaient ces individus dehors, qui a été massacré par des coups de barres de fer. « On est constamment gênés par ces jeunes qui mettent le bazar avec leur musique tous les soirs », a-t-il indiqué, cependant, « J’ai vécu plus de 30 ans dans les cités les plus problématiques du 93, et jamais je n’ai vu un tel acte de barbarie. »

Le voisin de Nicolas ajoute également qu’ici, à Brest, « la cité se dégrade malheureusement depuis deux, trois ans. Parmi nos jeunes qui squattent le rond-point le soir, il doit y avoir quelques dealers. Mais l’ambiance de la cité reste familiale, il y a beaucoup d’enfants, de personnes âgées. Je ne m’étais jamais senti en insécurité jusqu’à ce jour-là. J’ai habité à Bondy, à La Courneuve, Saint-Ouen, Bobigny : je connais le sentiment d’insécurité, et je vois ici la naissance de tout cela. »

« À chaque fois que j’appelle la police pour des nuisances sonores par exemple, j’ai l’impression de ne pas être pris au sérieux. Souvent, les agents arrivent 45 minutes plus tard. Je les vois patrouiller uniquement dans la rue principale. Ils n’entrent pas dans la cité. Sans doute par manque de moyens : ils sont deux à venir face à une douzaine de jeunes enragés et alcoolisés ! » a-t-il déploré.

D’après le voisin de Nicolas, « la police nationale ne déploie pas assez d’effectifs le soir, alors qu’à mon avis, 80 % des agressions se déroulent après 18 h. Un policier m’a dit que seulement deux voitures circulaient dans Brest après 18 h : c’est grave ! »

À la suite de l’agression, il reste en état de stress post-traumatique et voit un psy pour l’aider à gérer ses crises d’angoisses. « Pendant plusieurs jours, je n’osais même plus sortir. J’ai aussi un sentiment de culpabilité : aurais-je dû ouvrir ma porte pour aider mon voisin à se réfugier ? Dans la cité, personne ne se parle, les gens ont peur ou s’en fichent. C’est pour cela également que je témoigne aujourd’hui : il ne faut pas rester indifférent, car un jour ou l’autre, cela peut arriver devant chez soi », a-t-il conclu.

Concernant Nicolas, son nez et sa mâchoire ayant été enfoncés dans sa boîte crânienne, il a dû subir plusieurs interventions de chirurgie reconstructrice faciale. À la suite des coups, il gardera 4 balafres qui partent des yeux jusqu’au crâne. Sa rotule a également été fracturée. Il subit actuellement une rééducation douloureuse pour réapprendre à marcher.

Cependant, le plus inquiétant sont les graves lésions cérébrales qui résultent de l’agression, dont on ne connaît pas encore les conséquences, si ce n’est qu’elles feront de lui une personne handicapée à vie, d’après les médecins.

Du côté des agresseurs, deux frères âgés de 34 et 29 ans ont été présentés au parquet de Brest quelques jours après l’agression. Mis en examen pour tentative de meurtre et placés en détention provisoire, leurs noms n’ont pas encore été dévoilés.

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