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Cancer de la prostate : 10 gestes simples recommandés par un oncologue dès la quarantaine

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Photo: Epoch Times/Shutterstock

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Durée de lecture: 10 Min.

En tant qu’oncologue spécialisé en radiothérapie, après avoir traité des milliers d’hommes atteints de cancer de la prostate, je considère la prévention non pas comme un concept abstrait, mais comme une mission personnelle. J’ai vu trop d’hommes pris au dépourvu par un diagnostic qui, avec une approche différente, aurait pu être détecté plus tôt ou même évité.

C’est pourquoi j’applique à ma propre vie les mêmes principes que j’utilise pour mes patients.

Ce que je fais

Voici comment je vis de manière proactive, avec des actions validées par la science :

• Je fais vérifier mon PSA (antigène prostatique spécifique) chaque année – dès l’âge de 40 ans.
L’incidence des cancers de la prostate avancés et métastatiques augmente, surtout chez les hommes plus jeunes. N’attendez pas d’avoir 50 ans. Je fais contrôler mon PSA tous les ans, j’observe ses variations au fil du temps et, si nécessaire, j’ai recours à l’IRM ou à la densité du PSA.

• Je considère mon sommeil comme un traitement et je le surveille attentivement.
Je vise entre 7 h 30 et 9 heures de sommeil par nuit (cinq à six cycles) et j’utilise un capteur portable pour analyser mes cycles, leur durée et leur efficacité. Je prête une attention particulière aux facteurs qui perturbent mon repos – repas tardifs, stress, caféine – et j’adapte mes horaires pour optimiser mes phases de sommeil profond et paradoxal (sommeil REM).

• Je mange souvent des tomates.
Les tomates cuites (sauces, soupes, ragoûts) sont riches en lycopène, un caroténoïde antioxydant associé à une baisse du risque de cancer de la prostate selon des études observationnelles et des méta-analyses récentes.
Le lycopène inhibe l’IGF-1 (facteur de croissance analogue à l’insuline de type 1) et l’angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux qui alimentent les tumeurs), favorise l’apoptose (mort cellulaire programmée) et encourage une différenciation cellulaire saine. Il protège aussi l’ADN et d’autres composants cellulaires du stress oxydatif et des cancérogènes environnementaux.

• Je bois du matcha tous les jours.
Le matcha contient l’une des plus fortes concentrations connues d’EGCG (gallate d’épigallocatéchine), un puissant antioxydant du thé vert. L’EGCG a des effets anti-inflammatoires et anti-prolifératifs ; il pourrait réduire le risque de cancer de la prostate ou en ralentir sa progression aux stades précoces. Le matcha apporte aussi de la L-théanine, qui favorise une concentration calme – un atout contre le stress.

• Je bouge avec intention – pour ma forme et ma santé fonctionnelle.
L’activité physique améliore la sensibilité à l’insuline, module l’inflammation et stimule l’immunité – autant de protections contre le cancer. Je vise au moins 300 minutes de mouvement par semaine, comprenant :

– Trois séances de musculation pour préserver la masse maigre et soutenir un taux de testostérone sain.

– Deux à trois séances de cardio, dont du travail aérobie en zone 2, pour améliorer la fonction mitochondriale et le métabolisme.

– De la marche quotidienne, avec plus de 8000 pas par jour. Pour intensifier l’effort, j’ajoute souvent un gilet lesté ou un sac à dos, ce qui renforce les muscles, soutient la densité osseuse et améliore la stabilité posturale en vieillissant.

• Je soutiens naturellement un taux sain de testostérone.
Le modèle de saturation de la prostate montre que le risque n’augmente pas au-delà de niveaux physiologiques de testostérone. Pour préserver les miens, je dors bien, je m’entraîne régulièrement, je mange des aliments riches en micronutriments et je maintiens une composition corporelle optimale.

• Je prends un complément de zinc.
Le zinc joue un rôle essentiel dans l’immunité, la réparation de l’ADN et la régulation des cellules prostatiques. J’en prends 15 mg par jour, dose suffisante pour la plupart des hommes sans risque d’épuiser le cuivre ou de provoquer un stress oxydatif.

• J’évite les pics de sucre et je garde mon hémoglobine glyquée (HbA1c) basse.
Je porte un capteur de glucose en continu pour surveiller ma glycémie post-prandiale et garder la résistance à l’insuline sous contrôle. Un excès chronique d’insuline et de sucre sanguin est lié à des cancers de la prostate plus agressifs et à un moins bon pronostic.

• Je privilégie la gestion du stress et le bien-être mental.
Un stress chronique augmente l’inflammation et affaiblit l’immunité. J’intègre donc du temps pour la récupération, l’activité physique, la connexion sociale et les moments de calme.

• Je prends la lumière du matin – ou je la reproduis.
Je sors dans l’heure qui suit mon réveil. La lumière naturelle est le signal le plus puissant pour réinitialiser l’horloge circadienne, qui régule de nombreuses fonctions, des hormones à l’immunité. Les matins nuageux ou occupés, j’utilise une lampe de luminothérapie (10.000 lux), surtout en hiver.
Les perturbations du rythme circadien, causées par un mauvais sommeil ou le travail de nuit, sont associées à un risque accru de troubles métaboliques, de dysfonction immunitaire et même de cancers – y compris celui de la prostate. Commencer la journée avec la lumière du matin est l’un des outils préventifs les plus simples et les plus puissants que j’utilise.

Ce que j’évite

En plus d’être attentif à ce que je fais, je veille aussi à éviter certains facteurs de risque :

• Les perturbateurs endocriniens.
Des substances comme le BPA, les phtalates et les parabènes perturbent l’équilibre hormonal. J’évite les plastiques, j’utilise du verre, je filtre mon eau et je choisis des produits de soins sûrs.

• Les suppléments à fortes doses de vitamine E, de sélénium et de choline.
De grandes études, comme SELECT, ont montré que la vitamine E augmente le risque de cancer de la prostate, tandis que le sélénium et la choline n’apportent aucun bénéfice – et peuvent même être nocifs.

• La viande rouge, les charcuteries et les aliments ultra-transformés.
Ils sont liés à un risque plus élevé de cancer et à une inflammation accrue. Je privilégie plutôt les poissons sauvages, la volaille élevée en plein air, les légumineuses et les végétaux. Si vous aimez la viande rouge, choisissez le gibier ou la viande issue de fermes régénératives, qui misent sur la santé des sols, la biodiversité et un pâturage durable.

• Toute forme de tabac.
Le tabac est fortement associé aux cancers de la prostate agressifs et à la mortalité spécifique au cancer. Je n’y touche pas.

Un mot de prudence

La finastéride et le dutastéride, utilisés contre l’hypertrophie bénigne de la prostate ou la chute de cheveux, abaissent artificiellement le PSA d’environ 50 %, ce qui peut masquer des signes précoces de cancer de la prostate. Je ne suis pas un expert du sujet ; cependant, une étude de 2023 publiée dans Wellcome Open Research montre qu’il n’existe pas d’augmentation avérée du risque de cancer de la prostate avec les inhibiteurs alpha.

Si vous prenez de la finastéride ou du dutastéride, assurez-vous que votre médecin double votre valeur de PSA pour une interprétation fiable.

En conclusion

Je vis avec intention : je m’entraîne pour la longévité, je fais des dépistages précoces, je protège mon sommeil et je réduis l’inflammation. Ces actions ne préviennent pas seulement la maladie : elles construisent un corps et un esprit prêts à affronter l’épreuve.

Si la maladie survient, vos chances de supporter le traitement jusqu’au bout et de guérir dépendent de la résilience déjà acquise. Considérez cela comme une « pré-habilitation » pour la vie – un investissement dans votre force, votre endurance et votre survie futures. La prévention ne consiste pas à être parfait, mais à être attentif.

Vous n’avez pas besoin d’être médecin pour prendre en main votre santé – mais vous devez agir comme si votre avenir en dépendait.

Le Dr Manuj Agarwal est un oncologue radiothérapeute certifié et le fondateur de Blue Wellth, une clinique de longévité de précision et de médecine intégrative dédiée à aider chacun à prolonger sa durée de vie en bonne santé et à vivre avec vitalité. Fort de plus de dix ans d’expérience clinique, il associe la prise en charge avancée du cancer à des approches innovantes de la prévention du vieillissement et des maladies chroniques.

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