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Cancer du foie : jusqu’à 60 % des cas pourraient être évités — voici comment »

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Photo: 3dMediSphere/Shutterstock

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Durée de lecture: 9 Min.

Les cas de cancer du foie augmentent rapidement.

Avec la prolifération des chaînes de fast-food, des sodas géants, des modes de vie sédentaires et des infections chroniques au cours des 50 dernières années, le cancer du foie est de plus en plus souvent lié à nos habitudes quotidiennes.

La bonne nouvelle, c’est que jusqu’à 60 % des cas pourraient être évités en agissant sur les principaux facteurs de risque.

Les causes du cancer du foie

Environ 870.000 personnes dans le monde vivent aujourd’hui avec un cancer du foie, et ce chiffre pourrait presque doubler d’ici 2050. « L’alcool est considéré comme le principal facteur de risque du cancer du foie », a déclaré à Epoch Times Aleksandra Olsen, chargée de communication au bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe.

Non seulement l’alcool peut déclencher le développement des cellules cancéreuses, mais il peut aussi accélérer la croissance des tumeurs. L’alcool et son sous-produit, l’acétaldéhyde, endommagent le foie de plusieurs manières. Ensemble, ils provoquent un stress oxydatif — une sorte de “rouille” interne — qui abîme l’ADN et réduit la capacité des cellules à se réparer, favorisant ainsi le développement du cancer. Les lésions répétées causées par l’alcool entraînent des cicatrices, ou cirrhoses, là où débutent la plupart des cancers du foie liés à l’alcool.

L’alcool rend également l’organisme plus vulnérable à d’autres substances cancérigènes, comme le tabac. Il perturbe aussi le métabolisme des composés monocarbonés, un système qui contrôle l’activation ou la désactivation de certains gènes. Lorsque ce processus se dérègle, les gènes protecteurs peuvent être “éteints” tandis que les gènes nocifs s’activent.

Cependant, l’alcool n’est pas le seul responsable du cancer du foie. Ce que nous mangeons joue aussi un rôle. L’alimentation peut protéger le foie ou, au contraire, favoriser l’accumulation de graisses et la maladie.

L’excès de graisse abdominale exerce une pression sur le foie, et un microbiote intestinal déséquilibré aggrave ce stress.

Les régimes riches en fructose, par exemple, peuvent modifier le microbiote de manière néfaste, perturbant l’équilibre entre deux grandes familles bactériennes, les Firmicutes et les Bacteroidetes, un déséquilibre associé au syndrome métabolique. À long terme, cette situation peut augmenter le risque de stéatose hépatique (foie gras) et de cancer du foie.

Cela ne concerne toutefois que les sources industrielles de fructose, comme le sirop de maïs à haute teneur en fructose présent dans les sodas et les aliments transformés, et non les fruits. Sous sa forme industrielle, le fructose est fortement associé à la fibrose hépatique, car il est métabolisé par le foie et épuise son énergie, rendant les cellules hépatiques moins fonctionnelles.

Une autre cause majeure du cancer du foie est l’infection virale chronique par les hépatites B ou C. Ces virus perturbent le contrôle normal de la croissance cellulaire pour assurer leur propre survie. Parallèlement, la réponse immunitaire de l’organisme contre l’infection ajoute du stress et des lésions supplémentaires. Ensemble, le virus et la réaction du corps créent un environnement propice à l’apparition du cancer du foie.

Prévenir plutôt que guérir

La prévention est essentielle, car le cancer du foie ne survient pas brutalement. Il se développe lentement, à partir de troubles hépatiques chroniques, puis de cicatrices et de cirrhose, avant d’évoluer vers le cancer. Ce processus long laisse aux médecins et aux patients de nombreuses occasions d’intervenir, grâce à des traitements médicaux et à des changements de mode de vie, pour stopper la maladie avant qu’elle n’aille trop loin.

Réduire la consommation d’alcool

Les politiques de santé publique peuvent contribuer à influencer les comportements, explique Murray.

Mais à un niveau individuel, le soutien et le dialogue sont essentiels. Les personnes qui souhaitent réduire leur consommation d’alcool ont besoin d’un espace bienveillant où parler sans jugement de leurs habitudes et des risques associés.

La première étape consiste à reconnaître que l’alcool est devenu un problème. À partir de là, il est utile de se fixer des objectifs réalistes et sûrs — comme boire moins souvent, éviter certains déclencheurs ou remplacer l’alcool par des activités plus saines, précise Murray.

« Même de petits changements, comme choisir des boissons sans alcool ou éviter de boire à tour de rôle, peuvent vraiment faire la différence », ajoute-t-il.

Aleksandra Olsen propose également quelques stratégies concrètes pour celles et ceux qui souhaitent diminuer leur consommation :

– Connaître ses limites : noter la quantité d’alcool consommée chaque semaine, fixer des limites et faire le point régulièrement.

– Se fixer des objectifs personnels : décider à l’avance du nombre de verres que l’on prendra et s’y tenir. Intégrer des jours ou semaines sans alcool si l’on boit quotidiennement.

— Manger et s’hydrater : boire de l’eau et manger avant ou pendant la consommation d’alcool — cela réduit la soif et ralentit l’absorption de l’alcool.

Alimentation et nutriments essentiels

Une alimentation saine est la clé pour réduire la graisse hépatique et protéger le foie des dégâts métaboliques. Le régime méditerranéen — riche en fruits, légumes, céréales complètes et bonnes graisses — améliore la santé du foie et le métabolisme, notamment grâce à sa forte teneur en antioxydants.

Les régimes pauvres en glucides peuvent aussi aider en améliorant la sensibilité à l’insuline, car les excès de glucides — surtout ceux issus des aliments et boissons riches en fructose — se transforment rapidement en graisses dans le foie. Le type de graisse consommée compte également.

Les oméga-3 — présents dans les poissons gras comme le saumon ou la sardine, ainsi que dans les graines de lin, de chia et les noix — sont bénéfiques pour le foie : ils réduisent l’inflammation et la fibrose, tout en aidant le foie à brûler les graisses plutôt qu’à les stocker.

Certains compléments peuvent également être utiles :

– Vitamine E : environ 800 UI par jour peuvent réduire l’accumulation de graisses dans le foie.

– Silymarine : extraite des graines de chardon-Marie, elle diminue les enzymes hépatiques et les graisses dans le sang, soutenant la santé globale du foie.

– Curcumine : ce composé du curcuma aide le foie en limitant la production de graisses, en favorisant leur dégradation et en améliorant la sensibilité à l’insuline. La curcumine possède aussi des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.

Concernant les infections hépatiques, l’hépatite C peut aujourd’hui être guérie en seulement 8 à 12 semaines grâce à des antiviraux modernes, sûrs et très efficaces. L’hépatite B, elle, ne se guérit pas encore, mais des traitements existent pour réduire la charge virale et limiter les dommages à long terme.

« La prévention n’est pas une action unique, c’est un ensemble de choix qui protègent votre foie chaque jour », conclut Aleksandra Olsen.

Zena le Roux est journaliste santé (MA) et coach certifiée santé & bien-être, spécialisée en nutrition fonctionnelle. Elle est également formée en nutrition sportive, en alimentation consciente, en systèmes familiaux internes et en théorie polyvagale appliquée. Elle travaille dans un cabinet privé et est éducatrice en nutrition pour une école de santé basée au Royaume-Uni.

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