Casseurs des banlieues et militants d’extrême droite : deux poids deux mesures

Par Adélaïde Motte, Chargée d'études Diplômée en Stratégies internationales et diplomatie de l'ISIT
17 décembre 2022 16:16 Mis à jour: 17 décembre 2022 16:16

Dès l’annonce d’une demi-finale France-Maroc, la question tournait dans bien des esprits : alors que l’on avait constaté des violences urbaines après les matchs Maroc-Portugal et Maroc-Espagne, et que la Belgique avait observé les mêmes événements sur son sol après sa défaite contre les Lions de l’Atlas, qu’attendre d’un match aussi important ?

Gérald Darmanin, constatant les dégradations après les quarts, notamment sur les Champs-Élysées, avait préparé un dispositif de plus de 12 000 policiers pour contenir d’éventuels incidents. Sur les réseaux sociaux, des vidéos et prises de position tournaient, où l’on voyait des supporters du Maroc affirmer qu’ils allaient « tout casser », quelle que soit l’issue du match.

De fait, mercredi soir, des affrontements ont bien eu lieu un peu partout, avec des individus parfois cagoulés, ce qui rend leur identification difficile. Tirs de mortiers et de pierres contre les forces de l’ordre, leurs véhicules, ou encore contre les bars où se retrouvaient les soutiens des Bleus, rixes entre supporters français et marocains, la nuit a été agitée. Certains refusaient que la victoire de la France soit fêtée, notamment à Lyon, à Bruxelles, à Montpellier. Dans ces deux dernières villes, des personnes qui affichaient un drapeau tricolore ont été prises à partie.

On déplore aussi la présence de groupes d’extrême droite qui souhaitaient se frotter aux supporters marocains. On compte ainsi quarante interpellations de ces individus dans l’agglomération parisienne, sur les 167 qui y ont eu lieu. A Lyon, huit personnes ont été interpellées dont deux présumées de ce bord. Au niveau national, on compte 266 interpellations et quarante policiers blessés. Certaines personnalités de gauche, comme Louis Boyard, vont jusqu’à parler de « ratonnades ».

Si le comportement de ces individus est au moins aussi condamnable que les dérives perpétrées par les supporters marocains, on peut regretter que l’attention des médias se focalise sur ces extrémistes, condamnables bien sûr mais qui, à la vérité, ne représentent qu’une petite partie de l’ensemble.

Article écrit par Adélaïde Motte, avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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