Catastrophe écologique : l’un des plus grands lacs du monde n’est plus qu’une étendue de poussières toxiques

Les bateaux rouillés témoignent du passé aquatique des lieux.
Photo: : DeniskaPhotoGuide/Shutterstock
C’est l’une des plus grandes catastrophes écologiques du XXe siècle. La mer d’Aral, devenue un désert aride et toxique, a vu son écosystème disparaître en quelques décennies.
Située en Asie centrale entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, la mer d’Aral, qui s’étendait jadis sur près de 68.000 km², fait aujourd’hui peine à voir. Celle qui fut la quatrième plus grande étendue d’eau intérieure au monde dans les années 1960 fournissait à l’époque les populations locales en poissons et régulait le climat régional.
De ses eaux, il ne reste aujourd’hui que 8000 km², alors même que 3 millions de personnes dépendent de celles-ci. Le reste de son lit asséché a donné naissance à un nouveau désert à la frontière entre l’Ouzbékistan et le Kazakhstan : l’Aralkum. Comme un témoignage de son passé aquatique, on peut voir les squelettes rouillés des bateaux de pêche s’amonceler sur un paysage sec.
Les causes de ce drame écologique remontent à il y a plus de 60 ans, lorsque l’Union soviétique a voulu produire du coton en masse. Le détournement de deux fleuves nourriciers, les fleuves Amou-Daria (qui prend sa source au Tadjikistan) et Syr-Daria (Kirghizistan), pour irriguer 7 millions d’hectares de champs de coton, a été dévastateur pour l’écosystème de la mer d’Aral.
Année après année, la salinité s’est intensifiée jusqu’à atteindre des concentrations supérieures à celles des océans les plus salés du globe. Progressivement, toute la biodiversité (planctons, poissons, oiseaux migrateurs) a disparu. L’irrigation intensive continue encore aujourd’hui d’assécher ce qui reste du lac.
Un sable d’une extrême toxicité
Pour ne rien arranger, la qualité de l’air a été dégradée jusqu’à 800 kilomètres à la ronde à cause des poussières en suspension dans l’atmosphère, issues du lac asséché. Le sable d’Aralkum est particulièrement toxique car il contient à la fois des résidus d’armes chimiques utilisées par l’URSS, mais aussi des pesticides et des engrais qui ne sont plus autorisés de nos jours, rapporte Futura-Sciences.
Lorsque les tempêtes de sable se soulèvent, elles détruisent les cultures, contaminent les nappes phréatiques et s’infiltrent dans les poumons des habitants. La disparition de ce lac est « l’une des catastrophes environnementales les plus importantes du monde », selon le département qui lutte contre la désertification aux Nations unies.
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