Le célèbre artiste Ai Weiwei affirme que la Chine n’a pas d’espoir sous le contrôle communiste

13 février 2019 19:52 Mis à jour: 13 février 2019 20:01

Le célèbre artiste chinois Ai Weiwei n’a aucun espoir que son pays devienne un jour une société libre tant que le Parti communiste chinois (PCC) restera au pouvoir. En étant au Canada pour préparer une exposition qui se tiendra au Gardiner Museum de Toronto à partir du 28 février 2019, l’artiste a commenté les tensions politiques actuelles entre le Canada et la Chine.

La situation en Chine

« Rien ne changera… La Chine ignore complètement les soi-disant valeurs universelles. Elle est sous le contrôle d’un système à parti unique où ses citoyens n’ont jamais eu le droit de vote. Et, sans droit de vote, il n’y a ni responsabilité ni confiance dans la société. Il n’y a pas de presse ou de médias indépendants. À quoi pouvez-vous vous attendre ? Je pense que la Chine s’en est assez bien tirée dans ces circonstances. Le vrai problème vient de l’Occident où il y a un manque total de vision et de responsabilité, seulement l’intérêt à tirer profit du statu quo », a déclaré Ai Weiwei, cité par Canadian Art.

Concernant la détention en Chine de deux ressortissants canadiens à la suite de l’arrestation au Canada du directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou, l’artiste a précisé qu’il s’agissait d’une réaction « sans surprise » de la part de Pékin. Il a fait valoir que de telles actions sont à prévoir étant donné que les détentions forcées et les disparitions sans procédure judiciaire adéquate sont courantes en Chine. Le pays ne disposerait pas de législation claire, mais seulement des interprétations de la loi en fonction des intérêts du PCC.

Concernant la détention en Chine de deux ressortissants canadiens à la suite de l’arrestation au Canada du directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou, l’artiste a précisé qu’il s’agissait d’une réaction « sans surprise » de la part de Pékin. (Image : capture d’écran / YouTube)

Ai Weiwei a également critiqué l’attitude laxiste de l’Occident à l’égard des violations des droits de l’homme et du dommage à l’environnement commis par le régime chinois au cours des dernières décennies. L’artiste a expliqué que l’Occident était aveuglé par son idée que la prospérité apporterait la démocratie en Chine et qu’il a décidé de passer outre de nombreuses injustices commises par le PCC. Ai Weiwei a mis en garde que les dictateurs ne renoncent jamais au pouvoir.

Une position plus ferme envers la Chine

Bien que Ai Weiwei ait raison d’affirmer que l’Occident a naïvement toléré le PCC par faux espoir que le Parti se rendrait compte de ses erreurs, il est également vrai que les États-Unis et d’autres pays occidentaux ont récemment adopté une position plus ferme envers le régime chinois. Le boycott international du géant technologique chinois Huawei ne serait qu’une première étape dans une série d’actions anti-CCP prévue par les pays occidentaux.

De nombreux pays à travers le monde, dont les États-Unis, l’Australie et différents pays européens, ont exprimé des préoccupations par rapport à la sécurité nationale existant dans le cadre des opérations de Huawei. Plusieurs pays ont déjà interdit à cette société de fournir de l’équipement pour le développement de la nouvelle génération de leurs réseaux mobiles 5G.

Seulement en Europe, l’Allemagne envisage d’imposer des exigences de sécurité plus strictes afin d’exclure Huawei du réseau 5G dans le pays, tandis que la société française de télécommunications Orange a annoncé qu’elle n’engagerait pas Huawei pour le même réseau en France. Le groupe britannique BT a également interdit à Huawei l’accès au 5G et a déclaré qu’il retirerait les équipements de cette société de ses opérations avec les réseaux 3G et 4G déjà existants. Dans le même temps, les services de renseignement tchèques et norvégiens ont mis en garde contre les menaces à la sécurité nationale provenant de Huawei, et la Pologne envisage d’interdire Huawei après qu’un des employés de cette société a été arrêté et accusé d’espionnage.

Les Canadiens semblent également appuyer leur gouvernement dans ce domaine, s’attendant à ce qu’il adopte une position plus ferme à l’égard de la Chine. Un récent sondage effectué par l’Institut Angus Reid a révélé que près de 44 % des répondants souhaitent que le Premier ministre Justin Trudeau soit dur par rapport au régime communiste chinois. Seulement 20 % veulent que le Canada assouplisse sa position.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau (Image: 2017 Canada Summer Games via flickr CC BY 2.0 )

« Ce n’est pas une surprise. Les récentes actions de la Chine contre le Canada ont été affreuses : arrêter deux personnalités canadiennes pour des raisons factices, nous traiter de ‘suprémacistes blancs’, exiger que nous acceptions Huawei dans notre réseau 5G. C’était inévitable qu’une telle politique d’intimidation retourne l’opinion publique contre la Chine », constate Toronto Sun.

Jusqu’à présent, le Canada s’est abstenu d’interdire à Huawei de vendre du matériel 5G dans le pays afin d’éviter « l’aggravation des relations avec la Chine ». Cela en dépit de plusieurs avertissements étrangers que la Chine utilisera Huawei pour espionner les citoyens canadiens. Cependant, plusieurs experts demandent au gouvernement Trudeau de tenir compte de ces avertissements et d’interdire Huawei. Ils croient que cela enverrait un message clair et fort au PCC : le Canada n’est pas un pays à intimider.

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