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Ces facteurs du quotidien qui déclenchent la migraine

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Photo: Natalia Deriabina/Shutterstock

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Durée de lecture: 11 Min.

Les migraines touchent des millions de personnes dans le monde, provoquant des douleurs intenses qui peuvent interférer avec le travail, l’école et les activités quotidiennes. Pour le Dr Fred Cohen, spécialiste des céphalées, ce problème est plus qu’un sujet médical : c’est le combat personnel de toute une vie.

« J’ai des migraines depuis aussi longtemps que je m’en souvienne — des maux de tête invalidants qui survenaient presque chaque semaine », raconte-t-il. « Ce n’est qu’à la fac de médecine, lors d’un cours de neurologie, que j’ai entendu pour la première fois une explication des migraines qui a vraiment résonné en moi ».

À partir de ce moment-là, le Dr Cohen a découvert que chaque migraine est unique, avec de nombreux facteurs contributifs. Cette prise de conscience l’a conduit à consulter des spécialistes, à obtenir l’aide dont il avait besoin et, finalement, à consacrer sa carrière à comprendre une affection qui a marqué une grande partie de sa vie. Bien qu’il existe certains schémas communs, la variété des déclencheurs est extrêmement individuelle, explique le Dr Cohen.

Les habitudes quotidiennes qui déclenchent les migraines

Les migraines ne proviennent pas toujours de causes rares ou mystérieuses. En réalité, beaucoup sont liées à des choix ordinaires du quotidien : ce que nous mangeons, la façon dont nous dormons et la manière dont nous gérons le stress.

Certains aliments et boissons

Pour certaines personnes, ce qu’elles mangent — ou ce qu’elles ne mangent pas — est l’un des déclencheurs les plus courants.

Chez les personnes sensibles au gluten ou atteintes de la maladie cœliaque, les aliments contenant du gluten peuvent déclencher des maux de tête, probablement en raison d’une inflammation. Les aliments à index glycémique élevé peuvent également contribuer aux céphalées chez certaines personnes, possiblement à cause des fluctuations de la glycémie.

Certains déclencheurs de migraines proviennent d’aliments très courants — comme la pastèque. Un essai d’observation a montré qu’environ 24 % des personnes migraineuses développaient un mal de tête environ deux heures après avoir mangé de la pastèque. La céphalée pourrait être causée par l’oxyde nitrique, un composé qui dilate les vaisseaux sanguins et peut déclencher des crises de migraine.

Il est également important de ne pas sauter de repas, en particulier le petit-déjeuner, car la faim et le jeûne peuvent augmenter le risque de migraine. Des études ont montré que la fréquence des migraines augmentait, surtout au cours des 10 premiers jours de jeûne.

Ce que nous buvons a aussi de l’importance. La déshydratation et la restriction de liquides peuvent déclencher des maux de tête en réduisant le volume sanguin et l’oxygénation du cerveau. Rester bien hydraté peut donc contribuer à réduire les migraines.

La caféine a des effets mixtes sur la migraine : elle peut soulager les maux de tête en bloquant les récepteurs de l’adénosine, mais une consommation régulière de caféine — ou son sevrage — peut aussi augmenter la fréquence des migraines. Le risque dépend de la quantité de caféine consommée.

L’alcool déclenche des migraines chez environ 75 % des personnes souffrant de cette affection. Cela peut être dû à l’inflammation, mais d’autres facteurs, comme la déshydratation et certaines substances chimiques contenues dans l’alcool, peuvent également jouer un rôle.

Manque de repos et de mouvement

Les recherches montrent que les adolescents dont les cours commencent plus tard (après 8 h 30) signalent moins de maux de tête, probablement parce que leur sommeil correspond mieux à leurs rythmes naturels. Un mauvais sommeil est un déclencheur courant de migraines, et les personnes souffrant d’insomnie ont tendance à avoir des céphalées plus sévères. Dormir suffisamment peut donc être un moyen efficace de réduire les crises.

À l’inverse, un manque d’activité physique est également associé à des migraines plus fréquentes.

Une vie stressante

Le stress est un autre facteur important à prendre en compte. Un mode de vie stressant est lié aux migraines, et la dépression peut augmenter le risque de développer des migraines chroniques.

Les événements de vie stressants comptent aussi. Des études à long terme montrent que les enfants exposés à des expériences adverses sont plus susceptibles de développer des migraines plus tard dans leur vie. Même des événements à grande échelle, comme la pandémie de Covid-19 ou des catastrophes naturelles, peuvent rendre les migraines plus fréquentes et plus sévères.

Des approches thérapeutiques plus intelligentes

Il existe des médicaments qui peuvent aider à réduire la douleur migraineuse. Pour les migraines légères à modérées, le paracétamol ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont souvent recommandés, tandis que les triptans sont le premier choix pour les crises modérées à sévères.

Puisque le mode de vie peut jouer un rôle important dans le déclenchement des migraines, il est logique d’envisager des options de traitement qui s’attaquent aux causes profondes plutôt qu’uniquement aux symptômes.

Un bon point de départ consiste à adopter une alimentation saine et à identifier les aliments qui déclenchent des migraines chez soi. Certains régimes peuvent aider à réduire les symptômes migraineux. Par exemple, les régimes sans gluten ont montré qu’ils pouvaient réduire les migraines ou les maux de tête chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque dans jusqu’à 100 % des cas. Les régimes à faible index glycémique et ceux riches en oméga-3 et pauvres en oméga-6 ont également été associés à des migraines moins fréquentes et plus courtes.

Il est également important d’inclure dans son alimentation des nutriments qui soutiennent la santé du cerveau et des nerfs.

La vitamine B2 est considérée comme aidant à réduire la neuro-inflammation et à améliorer la production d’énergie au niveau des mitochondries, une fonction essentielle pour la santé cérébrale. Les personnes migraineuses peuvent présenter des inefficiences mitochondriales, et améliorer ce processus pourrait réduire la fréquence et la sévérité des migraines, note le Dr Cohen.

La vitamine B2 peut être apportée par des aliments comme les produits laitiers, les œufs, les viandes maigres et les légumes verts, ou prise sous forme de supplément (100 à 200 milligrammes par jour), précise-t-il.

Le magnésium est un autre nutriment important. Une étude a montré que 80 % des patients recevant 1 gramme par voie intraveineuse étaient soulagés de la douleur en moins de 15 minutes.

« Les niveaux de magnésium sont l’une des premières choses que je vérifie lorsqu’une personne consulte pour des migraines », a déclaré au journal Epoch Times Jodi Duval, naturopathe.

Pour intégrer des aliments riches en magnésium dans les repas quotidiens, essayez de saupoudrer des graines de citrouille sur le petit-déjeuner, d’ajouter des légumes verts à chaque déjeuner et dîner, et de consommer des encas comme des noix ou de l’avocat avec une pincée de sel de mer. Il faut généralement deux à quatre semaines d’apport alimentaire régulier ou de supplémentation pour observer des effets, précise Jodi Duval.

Le sommeil est une autre intervention puissante. La mélatonine, l’hormone qui régule les cycles veille-sommeil, a suscité un intérêt croissant comme traitement potentiel des maux de tête et des migraines, explique le Dr Cohen.

Un des principaux bienfaits de la mélatonine contre les maux de tête et les migraines est sa capacité à réguler les rythmes circadiens, qui sont souvent perturbés chez les personnes atteintes de ces troubles.
Des chercheurs brésiliens ont comparé l’efficacité de la mélatonine à celle de l’amitriptyline — un antidépresseur tricyclique — et d’un placebo pour la prévention de la migraine chez 196 adultes. Ils ont constaté que le nombre de jours de maux de tête, l’intensité de la douleur et la durée des maux de tête ont diminué chez les personnes prenant de la mélatonine et chez celles prenant de l’amitriptyline. Plus de la moitié des personnes prenant de la mélatonine ont vu la fréquence de leurs maux de tête réduire de plus de 50 %, un pourcentage plus élevé que chez celles prenant de l’amitriptyline. De plus, la mélatonine était plus sûre et entraînait moins d’effets indésirables.
La gestion du stress et le travail sur les traumatismes peuvent également être des éléments précieux du traitement. La réduction du stress basée sur la pleine conscience, la respiration profonde et la relaxation musculaire progressive peuvent réduire la fréquence des migraines et améliorer la capacité à y faire face.
Le Dr Cohen a déclaré que les patients devraient prendre leurs symptômes au sérieux et se sentir habilités à chercher de l’aide.
Zena le Roux est journaliste santé (MA) et coach certifiée santé & bien-être, spécialisée en nutrition fonctionnelle. Elle est également formée en nutrition sportive, en alimentation consciente, en systèmes familiaux internes et en théorie polyvagale appliquée. Elle travaille dans un cabinet privé et est éducatrice en nutrition pour une école de santé basée au Royaume-Uni.

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