Chine: 37 journaux suédois demandent la libération de l’éditeur Gui Minhai

5 juin 2018 16:27 Mis à jour: 5 juin 2018 16:51

Des dizaines de journaux suédois ont appelé la Chine mardi à libérer le libraire et éditeur suédois d’origine chinoise Gui Minhai, arrêté au début de l’année alors qu’il voyageait avec des diplomates du pays scandinave. Gui, 54 ans, qui commercialisait à Hong Kong des ouvrages ridiculisant le régime communiste, s’est fait arrêter le 20 janvier dans un train entre Ningbo (est) et Pékin, où il avait un rendez-vous médical. Il souhaitait consulter un spécialiste suédois, craignant d’être atteint de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot.

« L’action des autorités chinoises contre Gui Minhai viole tous les principes de droit fondamentaux, et constitue une grave violation des droits de l’homme », dénonce la tribune publiée par 37 journaux, parmi lesquels les deux quotidiens de référence, Svenska Dagbladet et Dagens Nyheter. Le texte a été signé par d’éminents universitaires, éditeurs, journalistes, responsables politiques et acteurs.

« Sachant que la fête nationale de la Suède est demain (mercredi 6 juin, NDLR), nous demandons aux autorités chinoises de libérer immédiatement Gui Minhai », indiquent-ils. « La Chine est une superpuissance qui a une vaste influence économique, politique et culturelle sur le reste du monde. Ses dirigeants à Pékin ont clairement affirmé qu’ils étaient prêts à jouer un rôle de premier plan responsable dans le monde », ajoutent les signataires. « Ils font souvent référence à leur grande histoire culturelle comme un atout pour la Chine et le reste du monde. Leurs actions à l’encontre de Gui Minhai sont en forte contradiction avec les déclarations infatuées de leurs dirigeants ».

En 2015, comme quatre autres employés, M. Gui s’était déjà volatilisé: il avait disparu lors de vacances en Thaïlande, avant de réapparaître dans un centre de détention chinois et d’« avouer » son implication dans un accident de la route plusieurs années auparavant. Les autorités chinoises ont assuré qu’elles l’avaient relâché en octobre 2017. Mais selon sa fille, Angela Gui, interrogée par l’AFP, Gui Minhai était alors assigné à résidence dans la ville de Ningbo, où vivent encore certains de ses proches.

Après sa deuxième disparition, Gui est apparu dans une interview vidéo en février, avouant ses méfaits et accusant son propre pays d’adoption – la Suède – de le manipuler comme « un pion ». La répression s’est accrue en Chine depuis la prise de fonctions en 2012 du président Xi Jinping, avec l’interpellation de centaines d’avocats et de militants.

DC avec AFP

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