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Crachées, traquées, harcelées : des policières se déguisent en joggeuses pour traquer les harceleurs à Londres

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Photo: Crédit photo Hollie Adams/Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Pour lutter contre le harcèlement de rue et afin d’attraper les auteurs en flagrant délit, des policières londoniennes se sont fait passer pour des joggeuses au sud de Londres (Grande-Bretagne). Cette opération a permis l’interpellation de 18 personnes et révèle à quel point le harcèlement quotidien des femmes reste un problème préoccupant, même lors d’activités aussi simples que le jogging.
Alors que de nombreuses femmes ont déposé plainte – affirmant avoir été suivies, sifflées, interpellées ou harcelées pendant leur jogging – la police a mis en place une opération originale durant près d’un mois dans le comté de Surrey, au sud de Londres. Plusieurs policières infiltrées ont ainsi parcouru « des zones sensibles » connues pour le harcèlement afin de coincer les auteurs de ces comportements, rapporte la radio britannique LBC. Des journalistes de ce média ont également participé à cette opération et, en l’espace d’une seule soirée, le harcèlement a commencé au bout de quelques minutes.
Résultat : 18 personnes interpellées pour harcèlement, agression sexuelle et vol
L’inspecteur Jon Vale, en charge de cette opération, a dénoncé auprès de LBC un harcèlement « beaucoup trop courant », avant de détailler : « L’un de nos agents a été klaxonné dans les dix minutes qui ont suivi, puis un autre véhicule a ralenti, en émettant des bips et en faisant des gestes seulement 30 secondes plus tard. C’est à cette fréquence que ça arrive. »
Même son de cloche du côté des journalistes de LBC, qui ont expliqué avoir très rapidement entendu un homme klaxonner et faire des gestes par la fenêtre en passant devant elles au volant d’un camion.
Des collègues, restés à proximité, intervenaient dès qu’un abus se produisait. En conséquence, 18 personnes ont pu être interpellées pour harcèlement, agression sexuelle et vol, a précisé The Telegraph.
« Un impact considérable sur la vie quotidienne »
« Quelqu’un qui ralentit, fixe du regard, crie, même si ce n’est pas toujours criminel, peut avoir un impact considérable sur la vie quotidienne et empêcher les femmes de faire quelque chose d’aussi simple qu’aller courir », a expliqué l’inspecteur Jon Vale. « Nous devons nous demander : cette personne va-t-elle s’en prendre à quelqu’un ? Est-ce un délinquant sexuel ? Nous voulons gérer ce risque en amont », a-t-il ajouté.
Décrivant elle aussi le quotidien des joggeuses, Abby Hayward, l’une des policières infiltrées, a assuré que ce phénomène, bien que « tellement courant », constitue en réalité « du harcèlement », comme le relate The Guardian. Elle a poursuivi : « Et il faut le reconnaître comme tel. L’augmentation de la violence contre les femmes est réelle : on parle de personnes qui se font cracher dessus, traquer, harceler alors qu’elles sont en train de courir. C’est tout simplement horrible ! »
Une étude de l’Université de Manchester a révélé que plus des deux tiers des femmes interrogées dans le nord-ouest de l’Angleterre ont déjà été victimes de harcèlement pendant leur jogging, précise encore The Guardian.
Près de 3400 infractions pour outrage sexiste et sexuel recensées
En France, selon le site gouvernemental Vie publique, l’outrage sexiste a été créé par la loi du 3 août 2018, qui renforçait la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, et était initialement puni comme une contravention. Il visait à sanctionner le harcèlement de rue, dont les femmes sont fréquemment victimes. La loi du 24 janvier 2023 a transformé l’outrage sexiste et sexuel aggravé en délit, passible d’une amende maximale de 3750 euros, tandis que les outrages sans circonstance aggravante sont désormais punis de 1500 euros.
L’outrage sexiste et sexuel consiste dans le fait « d’imposer à une personne tout propos ou tout comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit créé à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ».
En 2023, près de 3400 infractions pour outrage sexiste et sexuel ont été recensées par la police et la gendarmerie nationales française, dont 700 constituent des délits, précise encore le site Vie publique.