La Chine construit des hôpitaux de fortune pour traiter les patients atteints de coronavirus, mais un expert exprime sa préoccupation concernant les conditions sanitaires

Par Nicole Hao
7 février 2020 16:16 Mis à jour: 7 février 2020 16:19

La ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, a mis en place 11 nouveaux hôpitaux de fortune au 5 février afin d’accueillir un grand nombre de patients atteints de coronavirus.

Wuhan est la capitale de la province du Hubei. Selon le média d’État Hubei Daily, les 11 nouvelles installations ont une capacité totale de 10 100 lits.

Ils sont principalement installés dans les stades, les centres d’exposition et les gymnases scolaires de la ville.

Le centre de gestion du Coronavirus de la ville a publié un règlement le 5 février, expliquant que les patients atteints de coronavirus présentant des signes et symptômes légers ou modérés seraient envoyés dans des hôpitaux de fortune.

Les patients dans un état grave ou âgés de plus de 65 ans resteraient dans les 14 hôpitaux et les deux hôpitaux nouvellement construits désignés pour traiter le coronavirus. Les patients suspectés d’avoir un coronavirus et certains patients confirmés présentant des symptômes bénins seront isolés dans des centres de quarantaine communautaires, dont la plupart sont des hôtels convertis en réponse à l’épidémie.

L’agence de presse nationale Xinhua a indiqué qu’il était prévu de construire 12 autres de ces hôpitaux de fortune à Wuhan.

Communément appelés les hôpitaux du champ de bataille en Chine, ces installations sont souvent utilisées en temps de guerre ou lors de catastrophes naturelles pour soigner efficacement les blessés et les malades. Les lits sont rangés rang par rang dans un espace ouvert.

Les médias d’État ont révélé des photos et des vidéos des installations, qui ont montré que les lits n’avaient aucune barrière physique les séparant, à l’exception de plusieurs planches pour cloisonner un groupe d’une douzaine de lits.

Les internautes chinois ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité d’une contamination croisée.

Le 4 février, les médias d’État chinois ont rejeté ces allégations, affirmant que les médecins veilleraient à ce que cela ne se produise pas.

Mais Sean Lin, un expert américain en microbiologie et ancien chercheur en virologie pour l’armée américaine, a expliqué que de telles installations de fortune auraient dû être mises en place plus tôt dans l’intervention contre l’épidémie.

Sean Lin a déclaré que dans une situation où des milliers de personnes sont infectées et de nombreux résidents ne peuvent pas recevoir de traitement en raison d’hôpitaux surchargés, de tels lieux pourraient permettre au personnel médical de prendre en charge plus de patients efficacement.

Par exemple, une infirmière peut distribuer plus facilement des médicaments à l’aide d’un chariot, livrant les médicaments à des dizaines de patients en quelques minutes.

« Mais le gouvernement de Wuhan a réagi trop tard. Il aurait dû mettre en place ces hôpitaux avant de verrouiller la ville, mesure qui indique que la maladie s’était déjà largement répandue et ne pouvait pas être contenue », a déclaré Lin.

En observant les photos et vidéos des installations, Sean Lin a noté que la distance entre les lits était trop proche, risquant une infection croisée. « La distance entre deux lits doit être d’au moins un mètre. »

Des travailleurs ont installé des lits dans un hôpital de Fangcang à Wuhan, en Chine, le 4 février 2020. (STR / AFP via Getty Images)

Il a ajouté que le personnel médical devrait être attentif aux patients dont les conditions empirent, car ils sont susceptibles d’être plus contagieux en raison du nombre de virus actifs dans leur corps, qui pourraient potentiellement se propager par les fluides corporels, les particules en suspension dans l’air ou les selles.

« Une fois que l’état d’un patient devient grave, le personnel médical doit transférer ce patient dans un hôpital désigné dès que possible », a déclaré Sean Lin.

Le gouvernement de Wuhan a d’abord signalé l’épidémie le 31 décembre 2019, bien que les données officielles montrent que les autorités étaient au courant d’une transmission interhumaine avant cette date. Depuis, le virus s’est propagé dans toute la Chine et dans plus de 24 autres pays.

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