La Chine dépasse les États-Unis et devient le premier partenaire commercial de l’Allemagne

27 février 2017 07:55 Mis à jour: 27 février 2017 15:22

Selon Reuters, qui cite l’Association fédérale des chambres du commerce et de l’industrie allemande (DIHK), en 2016, la Chine a pris la place des États-Unis en devenant le premier partenaire commercial de l’Allemagne. Cette même année, les États-Unis chutent en 3e position, derrière la France. Pour la première fois dans l’histoire, la Chine se retrouve en tête du commerce extérieur allemand.

D’après l’Office fédéral de la statistique allemand, en 2016, le volume des échanges commerciaux avec la Chine augmente jusqu’à 170 milliards d’euros. Les échanges avec la France plafonnent alors à 167 milliards d’euros environ ; avec les États-Unis à près de 165 milliards d’euros.

En 2015, les États-Unis représentaient le partenaire le plus important de l’Allemagne et dépassaient la France pour la première fois depuis 1961. Cette année, la Chine occupait la 4e place, derrière les États-Unis, la France mais aussi les Pays-Bas.

D’après Reuters, qui cite la Fédération allemande du commerce de gros et du commerce extérieur, les relations commerciales entre la Chine et l’Allemagne vont se renforcer, d’autant que Donald Trump a affirmé son intention d’augmenter les droits de douane sur les importations chinoises : « Compte tenu des mesures protectionnistes envisagées par le nouveau président des États-Unis, on peut s’attendre à un renforcement des relations commerciales entre l’Allemagne et la Chine. »

Sigmar Gabriel, le vice-chancelier allemand, estime que l’Union européenne devrait se réorienter vers le marché asiatique suite aux déclarations de Donald Trump.

La Chine et les États-Unis en tant que partenaires commerciaux

Volker Trayer, directeur du Département des affaires économiques extérieures de la DIHK, explique que les États-Unis représentent toujours le plus grand marché extérieur de l’Allemagne. Cependant, il souligne que l’année passée, les exportations allemandes vers les États-Unis ont chuté de plus de 5%. Si la croissance économique américaine s’accélère, les États-Unis pourraient « se retrouver à la 2e place au moins » dans le volume total du commerce allemand, à condition que Trump ne change pas la politique des droits de douane.

Bien que les États-Unis aient précédemment dominé dans le commerce allemand, les échanges entre les deux pays étaient tout à fait disproportionnés. En 2015, l’Allemagne exporte vers les États-Unis des marchandises d’une valeur de 113,7 milliards d’euros, or elle n’importe que 60,2 milliards d’euros de produits américains. Cet excédent commercial de 53,5 milliards d’euros représente du jamais vu jusque-là avec un autre pays. Selon les spécialistes allemands, les produits américains ne trouvent pas de demande dans leur pays.

« Le modeste volume des exportations est le point faible de l’économie américaine, par conséquent, il serait raisonnable qu’elle essaye de devenir plus compétitive concernant ses produits destinés à l’étranger », commente Henning Vöpel, le directeur de l’Institut de l’économie mondiale à Hambourg.

Concernant les échanges sino-allemands, la situation est inversée : selon le site dw.com, en 2015, le volume d’importations allemandes en provenance de Chine dépasse de 20,6 milliards d’euros le volume des exportations – c’est un déficit record.

Toutefois, en 2016, cette situation se redresse grâce à une augmentation des ventes des produits allemands en Chine, et les échanges deviennent plus équilibrés. La DIHK estime qu’un ensemble de bases se sont établies facilitant la coopération entre les deux pays : dans l’avenir, le rôle de la Chine sur le marché allemand augmentera, tandis que celui États-Unis va continuer à baisser.

La Chine, le leader de l’économie mondiale ?

Plus tôt, Reuters rapporte que le Premier ministre chinois Li Keqian invite l’Allemagne, au vu de « l’incertitude » du climat politique et économique international, à jouer, avec la Chine, le rôle de leader dans l’économie mondiale. « La Chine et l’Allemagne doivent envoyer un signal aux marchés mondiaux et défendre ensemble l’actuel système international du commerce et d’investissement », déclare-t-il.

Lors du Forum économique mondial de Davos, de nombreux participants pronostiquent pour la Chine le rôle de nouveau « leader mondial » de l’économie du fait de la politique
« isolationniste » de Donald Trump.

Selon les chiffres du Forum de Davos, en 2016, la Chine était le 1er partenaire commercial des États-Unis et de l’Allemagne, le 2e partenaire de l’UE et le 4e partenaire de la Russie. Cependant, d’après la Banque mondiale, une baisse de la demande en Chine, accompagnée d’une chute des prix sur la matière première, ont nettement ralenti la croissance du commerce mondial : de 3% en 2014 à 1,7% en 2015.

Selon les estimations de Morgan Stanley, l’année dernière, 38% de la croissance mondiale a été attribuée à la Chine. Le ralentissement de son économie pourrait conduire à un ralentissement jusqu’à 2% de la croissance du PIB mondial, ce qui équivaut à une récession.

Les experts de Boston Consulting Group et d’AliResearch Institut trouvent que malgré le ralentissement de la croissance économique chinoise (de 10,4% en 2010 à 6,7% en 2016), dans les années à venir, la Chine restera parmi les marchés de consommation les plus dynamiques du monde. Vers 2020, le volume de ce marché augmentera jusqu’à 6 500 milliards de dollars. Plus de 2% du PIB de la Chine est investi dans la science et l’innovation. D’après ses experts, vers 2020, le nombre de brevets internationaux chinois sera supérieur à ceux des États-Unis.

Version russe : Впервые Китай потеснил США и стал лидером торговли с Германией

 

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