La Chine rapporte qu’un nouveau sous-variant Omicron se propage dans 9 provinces, la population a peur, les morgues sont débordées

16 décembre 2022 10:28 Mis à jour: 16 décembre 2022 21:58

Les cas de Covid‑19 sont en augmentation en Chine depuis que les autorités ont assoupli les restrictions zéro Covid le 7 décembre. Les internautes ont signalé que les hôpitaux et les morgues sont submergés, en particulier dans neuf provinces où les sous‑variants BQ.1 et BQ.1.1 d’Omicron, relativement nouveaux, se propagent rapidement.

Le 14 décembre, les Centres chinois de contrôle et de prévention des maladies ont annoncé pour la première fois que 49 cas de BQ.1 avaient été découverts dans neuf provinces chinoises, ainsi que des cas de BQ.1.1. Toutefois, les autorités n’ont pas précisé quelles provinces étaient concernées.

BQ.1 et BQ.1.1 sont les descendants du sous-variant Omicron BA.5, détecté pour la première fois par des scientifiques en Afrique du Sud en avril. Ils ont commencé à prendre le relais du BA.5 en octobre et ont été repérés dans plus de 50 pays.

Quelques jours plus tôt, le 12 décembre, le média officiel du Parti communiste chinois (PCC), le Quotidien du peuple, a rapporté, en citant des spécialistes chinois, que les souches se propageant en Chine étaient encore les sous-variants Omicron BA.5.2 et BF.7. Selon l’article, la plupart des cas à Guangzhou étaient des BA.5.2, avec une forte proportion de patients asymptomatiques en raison d’un état clinique plus léger que le BF.7, qui serait à l’origine de la plupart des infections à Pékin, où on observe un nombre plus important de cas graves.

L’annonce du 14 décembre a suscité la méfiance et la peur à Pékin. Cette situation a été aggravée par les nombreuses déclarations sur les médias sociaux d’habitants ayant ressenti des symptômes apparemment plus graves que les symptômes typiques associés aux précédents variants d’Omicron.

Incertitude à Pékin

Beaucoup soupçonnaient qu’un nouveau variant se propageait en ville.

Le virus a été surnommé Cerbère (le chien gardien des enfers), un nom adapté à une situation désespérée. En effet, le nombre de cas a fortement augmenté et les symptômes se sont aggravés, notamment les fortes fièvres et les infections pulmonaires. Le terme Cerbère a été utilisé pour la première fois en Europe pour qualifier un variant qui se propagerait plus rapidement.

Nombreux sont les habitants de Pékin à avoir signalé sur les médias sociaux connaitre des personnes infectées par le sous-variant Cerbère. Ils décrivent des symptômes plus graves et évoquent de nombreux décès. Beaucoup soupçonnent qu’il s’agit du variant BQ.1.1, sans doute par rapport à l’annonce du gouvernement.

Rien encore n’a été publié concernant le variant associé à l’aggravation des symptômes.

Une clinique à Pékin, le 9 décembre 2022. (Kevin Frayer/Getty Images)

Les autorités chinoises ont récemment abandonné leur programme de tests massifs obligatoires, et la Commission nationale de la santé du pays a déclaré le 14 décembre qu’elle ne signalerait plus les cas asymptomatiques.

Sean Lin, virologue américain et ancien directeur du Département de virologie de l’Institut de recherche de l’armée américaine, a déclaré à Epoch Times le 14 décembre que « de nombreuses personnes en Chine continentale présentent des symptômes tels que la fièvre et la toux, cependant, en plus du virus Omicron muté, il peut y avoir d’autres facteurs comme la grippe ».

« Combien de personnes souffrent aujourd’hui de symptômes respiratoires graves, et quel est le nombre d’hospitalisations, de patients dans un état critique et de décès ? Les autorités doivent être transparentes et rendre les chiffres publics. Mais comme ces trois dernières années, les données officielles sont opaques. »

En octobre, le Dr Maria Van Kerkhove, responsable technique de la gestion de l’épidémie de Covid‑19 à l’OMS, a déclaré que les nouveaux variants BQ.1 et BQ.1.1 n’étaient apparemment pas associés à des symptômes plus graves, mais que son évaluation reposait sur des données très limitées.

Des médecins de Pékin ont publié des vidéos sur les médias sociaux appelant les patients présentant des symptômes légers à ne pas se rendre aux urgences. Il s’agit d’éviter de contaminer le personnel médical sur place, mais aussi de limiter la propagation de la grippe, qui peut aggraver les symptômes du Covid‑19.

De nombreux patients dans un état critique présentent des symptômes dans les voies respiratoires inférieures, semblables aux symptômes observés en 2020 plutôt qu’à ceux des sous-variants Omicron.

Un internaute de Pékin a indiqué connaître plus d’une dizaine de collègues dans une entreprise du district de Chaoyang infectés par Cerbère, ils étaient tous gravement malades. Un collègue de 27 ans avait eu une forte fièvre de 40 degrés°C pendant cinq jours consécutifs, entraînant l’inflammation de deux de ses organes. Finalement, il avait commencé à vomir du sang. Il est actuellement sous respirateur.

Cet internaute a également déclaré que plusieurs patients du service « ont des infections affectant les poumons, et certains souffrent de Covid + hyperémie ».

Li Muyang a déclaré dans son talk‑show sur NTDTV le 13 décembre : « À en juger par les informations fournies dans ces messages sur les médias sociaux, Cerbère est terrifiant, avec un taux d’infection élevé, un taux de symptômes graves et de décès élevé. » Il se référait aux descriptions des internautes dans la capitale chinoise, en l’absence d’informations provenant des canaux officiels.

« Si un tel virus se propage à Pékin, il n’est pas difficile de comprendre la situation dans les hôpitaux et les morgues », a‑t‑il ajouté.

Hôpitaux et morgues débordés

La vague d’infections probables au Covid‑19 touchent durement les services des grandes villes, notamment à Pékin et à Guangzhou.

Les patients ont inondé les dispensaires et paralysé les hôpitaux locaux, et un grand nombre de médecins et d’infirmières sont également tombés malades. Ceux qui présentent des symptômes modérés ont été priés par les autorités de continuer à travailler.

Le Dr Li, de l’hôpital Chaoyang de Pékin, a expliqué à Epoch Times le 9 décembre que l’explosion du nombre d’infections par le Covid‑19 a également entraîné une grave pénurie de personnel médical.

« Nous manquons sérieusement de personnel à l’heure actuelle. De nombreux médecins et infirmières sont infectés et ne peuvent pas se rendre au travail. Il en va de même dans d’autres hôpitaux. Il y a beaucoup d’infections et une pénurie de main‑d’œuvre. Plusieurs départements de notre hôpital ont fermé [à cause de cela]. »

File d’attente devant une pharmacie à Pékin, le 12 décembre 2022. (STR/AFP via Getty Images)

L’infirmière en chef Wan Ling (pseudonyme) d’un hôpital de premier plan de Pékin a déclaré aux médias d’État : « À l’heure actuelle, les symptômes des collègues infectés dans l’hôpital sont relativement graves. Presque tous ont une forte fièvre de 39 degrés et ont des douleurs dans tout le corps. Aucun d’entre eux n’est asymptomatique. »

Selon Mme Zhang, une habitante de Pékin, pour Epoch Times le 14 décembre, les habitants savent qu’il est désormais très difficile d’espérer une réponse de la part des urgences quand on appel à l’aide.

Selon un répartiteur des appels d’urgence à Pékin, le 120, le système d’urgence s’effondre. Radio Free Asia a rapporté que des personnes ayant appelé une ambulance à 7 heures du matin ne l’ont vue arriver qu’à 13 heures.

Mme Zhang a déclaré que les services de livraison sont également paralysés, de nombreux coursiers étant infectés : « Des montagnes (de marchandises) sont empilées. »

Les morgues de Pékin ont également signalé des infections.

Selon des captures d’écran de l’internaute « Dolphin Peipei » sur Weibo, des travailleurs médicaux de l’hôpital oriental de l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Pékin ont récemment annoncé : « Comme les employés des pompes funèbres ont été testés positifs les uns après les autres au cours des deux derniers jours, il y a une grave pénurie de personnel. En raison de l’augmentation récente du taux de mortalité à Pékin, le temps de crémation prévu est d’au moins 5 à 7 jours, et l’accumulation des dépouilles est grave… »

Des vidéos sur Twitter montrent la longue file d’attente devant les salons funéraires de Pékin.

M. Lin, un membre du personnel du salon funéraire Babaoshan de Pékin, a confirmé à Epoch Times le 14 décembre que le nombre de personnes décédées ces derniers jours était particulièrement élevé. « Chaque jour est très chargé en ce moment. Je n’ai jamais été aussi occupé. Je ne peux pas répondre aux appels de rendez‑vous, et de nombreuses personnes doivent faire la queue. »

M. Liu du salon funéraire Tongzhou à Pékin, a déclaré : « Les cérémonies d’adieu sont toutes annulées pour l’instant. Dans tout Pékin, c’est comme ça, c’est un décret à l’échelle de la ville. Les rendez‑vous pour la crémation ont été relayé au 22 décembre. C’est lié à l’épidémie de Covid. Mais je ne sais pas si les décès sont directement causés par des maladies sous‑jacentes ou par le Covid. »

Xiao Lusheng, Luo Ya, Zhao Fenghua, Hong Ning et Reuters ont contribué à cet article.

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