Colère des agriculteurs: entre actions coups de poing et dégradations

Par Anais Duroy
26 janvier 2024 10:57 Mis à jour: 26 janvier 2024 12:18

« Aucune cause ne justifie des dégradations, des violences », a estimé vendredi le président des Jeunes agriculteurs, Arnaud Gaillot, sur Sud Radio alors que des manifestants s’en sont pris mercredi et jeudi à des symboles de l’État et à des grandes surfaces.

« On a toujours été très clair, et on l’a répété à nos adhérents, les mobilisations (doivent se faire) dans le respect des biens et des personnes », a déclaré le responsable de l’organisation, qui associée avec la FNSEA, représente la majorité de la profession. « Malheureusement, on a aussi des agriculteurs à l’heure actuelle qui sont désespérés » et « c’est aussi difficile pour nos responsables de les contrôler », a relevé Arnaud Gaillot.

Mais les débordements relevés par exemple à Agen, où des agriculteurs ont déversé mercredi et jeudi purin, pneus et paille devant la préfecture, un restaurant McDonald’s et une centrale d’achat du groupe Système U, « ce n’est pas sous nos syndicats », a-t-il affirmé. Dans le Lot-et-Garonne, c’est la Coordination rurale qui contrôle depuis deux décennies la Chambre d’agriculture départementale.

Les agriculteurs choisissent délibérément les supermarchés ou les enseignes de fast-food pour protester, en y déversant du lisier, pour faire entendre leur colère. Ils dénoncent le fait que ces entreprises puissent vendre des produits de provenance étrangère dont les normes de production sont bien moins exigeantes que celles auxquelles sont soumis les agriculteurs français.

Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues à ce stade face aux actions des manifestants, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, estimant jeudi soir sur TF1 que les agriculteurs ne s’en prenaient pas aux policiers ni aux gendarmes, et ne mettaient pas le feu aux bâtiments publics. « Je suis élu dans un territoire où il y a aussi des agriculteurs, je habitué aux coups de sang légitimes de ceux qui souffrent et qui ne gagnent pas beaucoup d’argent ».

Interrogé sur le fait de savoir si le gouvernement était particulièrement indulgent avec eux, Arnaud Gaillot a répondu : « Nous sommes entrés en manifestation depuis le mois d’octobre » avec le retournement de panneaux d’entrée de villages et villes, « j’aimerais qu’on me sorte combien il y eu de policiers blessés depuis avec des manifs d’agriculteurs ».

En attente des mesures du Premier ministre

Alors que le Premier ministre Gabriel Attal doit annoncer vendredi après-midi de premières mesures à effet rapide pour répondre aux revendications des agriculteurs, le responsable syndical a aussi souligné que si le gouvernement n’était « pas à la hauteur des réponses », il ne pouvait pas répondre « de la suite du mouvement ».

« Il ne faut pas qu’on tombe dans le pourrissement de la situation, il ne faut pas que le gouvernement envoie un message de désintérêt ou qu’il n’assume pas ses responsabilités », a déclaré Arnaud Gaillot.

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