Colère des agriculteurs: la taxe sur le gazole critiquée et désapprouvée

Par Epoch Times avec AFP
24 janvier 2024 11:00 Mis à jour: 24 janvier 2024 11:26

Du Rassemblement national aux Républicains, jusqu’à La France insoumise, les oppositions réclamaient mercredi d’une même voix l’annulation d’une hausse de taxe sur le gazole non routier (GNR), afin d’apaiser la colère des agriculteurs dont la fronde prend de l’ampleur.

Matière inflammable. Parmi les multiples revendications des agriculteurs, qui manifestent et bloquent des routes depuis une semaine, la fin de l’avantage fiscal sur le GNR devient un objet politique. Le gouvernement a en effet acté dans le dernier budget une hausse de taxe d’un peu moins de 3 centimes par an jusqu’en 2030.

Inacceptable pour le président du RN, Jordan Bardella, qui a réclamé sur CNews et Europe1 « que cet avantage soit préservé », déplorant qu’ « on augmente le carburant pour nos agriculteurs alors qu’ils ne sont plus compétitifs dans l’économie mondiale ».

Son député Grégoire de Fournas a dénoncé sur RMC l’attitude de l’exécutif et de sa majorité à l’Assemblée : « On leur a dit qu’ils allaient mettre le feu aux campagne avec cette mesure, ils n’ont rien écouté ». Pourtant « il n’y a pas de solution alternative au GNR », a insisté ce viticulteur élu de Gironde, estimant qu’ « on met dans l’impasse des agriculteurs en leur imposant des transitions qui ne sont pas possibles ».

Analyse partagée sur LCI par le chef des députés LR, Olivier Marleix, pour qui « cette question du GNR a été un détonateur » de la crise. Pour la désamorcer, « il faut évidemment revenir sur cette mesure qui a déclenché la colère et qui est totalement à contretemps de ce que vivent les agriculteurs », a-t-il ajouté.

Contradiction également pointée par l’Insoumis François Ruffin sur Sud Radio : « Vous ne pouvez pas avoir un gazole agricole dont le prix a augmenté de plus de 50% et le taxer davantage, c’est du n’importe quoi ». Donc, « oui, il faut détaxer », d’autant plus qu' »on les a pas, pour l’instant, les tracteurs électriques », a souligné l’élu de la Somme.

Seul à défendre la hausse du GNR, le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, a expliqué sur RTL qu’ « on ne peut pas décaler cette taxe » qui doit justement « financer les investissements nécessaires à la transformation » de l’agriculture.

La FNSEA va publier « une quarantaine de revendications »

La FNSEA, premier syndicat agricole français, communiquera mercredi soir une « quarantaine » de « revendications claires », certaines ayant besoin d’une réponse « tout de suite », a indiqué mercredi son président Arnaud Rousseau sur franceinfo.

La mobilisation des agriculteurs français s’accentuait mercredi avec des barrages routiers pour faire pression sur le gouvernement et obtenir des réponses rapides à leur « rage » et leurs revendications. Mardi le mouvement avait été endeuillé par le décès d’une agricultrice et de sa fille à un barrage.

« Le degré de détermination est total. Tous les départements vont entrer en action, avec des actions plus ou moins longues en fonction des territoires. L’objectif, c’est pas d’emmerder les Français mais d’obtenir des résultats rapides », a déclaré M. Rousseau.

Ces revendications tourneront autour de trois thématiques, « la dignité du métier, il faut qu’on change d’état d’esprit, la reconnaissance du métier; le juste revenu, les prix, la question de l’eau et des produits phytosanitaires; et l’exercice du métier, les contrôles, la sur-administration et les normes », a détaillé Arnaud Rousseau. « On aura aussi un timing : car il y a des choses dont on a besoin tout de suite, mais il y a aussi des choses du cadre européen, et on sait très bien que ce ne sera pas trois jours qui suffisent », a-t-il ajouté.

«Le grand combat» des Européennes

« Le grand combat » des élections européennes sera de « soutenir ceux qui produisent », a assuré mercredi la tête de liste des Républicains François-Xavier Bellamy en réaction à la colère des agriculteurs, victimes selon lui d’une « situation d’injustice révoltante ».

« Ce sera le grand combat de cette élection : il faudra faire en sorte que l’Europe vienne soutenir ceux qui travaillent dans notre pays, ceux qui produisent ce qui est nécessaire à la vie et qu’on empêche de vivre de leur travail d’une manière décente », a expliqué l’eurodéputé LR et candidat aux élections du 9 juin.

Au Parlement européen, « nous n’avons cessé de nous battre en tirant le signal d’alarme depuis 2020 » et « nous continuerons ce combat » pour que « les citoyens français puissent garder leur droit à la sécurité alimentaire », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse au Sénat.

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