Comment nos certitudes peuvent-elles influencer le processus de guérison ?

Par Matthew Little
5 mai 2024 15:09 Mis à jour: 5 mai 2024 15:09

L’effet placebo est le traitement thérapeutique le plus testé.

Utilisé dans des milliers et des milliers d’essais cliniques, l’effet placebo sert de référence pour déterminer si un médicament donné atteint le seuil minimum requis pour être approuvé par le grand public. Il suffit qu’un médicament soit un tout petit peu meilleur qu’un placebo pour qu’il soit approuvé.

Les placebos se présentent sous des formes très diverses, allant des pilules de sucre aux injections de sérum physiologique en passant par les incisions chirurgicales superficielles. Tous ces traitements ont un point commun : ils n’administrent pas réellement le médicament ou l’intervention chirurgicale, mais les patients pensent qu’ils le font.

Toute forme de placebo peut avoir un effet puissant. Le patient se rétablit souvent ou voit son état s’améliorer. Ces affections peuvent aller de la douleur à la dépression, en passant par des maladies spécifiques comme le syndrome du côlon irritable.

« L’effet placebo est un phénomène complexe avec de profondes vérités sous-jacentes qui n’ont pas été suffisamment expliquées au public », écrit le Dr Yuhong Dong, chroniqueur médical principal d’Epoch Times.

L’effet placebo a été si bien documenté qu’il est devenu un sujet de recherche à part entière.

Parfois, l’effet est mesuré par les rapports subjectifs des patients sur la douleur ou la guérison. Parfois, les chercheurs disposent de phénomènes observables spécifiques. Dans une expérience, les chercheurs ont utilisé un test cutané à l’histamine pour créer une réaction allergique, une petite éruption sur l’avant-bras. Ils ont ensuite testé plusieurs scénarios, notamment en disant à des groupes distincts de patients qu’une crème améliorerait ou aggraverait l’éruption. Ils ont également testé les scénarios avec différents médecins, certains chaleureux et compétents et d’autres froids et apparemment incompétents.

L’étude a révélé que les patients à qui un médecin sympathique et compétent avait dit que la crème serait utile ont vu leur éruption cutanée diminuer le plus, tandis que les patients à qui un médecin froid et incompétent avait délivré le même message ont vu leur éruption diminuer le moins. Chez tous les patients à qui on a dit que la crème aggraverait l’éruption cutanée, celle-ci est restée de la même taille.

Ces résultats mettent en évidence un facteur très important et peu discuté dans le parcours de guérison d’un patient : le comportement du médecin vis-à-vis du patient.

« En termes simples, une interaction engagée entre les médecins et leurs patients avant le traitement peut produire les résultats les plus efficaces, même avec un placebo », écrit le Dr Dong.

Cette découverte est particulièrement importante car les médecins peuvent également induire un effet nocebo, qui est le contraire indésirable de l’effet placebo. Lorsqu’on dit aux patients qu’ils doivent s’attendre à ce que leur maladie s’aggrave, certains d’entre eux verront leur état de santé se dégrader en raison de cette perspective. Une étude a par exemple montré que la façon dont les médecins discutent du diagnostic de la maladie de Parkinson peut influencer le pronostic global du patient.

Par ailleurs, des chercheurs canadiens qui ont administré à six patients atteints de la maladie de Parkinson des pilules de L-dopamine ou des pilules placebo ont constaté que même ceux qui avaient reçu le placebo avaient vu leur taux de dopamine augmenter.

Certains chercheurs pensent que l’effet placebo est dû à notre biochimie, comme cette augmentation de la dopamine, et les neuroscientifiques pensent que plusieurs systèmes cérébraux et substances chimiques cérébrales sont impliqués.

Le Dr Dong estime que l’effet placebo implique quatre facteurs : la guérison naturelle, la croyance positive, le message délivré, ainsi que l’empathie et l’autorité du médecin.

Ce que l’on sait avec certitude, c’est que nos croyances ont un effet sur notre guérison.

Les placebos ne sont pas non plus réservés à la recherche : le baiser d’une mère peut soulager le genou éraflé d’un enfant et les athlètes peuvent utiliser des placebos, comme des chaussettes porte-bonheur, pour mieux jouer. Des études ont montré que les athlètes à qui l’on donnait un placebo en leur disant qu’il s’agissait d’un nouveau médicament ou de stéroïdes obtenaient de meilleurs résultats.

Sans vouloir généraliser à outrance, il se peut que l’effet placebo ait une influence plus large dans notre vie. Tout comme les personnes qui s’attendent à de mauvais résultats d’un traitement peuvent subir un effet nocebo, il en va de même pour les personnes qui s’attendent toujours au pire dans leur vie. Des recherches ont montré que les personnes optimistes, au contraire, ont tendance à vivre plus longtemps et à avoir un risque plus faible de crise cardiaque.

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