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L'Arcom épingle Complément d’enquête

Complément d’enquête sous le feu de l’Arcom : la Société des journalistes de France TV riposte

Deux numéros de Complément d’enquête, diffusés sur France Télévisions et réalisés par Tristan Waleckx, font l’objet d’une mise en garde de l’Arcom. Cette décision suscite la défense vigoureuse de la Société des journalistes du groupe public. 

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Tristan Waleckx, animateur de France Télévisions.

Photo: GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

La mise en garde de l’Arcom contre Complément d’enquête a relancé la polémique autour du magazine de France 2. Le régulateur a en effet critiqué deux numéros récents, l’un consacré à la chaîne CNews et l’autre au Sénat. La Société des journalistes (SDJ) de France Télévisions a rapidement riposté pour défendre l’émission et son journaliste emblématique, Tristan Waleckx, dans un communiqué publié ce 29 novembre. 

« Ne remet en rien en cause la solidité de l’enquête » 

Le premier épisode de « Complément d’enquête », consacré à CNews, a été diffusé ce jeudi 27 novembre. Certaines séquences, reprenant des chiffres de Reporters sans frontières (RSF) sur le pluralisme, ont été jugées erronées par l’Arcom. L’émission de France 2 a donc dû, au dernier moment, couper les passages incriminés. 

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Dans son communiqué, la SDJ a exprimé « sa totale confiance dans le sérieux, la rigueur et l’intégrité du travail des équipes de Complément d’enquête », dénonçant le timing choisi par l’Arcom pour contester les chiffres de RSF, « seulement quelques heures » avant la diffusion. « Aujourd’hui la SDJ s’interroge : pourquoi l’Arcom, qui pendant des mois a refusé toutes les demandes d’interview, choisit-elle à quelques heures de la diffusion de contester une étude qui lui avait été présentée six jours auparavant ? » questionne à ce propos la SDJ dans son communiqué. 
La SDJ pointe de surcroît le « choix difficile » qu’a représenté pour le magazine la suppression de la séquence, malgré le fait qu’elle était « parfaitement conforme aux règles journalistiques de vérification ». 
En outre, la SDJ estime que la décision de couper la séquence « ne remet en rien en cause la solidité de l’enquête », mais « renforce au contraire la démonstration du sérieux, de la constance et de la robustesse du travail mené par les journalistes ». 

L’Arcom épingle un numéro consacré au Sénat 

Dans le même temps, un autre numéro de l’émission, diffusé le 19 juin sur le Sénat, a également fait l’objet d’une mise en garde. Dans son communiqué du 27 novembre, l’Arcom reproche notamment au magazine de ne pas avoir mis en perspective la modification de la procédure de traitement des signalements de harcèlement, comme le rapporte Télérama.  
Selon le régulateur, le magazine a laissé entendre que la présidence du Sénat aurait « modifié la procédure dans le but de faire obstacle à la prise en compte des signalements », alors que ce changement visait à « améliorer la gestion des signalements ». 
Le gendarme de l’audiovisuel a également critiqué la diffusion du témoignage d’un ancien médecin du Sénat, estimant que les accusations de chantage et d’avantages supposés obtenus par une secrétaire ont été présentées « sans réelle contradiction » et sans mention du licenciement de cette dernière.  

Delphine Ernotte et Sibyle Veil attendues devant les parlementaires 

L’Arcom dénonce également le magazine pour avoir affirmé qu’en 2023 « à peine la moitié » des dépenses des sénateurs avait été contrôlée, soulignant que cette affirmation manquait de précision et de mise en perspective. Selon l’autorité, elle pouvait donner l’impression que les contrôles sur les frais de mandat étaient insuffisants. En réalité, tous les sénateurs sont contrôlés chaque année, avec des vérifications approfondies couvrant 40 à 60 % des frais et des contrôles transversaux entre 20 et 30 %, sous la supervision de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC). 
Pour finir, l’Arcom pointe les termes utilisés pour certains sénateurs, tels que « sénateurs dealers » ou « trafiquants de drogue », les qualifiant « d’accusations graves […] formulées sans recours au conditionnel ni mise en perspective ».  
Parallèlement, l’Arcom a lancé une mission de six mois sur l’impartialité de France Télévisions. De son côté, l’Assemblée nationale poursuit sa commission d’enquête sur le financement et la neutralité des médias publics, avec treize auditions prévues entre le 3 et le 18 décembre. LCP indique que Delphine Ernotte, à la tête de France Télévisions, sera entendue le 10, Sibyle Veil, présidente-directrice générale de Radio France, le 17, et que les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand seront auditionnés le 18 décembre.