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Des astronautes chinois bloqués en orbite après un impact probable de débris spatiaux

C’est la première fois qu’une mission de retour est retardée à cause de débris spatiaux, un danger croissant pour les vaisseaux.

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Une fusée Longue Marche-2F, transportant le vaisseau Shenzhou 20 et un équipage de trois astronautes, décolle du centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le désert de Gobi, le 24 avril 2025.

Photo: Pedro Prdoa/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La Chine a repoussé le retour prévu de l’équipage du vaisseau Shenzhou 20 après que l’engin a, selon l’agence spatiale du régime, probablement été percuté par des débris.
Les trois astronautes devaient initialement revenir mercredi sur le site d’atterrissage de Dongfeng, en Mongolie intérieure, à l’issue de six mois de séjour à la station spatiale Tiangong.
L’équipage avait transmis le relais du contrôle de la station mardi à leurs remplaçants, arrivés à bord de Shenzhou 21 le 1ᵉʳ novembre.
L’Agence spatiale habitée de Chine (CMSA) a expliqué que la mission de retour était repoussée pour préserver la santé et la sécurité des astronautes, ainsi que la réussite de la mission.
Aucune précision n’a été donnée sur le lieu ni la date de l’impact, mais l’agence précise qu’une analyse et une évaluation des risques sont en cours. Aucune nouvelle date de retour n’a été fixée.
Si la capsule de retour ne peut être réparée, un protocole en vigueur depuis 2021 prévoit une fusée et un vaisseau de secours prêts à être lancés en quelques jours pour évacuer l’équipage en cas d’urgence.
En avril dernier, le retour de Shenzhou 19 avait été repoussé d’un jour en raison des conditions météorologiques sur le site d’atterrissage de Dongfeng. C’est la première fois qu’un retour est retardé par des débris spatiaux.
Ce retard met en lumière le danger croissant que font peser les débris sur le voyage spatial. Ce que l’on appelle la « poubelle spatiale » désigne les lanceurs abandonnés ou les morceaux de vaisseaux flottant à plusieurs centaines de kilomètres de la Terre, exposant les infrastructures actives de nombreux pays à des collisions.
Selon la NASA, il y a des millions de fragments – soit près de 6.000 tonnes – en orbite basse, la plupart filant à sept fois la vitesse d’une balle.
L’armée chinoise avait testé un missile antisatellite en 2007 et détruit le satellite météorologique Fengyun-1C, déclenchant une vague d’indignation dans le monde entier. La NASA a dénoncé la « destruction délibérée » du satellite Fengyun-1C, l’accident entre un appareil américain et un russe en 2009 ayant, ensemble, augmenté d’environ 70 % la masse de grands débris en orbite.
En 2016, Mallory Stewart, alors secrétaire d’État adjointe pour les questions émergentes de sécurité et la politique de défense, avait qualifié la destruction de Fengyun-1C d’« incident remarquable de comportement irresponsable » lors d’une allocution à l’Atlantic Council, à Washington. Elle a précisé que la Chine avait, depuis, mené d’autres essais de ce type, sans générer de nouveaux débris.
En 2021, Pékin s’est plaint auprès de l’ONU que Tiangong ait dû effectuer deux manœuvres d’évitement d’urgence face à des fragments issus des satellites Starlink d’Elon Musk, la majorité de ces engins occupant les orbites les plus basses autour de la Terre.
Le retour retardé de Shenzhou 20 survient après un incident similaire l’an passé, lorsque les astronautes américains Barry Wilmore et Sunita Williams ont été bloqués plusieurs mois en orbite à cause d’une défaillance de leur vaisseau.
Les deux astronautes de la NASA ne devaient rester dans l’espace qu’une semaine en juin 2024 ; leur capsule était revenue sans eux, jugée non conforme pour le retour. Le duo n’a été récupéré qu’en mars suivant grâce à un vaisseau Dragon de SpaceX.
Avec Reuters