Des éléments radioactifs contenus dans les pluies de sable provenant du Sahara

Par Emmanuelle Bourdy
18 mars 2022 19:17 Mis à jour: 18 mars 2022 19:21

Depuis ce mardi, en raison du sirocco, des pluies de sable provenant du Sahara se sont abattues sur la France, colorant le ciel d’ocres et recouvrant tous les objets d’une fine pellicule. Ce phénomène, bien que naturel, a aussi amené des éléments radioactifs, conséquence des essais nucléaires effectués dans les années 60.

Ainsi que le rapporte Le Parisien, les éléments radioactifs (césium 137) retrouvés dans les pluies de sable saharien que les vents ont poussés jusqu’au cœur de l’Hexagone depuis ce mardi 15 mars ne sont pas dangereux pour la santé, en raison de leurs faibles concentrations.

Des éléments radioactifs qui proviennent des essais nucléaires effectués dans les années 60

Jacky Bonnemains, le président de l’association écologiste Robin des Bois, rappelle néanmoins à nos confrères que les particules de césium 137 ont « une durée de demi-vie de 30 ans et que l’on se retrouve donc à chaque épisode de ce type avec des niveaux de césium légèrement supérieurs à la normale ».

Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ces retombées sont « issues de l’ensemble des essais nucléaires atmosphériques effectués dans les années 1960 » et « proviennent de plusieurs centaines d’essais atmosphériques réalisés par l’URSS (219 tirs), les États-Unis (219 tirs), la Chine (22 tirs), la France (50 tirs dont quatre au Sahara et 46 en Polynésie) et le Royaume-Uni (23 tirs) ».

« Il n’y a absolument aucune précaution à prendre »

Pour mesurer le taux de césium dans l’air, de gros aspirateurs équipés de filtres sont utilisés. « Nous analyserons nos filtres à la fin de la semaine et l’on découvrira sans doute une légère hausse de la radioactivité mais il n’y a absolument aucune précaution à prendre », souligne Jean-Christophe Gariel, le directeur général adjoint en charge du pôle santé-environnement à l’IRSN.

Ce phénomène avait déjà été observé l’année dernière, mais il n’y avait pas eu de quoi s’alarmer. Pour le responsable de l’IRSN, « la concentration de césium 137 présente dans les particules fines de sables sahariens était, en février 2021, extrêmement faible dans l’atmosphère et au niveau du sol ».

Des boues « qui sont ensuite épandues sur les sols agricoles… »

Jacky Bonnemains alerte toutefois sur les conséquences de ces pluies, qui semblent plus importantes que les années précédentes, parlant de « milliers de tonnes de poussières sahariennes » radioactives. Il explique que « ces sables légèrement radioactifs vont se retrouver dans les égouts puis concentrés dans les boues de traitement des stations d’épuration qui sont ensuite épandues sur les sols agricoles ».

« Il serait utile, à titre d’information et de précaution, d’aller mesurer dans les jours qui viennent les concentrations de césium 137 dans ces boues. Notamment dans la métropole parisienne et d’autres grandes villes comme Lyon et Marseille », conseille enfin le militant écologiste auprès du quotidien.

En tout état de cause, les seules précautions à prendre au niveau des citoyens sont de bien laver à l’eau les fruits et les légumes du jardin. Jean-Christophe Gariel fait toutefois remarquer au Parisien que cette précaution est davantage « pour des raisons d’hygiène et pour ne pas vous retrouver avec du sable qui croque sous la dent ».

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