Jeudi, des autorités locales chinoises ont annoncé des primes pouvant atteindre jusqu’à 250.000 yuans (environ 34.000 euros) pour toute information menant à l’arrestation de deux personnalités taïwanaises en ligne : Wen Tzu-yu, un influenceur connu sous le pseudonyme « Pa Chiung », et Chen Po-yuan, influenceur et rappeur connu sur scène sous le nom de « Mannam PYC ». Elles les accuse « d’incitation à la sécession », une accusation régulièrement utilisée contre les défenseurs de l’indépendance de Taïwan et les critiques du régime.
Pression du régime chinois à l'étranger
Des influenceurs taïwanais dénoncent les avis de recherche lancés contre eux par la Chine
La Chine communiste a lancé un appel à la délation, assorti de récompenses, à l'encontre d'influenceurs taïwanais vivant à Taïwan. L’initiative a suscité à la fois consternation et dérision à Taïwan, où cet épisode relance le débat sur les méthodes de pression du Parti communiste chinois (PCC) à l'encontre de tout ressortissant étranger critique du régime.

Les influenceurs taïwanais Wen Tzu-yu (à droite) et Chen Po-yuan. Song Bilong/Photo d’archives/Epoch Times.
Cette décision intervient un jour après une démarche similaire visant Puma Shen, député du Parti démocrate progressiste, au pouvoir à Taïwan.
Familles et figures publiques réagissent
Vendredi, la mère de M. Chen a publié une lettre ouverte dans laquelle elle félicite les deux jeunes hommes. « Ces deux garçons ne font que défendre la démocratie de leur pays», écrit-elle. « En tant que mère, je suis à la fois fière et inquiète. »
Elle appelle la société taïwanaise à ne pas céder à la peur et à soutenir ces jeunes militants anticommunistes face à la pression d’un gouvernement étranger.
« Les protéger, c’est protéger la souveraineté de Taïwan », écrit-elle. « Que la voix de la justice ne soit pas étouffée par la peur. Et que tout Taïwan sache : nous ne céderons pas à l’autoritarisme du régime chinois. »
Le chercheur taïwanais Chen Shih-fen, basé aux États-Unis, a salué la réponse satirique de M. Wen, qui a lancé son propre avis de recherche contre des soutiens du régime chinois à Taïwan.
Il a décrit cette prime comme une caricature des vieux réflexes du régime.
« Si Taïwan prenait vraiment au sérieux ces plaisanteries, nous serions ridicules », a-t-il déclaré, louant le sens de la répartie des jeunes influenceurs.
Le maire de Taipei, Chiang Wan-an, a lui aussi rappelé devant le conseil municipal que la protection des citoyens relevait de la responsabilité du gouvernement.
« Lorsque quiconque à Taïwan est pris pour cible de cette manière, le gouvernement doit immédiatement réagir, exprimer son soutien et engager des démarches diplomatiques », a-t-il déclaré.
L’affaire confirme que la pression exercée par le PCC dépasse largement ses frontières et s’inscrit dans une stratégie de répression transnationale de plus en plus assumée.
Dai Deman a contribué à ce reportage.

Michael Zhuang est un collaborateur d'Epoch Times, spécialisé dans les sujets se rapportant à la Chine.
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