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BYD annonce un nouveau rappel de près de 89.000 hybrides rechargeables en raison de risques liés aux batteries

Le constructeur automobile chinois fait face à des interrogations croissantes sur ses batteries, son contrôle qualité et son expansion rapide sur les marchés étrangers.

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Des voitures électriques BYD en attente de chargement sur un navire à destination de l’exportation, dans un port de Yantai, dans la province du Shandong, en Chine, le 18 avril 2024.

Photo: STR/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Le géant chinois du véhicule électrique BYD a annoncé un nouveau rappel d’ampleur, son deuxième en quelques semaines, sur fond de vives inquiétudes au sujet de la sécurité de ses systèmes de batteries. L’entreprise a indiqué jeudi qu’elle allait rappeler 88.981 berlines hybrides rechargeables Qin Plus DM‑i en raison de défauts potentiels des batteries.
L’Administration d’État pour la régulation des marchés en Chine a officialisé le rappel vendredi, précisant que les véhicules concernés pouvaient subir une baisse de puissance de la batterie liée à des irrégularités survenues lors de la fabrication des packs de batteries de traction. Dans les cas extrêmes, les voitures pourraient ne plus fonctionner en mode tout‑électrique, ce qui représente un risque pour la sécurité.
Le rappel vise deux séries de production : 52.890 véhicules fabriqués entre le 26 septembre 2021 et le 23 septembre 2023, ainsi que 36.091 autres produits entre le 7 janvier 2021 et le 30 septembre 2022.
BYD a indiqué qu’il remédierait au problème via une mise à jour logicielle déployée à distance (over‑the‑air) afin d’améliorer les fonctions de diagnostic embarqué. Si le système détecte un comportement anormal de la batterie, le témoin d’alerte s’allumera et le propriétaire sera invité à se rendre dans un centre de service BYD pour un remplacement gratuit de la batterie.

Une liste de rappels qui s’allonge

Cette décision vient assombrir davantage une année déjà compliquée pour le numéro un mondial du véhicule électrique en volume. BYD a rappelé plus de 210.000 véhicules depuis le début de 2024, dont près de 7.000 exemplaires d’un SUV hybride rechargeable tout‑terrain.
À la mi‑octobre, le constructeur a signalé à l’Administration d’État pour la régulation des marchés le plus important rappel de son histoire : plus de 115.000 modèles Tang et Yuan Pro produits entre 2015 et 2022, en raison de défauts de conception et de risques de sécurité liés aux batteries.
Début septembre, BYD avait déjà rappelé près de 97.000 modèles Dolphin et Yuan Plus, des véhicules 100 % électriques, en raison de défauts de l’unité de commande de direction susceptibles de provoquer un incendie, selon l’agence de presse d’État chinoise Xinhua.

Des pressions financières croissantes

Les performances financières du groupe se sont dégradées à mesure que les rappels se sont multipliés. Les ventes de BYD ont reculé de 12 % en octobre sur un an, marquant une première baisse mensuelle en glissement annuel depuis 19 mois, tandis que son bénéfice du troisième trimestre a chuté de 33 %.
Ce repli intervient alors que les constructeurs chinois subissent un examen de plus en plus strict à l’international. BYD et d’autres exportateurs de véhicules électriques sont accusés par les régulateurs américains et européens de profiter de subventions publiques qui leur permettent de casser les prix face à la concurrence, ce qui a déclenché des enquêtes sur d’éventuelles pratiques de dumping et de concurrence déloyale.

Inquiétudes plus larges sur la sécurité et les conditions de travail

Dans le même temps, la hausse des incidents de sécurité impliquant des véhicules électriques fabriqués en Chine alimente les inquiétudes des autorités et des consommateurs. Des acteurs du secteur mettent en cause la corruption au sein du régime communiste chinois et le laxisme des contrôles qualité, qui compromettraient la sécurité des véhicules.
BYD est également sous le feu des critiques concernant le respect des droits humains. L’an dernier, des procureurs brésiliens ont affirmé que des salariés d’un site BYD dans l’État de Bahia étaient victimes de traite d’êtres humains et soumis à des conditions de travail assimilables à l’esclavage, des accusations rejetées par l’entreprise.
Ce nouveau rappel illustre les défis auxquels BYD est confronté alors que le groupe cherche à accélérer son expansion sur les marchés mondiaux, tout en défendant son bilan en matière de sécurité et de pratiques commerciales.