Des médecins libéraux créent «Laissons les médecins prescrire» à la suite des décrets successifs de l’État

Par Emmanuelle Bourdy
28 mai 2020 21:14 Mis à jour: 29 mai 2020 06:40

Violaine Guérin, co-fondatrice du mouvement « Laissons les médecins prescrire », a été interviewée par Guy Courtois pour France-Soir.

Violaine Guérin, endocrinologue et gynécologue médicale a créé le mouvement « Laissons les médecins prescrire » à la suite du « blocage de la liberté de prescription des décrets successifs », restreignant totalement la liberté de prescription des médecins libéraux dans la crise du coronavirus.

Elle raconte que « la crise a été gérée de façon hospitalo-centrée […] on a complètement occulté les médecins libéraux en donnant instruction aux patients ‘appelez le 15’ ». « On voyait bien qu’il y avait un décalage entre ce que disait le gouvernement et la réalité du terrain. C’était des situations médicales surréalistes », souligne-t-elle.

De plus, des patients atteints du coronavirus ont été évacués de certaines zones « parce que les hôpitaux publics étaient débordés alors qu’en Alsace, en Lorraine, en Île-de-France, des cliniques privées étaient vides et s’étaient organisées pour recevoir des patients infectés par le Covid-19 », dit-elle, ajoutant : « On a organisé un grand transfert de patients en zone saine ce qui est totalement contraire à la notion de confinement, ce d’autant plus que les soignants n’avaient pas tout le matériel non plus pour se protéger, ce qui a été vecteur de contamination de zones saines. »

Ce collectif regroupait au départ une quarantaine de médecins, « dont le Dr Thierry Lardenois, président de la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) que nous avions contacté très tôt, la CARMF relayant des informations sur la crise », explique Violaine Guérin. Actuellement, le collectif compte 1 250 personnes, dont des médecins, mais « aussi des soignants (sages-femmes, kinésithérapeutes, infirmières et infirmiers, aides-soignants), des pharmaciens, des avocats, des bénévoles, des citoyens, tous choqués par cette atteinte à la liberté de prescription ».

L’une des incohérences du gouvernement était également l’utilisation du Rivotril, un neuroleptique utilisé en fin de vie. Violaine Guérin précise : « Les médecins généralistes ont reçu des protocoles de soins palliatifs qui accélèrent la fin de vie. » Des protocoles qui sont en totale contradiction avec le serment d’Hippocrate.

Violaine Guérin explique également que le Dr Houpert a interpellé le Premier ministre en lui disant que l’hydroxychloroquine a été interdite alors qu’il n’y avait aucune raison de le faire. Il a aussi souligné qu’on demandait aux médecins de prescrire du Rivotril hors AMM (Autorisation de mise sur le marché) parce qu’on ne leur mettait pas à disposition les moyens de soigner leurs patients. « Mais le Premier ministre n’a pas répondu », précise-t-elle.

Elle rappelle le fait que des instructions ont été données aux ARS (Agences régionales de santé) pour détruire des masques en janvier, disant officiellement qu’ils étaient périmés. Elle explique encore qu’il y a eu des problèmes avec chaque type de matériel. Par exemple, les respirateurs commandés par l’État étaient inutilisables en réanimation. Elle dénonce ce « gaspillage de l’argent public ».

Elle renchérit au sujet des tests, qui auraient pu être achetés à d’autres pays. L’humoriste Anne Roumanoff est d’ailleurs venue en aide aux médecins. Elle a créé l’association « Solidarité avec les soignants » et avec l’argent récolté, elle a pu acheter du matériel aux médecins auprès d’entreprises. « Ce n’est pas qu’on n’avait pas de masques, c’est qu’on ne voulait pas les acheter », s’insurge Violaine Guérin, qui a réalisé ce fait grâce à l’action de l’humoriste.

Si le mouvement « Laissons les médecins prescrire » n’a pas été soutenu par tous les médecins, c’est surtout par crainte des menaces, notamment par les Conseils de l’Ordre et les ARS. « Aujourd’hui, l’administration veut tout contrôler, et cela entache la liberté de prescription. À force de tout contingenter et de tout mettre dans des rails, dans des grilles, on ne fait plus de la médecine, on fait des statistiques », se désole Violaine Guérin.

Lorsque le journaliste demande à Violaine Guérin pourquoi la prescription de l’hydroxychloroquine a-t-elle été interdite aux médecins, elle répond : « Le gouvernement a invoqué une toxicité, mais on sait très bien que l’hydroxychloroquine bien prescrite, bien surveillée ne pose pas de problème particulier. » Violaine Guérin rappelle que ce médicament était en vente libre jusqu’au 15 janvier. « Et puis tout d’un coup, on dit que c’est le médicament le plus dangereux au monde », s’étonne-t-elle, ce qui est pour elle une « incompréhension totale ».

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