Des « nounous » en « gilets roses » manifestent contre une réforme de leurs allocations chômage

2 février 2019 15:32 Mis à jour: 2 février 2019 15:32

Plusieurs centaines d’assistantes maternelles ont manifesté samedi dans plusieurs villes partout en France inquiètes que soit mise en place une réforme des règles d’indemnisation du chômage, qui leur permettent actuellement de percevoir un complément de revenu en cas d’activité réduite.

La mobilisation a rassemblé des centaines de personnes à Paris, devant le ministère des Solidarités, ainsi qu’ à Rennes, où les manifestantes scandaient « Assmats en colère, on ne va pas se laisser faire !« .

Vêtues de « gilets roses », les manifestantes arboraient des pancartes proclamant « Assmat en colère, non à la réforme du cumul emploi-chômage », ou encore « la précarité, c’est pas notre métier ».

À Bordeaux,  des assistants maternels, beaucoup en gilet rose, ont formé une chaîne sur une place de la ville. D’autres rassemblements étaient prévus dans une trentaines de villes, notamment à Lyon, Nancy, Lille, Nantes, Nice et Montpellier.

Les manifestants craignent que les négociations en cours, entre patronat et syndicats, sur l’indemnisation du chômage, ne se traduisent par une remise en cause des règles qui s’appliquent aux salariés en « multi-emplois » – ce qui est le cas des assistantes maternelles lorsqu’elles travaillent simultanément pour plusieurs familles.

Actuellement, si un contrat prend fin entre l’assistante maternelle et un de ses employeurs, elle bénéficie d’une allocation (de 57 à 75% du revenu perdu) qui s’ajoute aux revenus des autres emplois « conservés ».

Or, dans le document de cadrage envoyé aux partenaires sociaux pour la négociation sur l’assurance chômage, le gouvernement estime que cette situation « mérite d’être corrigée, afin d’inciter davantage les personnes à privilégier les revenus d’activité ».

Si cette réforme était appliquée, les personnes concernées pourraient perdre de « 30 à 300 euros par mois », ce qui serait « extrêmement grave », a indiqué Denis Gravouil, en charge des négociations sur l’assurance chômage pour la CGT.

Pour Véronique, assistante maternelle à Paris, le maintien de l’allocation est primordial « en attendant de trouver un prochain contrat », d’autant qu’avec un salaire moyen de « 3,18 euros par heure et par enfant gardé », certaines « ne s’en sortent pas ».

Le plus souvent, les « nounous » ne perçoivent cette allocation que pendant une brève période, rappelle-t-elle, par exemple l’été, entre le départ d’un enfant qui va faire son entrée en maternelle et l’accueil d’un nouveau bébé en septembre.

Selon des chiffres de l’Unedic du deuxième trimestre 2015, sur 105 000 assistantes maternelles travaillant, les deux tiers cumulaient alors salaire et allocation. Qu’elles cumulent ou pas, les revenus mensuels étaient assez proches, autour de 1 400 euros brut.

D. S avec AFP

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