La destruction de la culture traditionnelle, la clé du succès de la révolution marxiste : James Lindsay

Ils ont compris que, dans ces sociétés capitalistes avancées, la culture empêchait la théorie de Marx d’être acceptée et appliquée avec succès

Par Ella Kietlinska et Joshua Philipp
10 février 2022 16:01 Mis à jour: 10 février 2022 20:36

Les révolutions marxistes ont échoué dans les pays capitalistes avancés parce que les gens tenaient leur culture en estime, ainsi que leurs institutions et leurs valeurs traditionnelles, selon James Lindsay, auteur à succès et fondateur du site New Discourses.

La théorie critique de la race est un concentré « acide » visant à dissoudre la société américaine et briser ses institutions fondamentales, explique James Lindsay pour l’émission Crossroads d’EpochTV.

Marx s’attendait à ce que la révolution communiste commence dans les pays capitalistes avancés. Selon lui, les « contradictions de ces sociétés s’accumuleraient de manière si dramatique que le prolétariat se réveillerait et formerait des partis ouvriers unis pour imposer une dictature du prolétariat devant nous conduire vers un socialisme idéalisé », poursuit M. Lindsay.

Marx a publié le Manifeste du parti communiste vers le milieu du 19e siècle, mais la première révolution communiste n’a pris que 70 ans plus tard, en 1917, en Russie.

« Nulle part dans les sociétés capitalistes développées, cela ne s’est produit. Mais il y avait la Russie paysanne, qui suivait encore un schéma aristocratique qu’il était possible pour les bolcheviks de renverser. »

« La même chose s’est produite plus tard en Chine. La Chine n’était pas un centre industriel, ce n’était pas une société capitaliste avancée, c’était une société paysanne. »

Le Parti communiste chinois (PCC), fondé en 1920 par des marxistes chinois sous l’influence de l’Union soviétique, a pris le contrôle de la Chine en 1949 et a établi le régime communiste totalitaire le plus brutal de la planète.

Les marxistes de l’époque, dans les années 1910, 1920 et 1930, examinaient la situation en essayant de comprendre pourquoi la doctrine de Marx avait échoué, continue M. Lindsay.

Ils ont compris que, dans ces sociétés capitalistes avancées, la culture empêchait la théorie de Marx d’être acceptée et appliquée avec succès.

Mao Zedong, le dirigeant du PCC depuis sa création est resté au pouvoir jusqu’à sa mort en 1976. Il a réussi à saper une culture bien enracinée et dont les Chinois étaient fiers.

Les penseurs marxistes savaient que les populations avaient en estime leurs diverses cultures, occidentales ou orientales, dont les valeurs étaient globalement bonnes. Par conséquent, bien que conscients de certaines de ses imperfections, il n’était pas question de les renverser, explique l’auteur.

« [Les marxistes] savent que si vous pouvez saper la culture existante, créer une rupture avec la culture existante et diaboliser la culture existante, alors vous pouvez tout particulièrement toucher les jeunes générations [et les pousser] à vouloir repartir avec un tout nouveau programme. Et c’est de cette façon que vous pouvez déclencher ce qu’ils appellent une révolution culturelle. »

Humiliation publique orchestrée par les Gardes rouges, soit la jeunesse endoctrinée sous la révolution culturelle, en 1966. Sur la pancarte est indiqué le nom de l’homme et le fait qu’il est coupable d’être un  antirévolutionnaire du « Gang Noir ». (Domaine public)

« Mao appelait cela détruire les quatre vieilleries. »

Dans les années 1960, Mao a lancé la révolution culturelle, menée par une jeunesse fanatique encouragée à écraser, battre, torturer et assassiner dans le but de détruire les « quatre vieilleries » – vieilles coutumes, vieille culture, vieilles habitudes et vieilles idées.

Le bilan de la révolution culturelle en Chine a été estimé par de nombreux chercheurs à un minimum de 2 millions de morts. Cependant un professeur américain, R.J. Rummel, après avoir mené des recherches sur les massacres, a estimé dans son livre que la révolution culturelle a coûté la vie à 7,73 millions de personnes.

« Il faut donc empoisonner les institutions ». Par exemple, en Amérique, « vous devez faire croire aux gens que toute la fondation de l’Amérique était enracinée dans le racisme… et que le racisme est toujours le principe d’organisation de la société aujourd’hui ». C’est pourquoi le projet 1619 a été lancé, ajoute M. Lindsay.

Le projet 1619 était initialement un livre rédigé par Nikole Sheri Hannah‑Jones, rédactrice au New York Times, selon lequel l’Amérique a été fondée en 1619 lorsqu’un groupe de 20 Africains, considérés comme les premiers esclaves de l’Amérique britannique, fut débarqué dans une colonie en Virginie.

Après avoir détruit l’ancienne culture, les marxistes doivent amener « la jeune génération à vouloir grandir en amenant l’homme nouveau dans la société nouvelle, [i.e. une société] où nous n’avons plus aucune individualité ».

L’objectif est d’amener les gens à percevoir que leur « véritable nature appartient à un collectif social, ou qu’elle est de type communiste », souligne M. Lindsay.

Des panneaux contre la théorie critique de la race (CRT) devant le bâtiment de l’administration scolaire du comté de Loudoun, le 9 novembre 2021. (Terri Wu/Epoch Times)

La théorie critique de la race ou « Critical Race Theory » (CRT) s’empare de cet ensemble de grandes valeurs qui ont réussi à façonner l’Occident, comme la ponctualité, le travail assidu, les valeurs judéo‑chrétiennes du bien et du mal transmises de génération en génération, et les réduit à des valeurs blanches délétères, poursuit l’auteur.

« Ils les mettent dans une benne à souffre‑douleurs et les critiquent sans relâche jusqu’à ce que les gens aient honte d’y être associés. »

James Lindsay, auteur du livre « Race Marxism : The Truth About Political Race Theory and Praxis » [Marxisme racial : la vérité sur la théorie politique de la race et sa mise en pratique, ndt.], affirme que la théorie critique de la race « est enracinée dans la pensée négative… [et] son objectif est une critique impitoyable de tout ce qui existe ». Elle est globalement présente dans tous les lieux de travail.

Elle est fondée sur le concept marxiste de la lutte des classes qui oppose deux classes sociales – la bourgeoisie et le prolétariat – pour diviser et conquérir. La CRT applique ce même principe à la race, divisant les gens entre oppresseurs et opprimés en fonction de la couleur de leur peau.

Il s’agit d’une ramification de la pensée marxiste, de la « théorie critique », développée dans les années 1930 par le fameux groupe d’universitaires marxistes ayant fondé l’école de Francfort, d’abord associés à l’université de Francfort en Allemagne, puis à l’université Columbia à New York.

James Lindsay cite deux des principaux défenseurs de la théorie critique de l’école de Francfort, Max Horkheimer et Theodor Adorno. Selon eux, on ne peut pas dire d’une société qu’elle est bonne ou positive mais il faut souligner ses lacunes.

Une fois que le climat culturel est « suffisamment toxique, l’Amérique [devient] un terme négatif, nous ne pouvons plus parler de Christophe Colomb… Nous devons éprouver une légère honte en évoquant Thomas Jefferson parce que nous savons qu’il détenait des esclaves », les marxistes essaient d’amener les gens à rompre avec l’ancienne culture, avertit M. Lindsay.

Ensuite, des campagnes telles que l’« année zéro » des Khmers rouges au Cambodge dans les années 1970 ou la campagne de Mao pour éradiquer les « quatre vieilleries » peuvent commencer.

L’« année zéro » est une initiative mise en place par le dictateur communiste cambodgien Pol Pot en 1975 pour détruire complètement la culture du pays, y compris l’institution de la famille et la religion, pour la remplacer par un mode de vie paysan prétendument utopique. Les citadins, en particulier les intellectuels, ont été ciblés, persécutés, éliminés.

En conséquence de cette politique, le régime de Pol Pot a assassiné entre 1,4 et 2,2 millions de personnes durant ses 4 années au pouvoir, soit un tiers de la population cambodgienne de l’époque.

James Lindsay ajoute que l’idée d’une « Grande Réinitialisation » (Great Reset), qui implique « une toute nouvelle culture avec un tout nouveau modèle … [tel qu’] un nouveau modèle économique comme le capitalisme inclusif », nécessite également de rompre avec l’ancienne culture.

Le « Great Reset » du capitalisme est promu par le Forum économique mondial (FEM) et son fondateur et président exécutif Klaus Schwab.

« Les changements que nous avons déjà vus en réaction au Covid‑19 prouvent qu’une réinitialisation de nos fondements économiques et sociaux est possible », a déclaré M. Schwab en juin 2020. « La pandémie représente une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour réfléchir, réimaginer et réinitialiser notre monde. »

La grande réinitialisation exploitera les innovations de la quatrième révolution industrielle pour relever les défis sanitaires et sociaux, entre autres, a expliqué le président du FEM. « Les révolutions qui se produisent dans la biotechnologie et l’intelligence artificielle (IA), qui redéfinissent ce que signifie être humain… nous obligerons à redéfinir nos frontières morales et éthiques. »

Réalité subjective

Selon M. Lindsay, la réalité peut être perçue d’un point de vue objectif ou subjectif. Les personnes qui croient en Dieu tiennent un monde qui repose sur la Providence pour vrai, tandis que les autres tiennent « un monde apparu comme un phénomène mal dégrossi » pour vrai, explique‑t‑il.

« Le monde est là et nous recevons des informations sur le monde par l’intermédiaire de nos sens, et nous comprenons le monde et créons nos modèles du monde du mieux que nous pouvons et essayons de régler les détails et de faire les choses correctement. Mais le monde lui‑même est quelque chose devant lequel nous devons être humbles. C’est le point de vue objectif. »

« Le point de vue subjectif voit tout cela inversement, à savoir que le monde est en réalité celui que nous façonnerons grâce à notre conscience. »

Certaines écoles de pensée affirment que le véritable être d’une personne est supprimé si le sexe qui lui est assigné à la naissance ne correspond pas réellement à ce que cette personne croit être sa véritable identité, poursuit le fondateur de New Discourses.

« Le fait que cette assignation entraîne ensuite toutes ces restrictions sur la façon dont vous êtes censé vous présenter, comment vous êtes censé agir, avec qui vous êtes censé sortir, ou avoir des relations sexuelles, ou vous marier, ou quoi que ce soit – tout cela constitue une énorme oppression pour vous », c’est ainsi que ces écoles considèrent l’identité de genre, décrit‑il.

« [La théorie queer] dit explicitement que le but n’est pas de créer des identités LGBT stables. Il s’agit, en réalité, de créer des identités déstabilisées qui ne sont soumises à absolument aucune restriction ni à aucune entrave morale d’aucune sorte. »

Selon ces théories, les concepts liés à une relation stable et monogame pour élever les enfants, ces concepts qui défendent une enfance innocente et non sexualisée, ne sont que des mythes oppressifs, des créations culturelles montées de toutes pièces. Les gens doivent donc se libérer de ces relations sociales artificielles et de ces limites auto‑imposées.

« Ce qui revient à la destruction absolue de la moralité », conclut James Lindsay.

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