Donald Trump et Xi Jinping : deux rencontres au palais, une affaire inachevée

26 novembre 2017 21:29 Mis à jour: 28 novembre 2017 20:27

Par Frank Tian Xie

Lorsque Donald Trump et son épouse ont été choyés par le dirigeant communiste chinois Xi Jinping, comblés par des mets dignes des empereurs et des opéras dans la Cité Interdite de Pékin, cela a provoqué de nombreux commentaires dans les médias. Certains parmi eux mettaient en garde contre un possible effet d’érosion du soft power chinois sur la détermination du président américain dans ses relations avec la Chine qui devient de plus en plus imposante et puissante économiquement. Pour prouver cet avis, on mentionnait le fait que Donald Trump n’avait pas croisé le fer avec Xi Jinping sur les questions commerciales et qu’au lieu d’accuser la Chine, il avait accusé les États-Unis du déséquilibre de leur propre balance commerciale avec ce pays. Cependant, la situation pourrait être bien différente.

L’auteur de cet article suggère qu’accuser les précédentes administrations américaines de laisser croître le déficit commercial américain avec la Chine serait une tactique de Donald Trump. Ce serait une façon intelligente de laisser entendre les Chinois que même s’ils étaient peut-être plus malins que Bill Clinton et Barack Obama par le passé, cela ne se passera plus avec l’actuel président américain. Quant au luxe et à l’extravagance pour impressionner les dignitaires étrangers, dont le régime communiste chinois est maître en la matière, cette stratégie ne serait probablement pas non plus efficace avec Donald Trump. Ce magnat de l’immobilier américain a toujours vécu comme un roi dans ses propres palais, bien avant qu’il ne s’installe dans la relativement plus modeste Maison-Blanche à Washington.

Donald Trump et Xi Jinping se sont rencontrés officiellement deux fois, dans deux palais, à Mar-a-Lago en Floride et dans la Cité Interdite à Pékin. De plus, les deux hommes semblent devenir de plus en plus cordiaux et compatible l’un avec l’autre. Pourquoi donc ? On se pose cette question et on en parle dans le monde entier.

Le président américain Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping sur le point de se serrer la main lors d’un dîner au domaine de Mar-a-Lago à West Palm Beach, Floride, le 6 avril 2017. (Jim Watson / AFP / Getty Images)

Comment le dirigeant du plus grand pays du monde libre et le dirigeant du plus grand État communiste qui subsiste encore pourraient-ils s’entretenir de manière si harmonieuse ? En même temps, le monde a vu Donald Trump manifester une position beaucoup plus claire et plus forte contre le communisme et d’autres États communistes comme Cuba et la Corée du Nord. Lorsque le président américain a visité l’Europe plus tôt cette année, où a-t-il reçu l’accueil le plus chaleureux ? C’était en Pologne ! C’est dans cet ancien pays communiste que les gens ont accueilli Donald Trump avec un grand enthousiasme et c’est ici que le président américain n’a jamais dû prétendre être condescendant envers les dictatures communistes.

Que s’est-il passé depuis la rencontre des deux dirigeants en Floride ? Si nous examinons cette question, nous devrions nous lancer dans des spéculations ou arriver à la conclusion qu’il s’agit d’une continuation d’un accord secret entre ces deux hommes, un accord qui a été initialement conclu il y a une demi-année au domaine de Donald Trump à Mar-a-Lago en Floride. Depuis lors, le monde a remarqué un changement radical d’attitude et de la position du gouvernement chinois envers la Corée du Nord. Comme l’auteur de cet article l’a déjà mentionné dans son discours à Los Angeles le mois dernier, cela pourrait s’expliquer par la conclusion du régime chinois que c’était dans ses intérêts de laisser tomber le régime communiste de la Corée du Nord et, éventuellement, d’abandonner le système communiste.

Dans son livre Nuclear Romance of the Three Kingdoms, l’auteur de cet article a soutenu qu’on ne peut pas exclure que Xi Jinping et Donald Trump auraient pu arriver au consensus sur le problème nucléaire nord-coréen. De plus, Xi Jinping a peut-être donné suffisamment d’arguments qu’il serait prêt à renoncer au régime communiste, afin d’obtenir des concessions de la part de Donald Trump dans le domaine des relations commerciales entre les deux pays.

En réalité, faire face aux différents aspects du communisme peut être un défit difficile non seulement pour Xi Jinping, mais également pour Donald Trump. Par exemple, le film documentaire de Curtis Bowers, ancien député de l’État de l’Idaho, intitulé Agenda: Grinding America down montre d’énormes changements dans la culture et le système éducatif américains et dévoile l’infiltration du communisme non seulement dans d’autres pays, mais aussi en Amérique.

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Est-ce que Xi Jinping abandonnerait volontairement et facilement son pouvoir et laisserait le Parti communiste chinois (PCC) se désintégrer ? Probablement pas. Mais il pourrait être obligé de le faire. La raison en est que les hauts dirigeants du Parti-État chinois, y compris Xi Jinping lui-même, savent très bien que le Parti va éventuellement disparaître, volontairement ou involontairement. Si M. Xi se débarrasse des forces d’opposition concentrées dans la faction de Jiang Zemin, la structure et la fondation du PCC seront affaiblies au point que le Parti sera incapable de maintenir son règne en Chine. Par contre, si Xi Jinping ne fait pas le ménage approprié, la faction de Jiang Zemin fera un retour en force et détruira Xi Jinping.

L’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin (g) et le leader actuel Xi Jinping. (Wang Zhao & Hagen Hopkins / Getty Images)

Xi Jinping peut avoir ou non une conscience, mais la situation dans laquelle il se trouve ne lui laisse plus de choix. Lors de la campagne anti-corruption menée au cours de cinq dernières années par Xi Jinping et son allié Wang Qishan, bien plus qu’un million de fonctionnaires du PCC ont été mis à l’écart, dont 100 hauts responsables du gouvernement et du Parti communiste ! Un million de fonctionnaires corrompus en cinq ans, qu’est-ce que cela signifie ? La population chinoise est d’environ 4-5 fois plus grande que celle des États-Unis. Si on garde la même proportion, cela se traduirait par environ un quart de million de fonctionnaires emprisonnés pour corruption en cinq ans en Amérique, dont 25 hauts fonctionnaires d’État et des gouvernements fédéraux ! Peut-on imaginer et comprendre une corruption et une vénalité tellement répandues dans les postes de direction d’un pays ?

Le PCC est tellement corrompu, que même ses propres dirigeants se rendent compte qu’il ne pourrait peut-être pas être conservé. Ceci pourrait peut-être expliquer le changement dans la position de Xi Jinping envers la Corée du Nord. En même temps, on peut constater en Occident l’introduction massive et sous différentes formes de l’idée communiste. Donald Trump et Xi Jinping semblent avoir au moins un point commun : ils défendent les valeurs traditionnelles. Mettre fin au communisme dans le monde pourrait aujourd’hui correspondre également à leurs intérêts communs.

Dr. Frank Tian Xie est professeur, chaire Palmetto de John M. Olin Foundation et professeur agrégé à l’Université de Caroline du Sud à Aiken, États-Unis.

Les avis exprimés dans cet article sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement l’avis d’Epoch Times.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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