Donald Trump s’est engagé à offrir une assistance militaire aux pays de l’OTAN si les membres de l’Alliance atlantique paient leur juste part, soulignant que les États-Unis ne sont pas obligés de payer pour « tous les autres ».
Le mois dernier, Trump a suggéré lors d’un rassemblement que, s’il redevient président américain, les pays de l’OTAN qui ne remplissent pas leurs obligations financières envers l’Alliance ne recevraient pas d’aide des États-Unis en cas d’attaque de la Russie.
Le 19 mars, lors d’une interview accordée à GB News, on a demandé à Trump si l’Amérique défendrait des pays comme la Pologne si les États membres de l’OTAN payaient correctement leurs factures. « Oui », a-t-il répondu. « Mais les États-Unis devraient payer leur juste part, pas la part des autres. »
« C’était la chose la plus injuste et n’oubliez pas que c’est plus important pour eux que pour nous », a-t-il ajouté. « Nous avons un océan qui nous sépare de certains problèmes (…) Ils ont profité de nous dans le commerce, ils ont profité dans le domaine militaire. »
Lorsqu’on lui a de nouveau demandé si l’Amérique soutiendrait l’OTAN si les États membres « jouaient franc jeu », Donald Trump a réaffirmé : « Oui. À 100%. » Toutefois, il a insisté sur le fait que les pays européens devaient remplir leur part de l’engagement.
« Pourquoi devrions-nous protéger ces pays qui ont beaucoup d’argent tandis que les États-Unis payaient la majeure partie [des dépenses] de l’OTAN ? Lorsque je me suis rendu là-bas, j’avais déjà eu maille à partir avec eux [par le passé] », a poursuivi l’ex-président. « Ils ont ensuite arrêté de payer à nouveau. Mais, maintenant, ils paient après les commentaires que vous avez vus il y a deux ou trois semaines. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais beaucoup d’argent est entré depuis que ces commentaires ont été faits (…) L’OTAN est devenue forte grâce à moi. Aujourd’hui, l’OTAN doit traiter les États-Unis de manière équitable, car sans les États-Unis l’OTAN n’existerait même pas. Ils ont profité de nous, comme le font la plupart des pays. »
Selon un rapport de l’OTAN pour 2022 – l’année de l’invasion russe de l’Ukraine – seuls 7 des 31 pays membres de l’Alliance ont atteint l’objectif de 2% du PIB attribué à la défense. Cependant en 2014, l’année où la Russie a annexé la Crimée, seuls trois alliés remplissaient l’exigence minimale.
En 2022, « les États-Unis représentaient 54% du PIB combiné des alliés et 70% de leurs dépenses combinées pour la défense », peut-on lire dans le rapport.
Dans le budget de l’OTAN pour avril 2023-décembre 2024, les États-Unis partageaient la place des premiers contributeurs avec l’Allemagne, contribuant chacun 16,19%. Le Royaume-Uni contribuait plus de 11% et la France plus de 10%.
Engagement de l’OTAN pour la défense
Les critiques de Trump des membres de l’OTAN qui ne payaient pas leur juste part ont suscité des commentaires de la part des responsables de l’Alliance atlantique. Lors d’une conférence de presse à Bruxelles le mois dernier, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a déclaré que les États membres devraient investir un total de 380 milliards de dollars dans la défense cette année.
Les dépenses combinées des pays européens de l’Alliance doivent permettre d’atteindre l’objectif de 2% de leur PIB combiné en 2024. Individuellement, alors que 31 alliés (avant la récente adhésion de la Suède) se sont engagés à porter leurs dépenses de défense à 2%, seulement 18 devraient atteindre la barre des 2% cette année.
« Les États-Unis n’ont jamais mené une guerre seuls (…) Les critiques que nous entendons ne concernent pas l’OTAN, mais les membres de l’OTAN qui ne dépensent pas suffisamment », a commenté Jens Stoltenberg.
Dans une interview accordée le 14 mars à CBS News, Julianne Smith, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’OTAN, a reconnu le rôle joué par Trump dans les efforts à persuader les pays membres de l’OTAN à respecter leurs obligations en matière de dépenses de défense.
« Il y a dix ans, nous avons décidé que chaque membre de cette alliance devrait consacrer 2% de son PIB à sa propre défense (…) Nous avons commencé avec seulement trois alliés qui dépensaient 2%, et cette année nous serons entre 18 et 20 alliés à dépenser 2%. Il s’agit donc d’un progrès considérable », a-t-elle constaté.
« Je reconnais que trois présidents américains – le président Obama, le président Trump et le président Biden – ont tous insisté sur ce point. Aujourd’hui, les deux tiers de l’Alliance dépensent ce dont ils ont besoin. Nous avons encore du travail à faire. Nous verrons les autres alliés atteindre cet objectif au cours des quelques prochaines années. »
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