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« Avec toute la sévérité et la détermination nécessaires »Donald Trump veut classer les Frères musulmans comme organisation terroriste étrangère
Le président américain Donald Trump reprend les projets de son premier mandat et vise à interdire les Frères musulmans. Cette organisation est déjà interdite dans plusieurs pays.
Les drapeaux verts des Frères musulmans.
Photo: KHALIL MAZRAAWI/AFP via Getty Images
Donald Trump souhaite désormais traiter les Frères musulmans comme une organisation terroriste. C’est ce que rapporte l’édition anglophone d’Epoch Times. « Cela sera fait avec toute la sévérité et la détermination nécessaires », a déclaré le président américain dans une interview accordée à « Just the News » le 23 novembre. « Les documents définitifs sont en cours d’élaboration. »
Les organisations islamiques de défense des droits civiques sont-elles menacées d’interdiction ?
Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait déjà entamé le processus visant à classer les Frères musulmans comme organisation terroriste étrangère, mais il ne s’était pas joint aux autres nations qui avaient également classé le groupe islamiste comme tel.
À la mi-août, le ministre américain des Affaires étrangères, Marco Rubio, avait annoncé que le gouvernement avait repris le processus de classification.
Dans une interview, l’animateur radio Sid Rosenberg a demandé pourquoi le gouvernement ne classait pas les Frères musulmans et le Council on American-Islamic Relations (CAIR) comme organisations terroristes étrangères.
« Tout cela est en cours. Bien sûr, il existe différentes branches des Frères musulmans, il faudrait donc les nommer chacune individuellement », a répondu M. Rubio.
Il a ajouté que ce processus pourrait avoir des conséquences juridiques.
« Ces questions seront contestées devant les tribunaux », a-t-il déclaré. « Chaque groupe peut dire : ‘Je ne suis pas vraiment terroriste. Cette organisation n’est pas une organisation terroriste.’ »
Le CAIR est considéré comme le plus grand organisme de défense des droits civiques et des intérêts des musulmans aux États-Unis. Fondé en 1994, il a son siège à Washington et dispose de nombreux bureaux régionaux dans tout le pays. Selon sa propre description, son objectif principal est de protéger les droits civiques des musulmans, de lutter contre la discrimination et de promouvoir une compréhension positive de l’islam.
Une plainte au Texas après que l’État a classé le CAIR et les Frères musulmans comme organisations criminelles transnationales
Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a désigné ce groupe ainsi que les Frères musulmans d’« organisation criminelle transnationale ». Cette décision s’accompagne également d’une interdiction d’acheter des terres au Texas. Deux jours plus tard, il a également ordonné au Texas Department of Public Safety (DPS) d’ouvrir une enquête pénale contre les deux organisations. Le DPS est l’autorité texane chargée de la sécurité et de la police. Le CAIR a réagi rapidement et a déposé plainte contre le gouverneur, notamment pour diffamation.
Hassan al-Banna (1906-1949) a fondé les Frères musulmans en Égypte en 1928. Ce groupe est le plus ancien et l’un des plus influents mouvements islamistes contemporains au monde. Il considère l’islam comme un système complet et global qui remplace et contrôle tous les domaines de la vie privée et publique.
Selon le programme sur l’extrémisme de l’université George Washington, les Frères musulmans « prônent une islamisation progressive de la société, partant de la base, qui aboutirait finalement à la formation d’une société et d’une entité politique purement islamiques ».
Classement comme organisation terroriste ou interdiction dans certains pays
Les Frères musulmans sont interdits dans plusieurs pays ou classés comme organisation terroriste étrangère. Parmi ces pays figurent
- l’Autriche,
- Bahreïn,
- l’Égypte,
- l’Arabie saoudite,
- les Émirats arabes unis
- la Jordanie.
En Allemagne, l’association est surveillée par les services de protection de la Constitution, mais elle n’est pas interdite et n’est pas considérée comme une organisation terroriste.
Les Frères musulmans n’apparaissent pas sous ce nom en Allemagne
Dans ce pays, les Frères musulmans sont considérés comme un acteur majeur de l’islamisme légaliste. On entend par là les mouvements islamistes qui poursuivent leurs objectifs extrémistes non pas par la violence, mais par des moyens légaux dans le cadre de l’ordre juridique existant. Ils se montrent ouverts au dialogue et tolérants à l’extérieur, mais aspirent à long terme à transformer l’État de droit démocratique en un État islamique.
Les Frères musulmans entretiennent en Allemagne un vaste réseau d’organisations et d’associations et n’apparaissent pas sous leur nom. Cela permet à leurs responsables d’agir en tant que représentants sincères des intérêts musulmans, explique la Société Konrad Adenauer (Konrad-Adenauer-Gesellschaft, KAS). C’est sous le nom de « Deutsche Muslimische Gemeinschaft e. V. » (DMG, Communauté musulmane allemande), dont le siège est à Berlin, que les Frères musulmans sont actifs dans tout le pays.
Développements récents
Début 2025, la Jordanie a décidé d’interdire les Frères musulmans. Le ministère de l’Intérieur a déclaré à ce sujet : « Il est prouvé que les membres du groupe agissent dans la clandestinité et mènent des activités susceptibles de déstabiliser le pays. » Les membres des Frères musulmans dissous auraient mis en danger la sécurité et l’unité nationale et perturbé l’ordre public, a ajouté le ministère.
Aux États-Unis, des efforts bipartites ont récemment été déployés pour classer les Frères musulmans comme organisation terroriste étrangère. En juillet, les deux députés Mario Díaz-Balart (républicain) et Jared Moskowitz (démocrate) ont présenté le Muslim Brotherhood Terrorist Designation Act of 2025, qui demanderait au président et à Marco Rubio « d’utiliser leur pouvoir légal pour sanctionner les Frères musulmans en tant qu’organisation terroriste ». Les deux hommes politiques sont coprésidents du « Friends of Egypt Caucus », un groupe bipartite composé de membres du Congrès américain qui promeut les relations entre les États-Unis et l’Égypte. Les Frères musulmans y sont interdits.
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